Partie huit

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- Bakugo, j'ai pas fini de parler !

- On verra ça demain, j'ai pas le temps.

Il n'entend pas la remarque cinglante de son patron derrière lui quand il monte rapidement à bord de sa Golf et démarre en trombe pour quitter le parking de l'entreprise.

Katsuki a rendez-vous dans vingt minutes devant la petite salle des fêtes qui accueille ce soir le spectacle d'école du fils d'Izuku, il doit encore passer chez lui, pour prendre une douche, enfiler une tenue convenable et l'autre emmerdeur lui prend la tête avec une histoire d'inventaire défaillant, dont il se fou pas mal, depuis vingt minutes.

Alors, profondément agacé, il slalome entre les cyclistes, demande avec courtoisie à « l'autre con dans sa Clio » d'avancer plus vite et avale les kilomètres qui le sépare de son appartement en un peu moins de dix minutes.

Il gare sa voiture à cheval sur deux places sans éteindre les phares, espérant que « la blondasse d'à côté » n'arrive pas entre temps pour râler sur son emplacement volé et grimpe les étages au pas de course sans même allumer la lumière de la cage d'escaliers.
Il manque de tomber en butant contre les marches, deux fois, et insulte la mère de sa pauvre clé qui refuse d'entrer dans la serrure.

Il pousse la porte du plat de la main en l'envoyant cogner contre le mur et la laisse se refermer toute seule derrière lui, jette son portable et son portefeuille sur le canapé et se déshabille tout en courant vers sa chambre pour y récupérer les vêtements qu'il a eu la présence d'esprit de préparer ce matin.

Puis il entre dans la cabine de douche de sa salle de bain, allume l'eau encore gelé sur sa peau en maudissant sa pomme de douche et frotte énergiquement sa peau et ses cheveux avec le savon en passant sa langue sur ses dents, se demandant s'il doit les brosser ou non.

Il claque derrière lui la paroi en acrylique en sortant de la cabine, ignore ses cheveux trempés qui dégoulinent sur le carrelage et enfile ses vêtements sur son corps encore humide.

Il tire sur la ceinture de son jean qui colle à sa peau mouillée et s'agace sur les boutons de sa chemise qui ont l'audace d'entrer dans la mauvaise fente alors qu'il s'active à la fermer, la brosse à dent dans la bouche.

Il abandonne la petite brosse au fond du lavabo recouvert de dentifrice, se fait rapidement la réflexion que si Izuku voyait ça son sourcil droit tressauterait au moins dix fois, et rejoins le bord de son lit pour enfiler une paire de chaussettes tout en coiffant ses cheveux à l'aveuglette.

Il bondit dans ses chaussures, sort de son appartement et ferme la porte à clé, puis la réouvre quand il se rend compte qu'il a oublié son portable et son portefeuille sur le canapé.

Il entre au pas de course et ressort en claquant la porte, dévale les escaliers du bâtiment dans le noir, se jette dans sa voiture qu'il démarre en un coup de clé et règle l'adresse sur le GPS de son téléphone, parce qu'il n'est pas sûr de se souvenir de l'itinéraire que lui a donné Izuku hier soir au téléphone, puis quitte enfin le parking de la résidence.

Il suit les indications de la voix synthétique dans le téléphone, insulte un feu rouge provocateur et se gare comme il peut sur le parking déjà bondé de la petite place.

Il consulte l'heure sur son téléphone.
Dix-huit heures treize.
Il a deux minutes d'avance.

Il sort de son véhicule, verrouille les portes et grimace en sentant le vent glisser sous ses vêtements.
Dans la précipitation, il n'a pas remarqué le froid ambiant en sortant de chez lui, mais maintenant qu'il se retrouve à attendre à côté de sa voiture, sa peau frissonne sous sa chemise et il contracte sa mâchoire pour empêcher ses dents de s'entrechoquer.

Être nous [ KATSUDEKU ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant