Partie onze

3.8K 336 210
                                    


En remontant dans sa voiture ce soir, Katsuki risque d'avoir du mal à se remettre du flot d'émotions différentes qu'il a vécu ces derniers jours.
Il n'est jamais passé par autant de sentiments en si peu de temps de toute sa vie.

Ca a commencé quand il a perdu le contrôle de sa capacité à réfléchir, en partant de chez Izuku comme un voleur mardi soir après être tombé sur le message dans son téléphone.

La jalousie s'est infiltrée dans tous les pores de sa peau, la sensation douloureuse dans sa poitrine l'a empêché de réfléchir correctement et il a perdu le contrôle de ses sentiments, qui sont devenus si violent qu'il a quitté la maison presque sans un mot de plus.

Mais, une fois éloigné d'Izuku et en reprenant conscience de sa propre réaction, il ne lui a pas fallu longtemps pour être rattrapé par un sentiment de culpabilité dévorante.
Il venait de planter Izuku au milieu de son salon sans aucune explications alors qu'il partageait avec lui cet évènement si particulier qu'était sa rencontre avec Kota.

Il est resté un moment dans sa voiture au milieu du parking de sa résidence de quartier, à se dire qu'il était sûrement passé pour le dernier des connard auprès de son ami.

Alors, quand il a mis le pied dans son appartement, c'est la honte qui s'est installée dans sa gorge, et il s'est assis sur son canapé, la tête entre les mains pour tenter d'oublier ce qu'il venait de faire.
Sans succès cela va de soi.
Il ne s'était jamais senti aussi mal de toute sa vie en regrettant ses actions et le sentiment d'avoir brisé quelque chose entre lui et Izuku pour une crise de jalousie puéril l'a empêché de dormir.

Il a tourné en rond dans les dix-huit mètres carré de son salon pendant toute la nuit, rongé par l'angoisse d'avoir déçu Izuku en agissant comme un enfant qui fui, sans même lui accorder la moindre parole.

Il a d'ailleurs passé tellement de temps à faire les cent pas, qu'il est arrivé complètement lessivé et au bord de la crise de nerf au travail le lendemain matin.
Katsuki n'était vraiment pas disposé à parlementer avec son patron, qui est venu lui rappeler qu'il l'avait grossièrement planté en plein milieu des vérifications de l'inventaire la veille, et il lui a gentiment demandé, en pesant ses mots, d'aller emmerder quelqu'un d'autre.

Il a plus d'une fois perdu patience face à sa visseuse qui n'a cessé de trembler dans sa main, et tenté de concentré son attention sur les moindres détails de son chantier, essayant autant que faire se peut d'oublier la honte et la fatigue qui engourdissait ses membres.

Et puis, quand le milieu de la journée est arrivé et qu'il s'est retrouvé assis dans le camion de Kirishima, il a consulté son portable en retenant son souffle, espérant y voir apparaitre un message d'Izuku.
C'est d'abord la déception qui s'est infiltré en lui en constatant qu'il n'y en avait pas, se demandant pourquoi son ami ne cherchait pas du tout à en savoir plus sur son étrange comportement de la veille.

Mais il a pensé ensuite qu'Izuku restait peut-être silencieux parce qu'il était en colère contre lui ou déçu de ses agissements, et les regrets ont commencé à rugir dans sa poitrine.

Il a essayé de rester discret devant son collègue pour masquer la frustration sur son visage en gardant, le plus souvent possible, la tête baissée et la bouche fermée.

- Un problème ?

C'était sans compter sur le sens de l'observation de Kirishima, qui n'a pas pu ignorer l'attitude de Katsuki tout au long de la matinée.
Il a hésité à répondre, non seulement parce qu'Eijiro n'était pas au courant de ses sentiments et d'autre part, s'il devait lui raconter toute la vérité, il passerait pour un enfant aux réactions disproportionnées auprès de son collègue.

Être nous [ KATSUDEKU ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant