Ses mains tremblent et son cœur est au bord de l'explosion, assis tout seul sur son banc en bois alors qu'il vient de se faire descendre par l'accusation.
S'il en avait le droit, Izuku se lèverait, il se mettrait debout sur le bureau des juges pour tous leur cracher à la gueule, crierait à la manipulation et leur hurlerait la vérité.
Pourtant, dans sa situation, il ne ferait que s'enfoncer un peu plus, même en étant complètement honnête, il se desservirait lui même avec ce genre de réaction.
Il ne peut que rester assis et silencieux, contracter les épaules pour dissimuler les spasmes de tout son corps, qui feront bientôt vibrer la salle entière, et attendre que le verdict lui tombe sur la tête.De là où il est, il peut voir le regard d'Aizawa, l'air contrarié et marqué d'une intense réflexion, il en distinguerait presque des rouages tourner au fond de ses pupilles alors qu'il doit certainement chercher, avec le peu de temps qu'il lui reste, un moyen de retourner la situation en s'adaptant aux récentes découvertes.
Izuku est dépassé, désespéré et, déjà, ses pensées s'emmêlent, il perdra bientôt le contrôle de son angoisse.Mais, quand il prend une inspiration incertaine en passant ses doigts dans ses cheveux, son avocat le regarde en plissant le front et incline discrètement la tête vers le bas, lui intimant de rester calme juste avant de lui offrir un minuscule sourire en coin, de ceux qui disent "ne me sous-estime pas".
Alors il contracte sa main derrière sa tête, emprisonnant quelques cheveux entre ses phalanges et ferme les yeux pour essayer de se ressaisir.Derrière les portes, au bout des couloirs, sa mère l'attend, patiemment et sans bouger, il n'a pas le droit de cracher sur son soutien en pétant un plomb maintenant.
Loin du tribunal, en dehors de la grande ville, d'autres attendent aussi, mettant probablement leur journée au ralenti à force de stresser pour lui.
Il ne peut pas déshonorer l'aide qu'ils lui ont apporté en cédant à la panique, alors il se mord la lèvre jusqu'à se faire mal pour bloquer le passage à sa détresse et, quand sa respiration ralentie, il redresse son dos, pose ses mains sur ses genoux et relève le menton.Les yeux grands ouverts, il balaye la pièce du regard et s'arrête un instant sur Ochaco qui le dévisage, la mine sévère.
Mais cette fois, il ne ferme pas les yeux et continue d'affronter ses iris sans se démonter.
Ca le déchire de la percevoir aujourd'hui comme une menace, elle qu'il a considéré comme sa meilleure amie si longtemps, à défaut de l'aimer comme il l'aurait dû en tant qu'époux, il avait beaucoup de respect, d'amitié et d'admiration pour elle.Pourtant, aujourd'hui, il la regarde comme un bourreau impartial, qui se moque bien d'être injuste, du moment qu'elle arrive à ses fins.
Il sait qu'il n'a certainement pas toujours été parfait, il a sans doute pris de mauvaises décisions plusieurs fois, mais il ne méritait pas qu'elle lui crache dessus de cette manière, et elle ne mérite pas d'être assise sur le banc des victimes.
Les places sont inversés dans cette cour, ce n'est pas lui qui devrait être assis du côté des coupables, et il ne peut qu'espérer que ceux qui le veulent vraiment sauront le voir.A force de la fixer avec l'aplomb qu'il parvient à réunir, elle finit par baisser les yeux la première, défaite qu'elle est obligée d'admettre, et il pince ses lèvres en réajustant son corps contre le dossier en attendant que son avocat se mette à parler.
Il s'efforce de rester stoïque, mais son cœur bat beaucoup trop vite, depuis trop longtemps et, fatigué et à jeun, quelques éclats lumineux envahissent son champs de vision.Quand il s'avance enfin pour monopoliser l'espace, Aizawa prend une très longue inspiration, le visage plus apaisé, et tend ses mains en avant, paumes vers le haut.
- Puisque nous avons pris le temps de vous écouter déblatérer vos mensonges, à mon tour d'énoncer quelques vérités.
Sa réplique, au moins autant que le ton volontairement supérieur qu'il emploie, surprend tout le monde, à commencer par Izuku, qui ouvre la bouche en clignant des yeux plusieurs fois.
Loin du traditionnel discours de convenance et autres démonstrations d'élégance professionnelle, Aizawa arbore un sourire conquérant, une attitude décomplexée et pivote sur lui-même pour s'adresser à tout son public.
VOUS LISEZ
Être nous [ KATSUDEKU ]
FanfictionKatsuki Bakugo, 25 ans, plaquiste de son état, séparé. Izuku Midoriya, 25 ans, serveur dans un café, divorcé, un enfant. Deux hommes qui ne se connaissent pas mais que la force des choses a fini par réunir. Ils étaient pourtant sûrs d'être hétéro...