Partie vingt

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- Est-ce qu'on peut se parler Izuku ?

Le dos raide, les lèvres pincées et les mains moites malgré le froid qui règne, Izuku ne se retourne pas une dernière fois vers Katsuki avant de suivre son oncle.

Même s'il garde les épaules droites en longeant la rue de son café, le malaise parcourt son corps quand il entre à nouveau dans l'établissement alors que tous les regards convergent vers sa personne.
Seul le sourire confiant d'Hanta quand il passe devant le comptoir parvient à diminuer le poids du stress dans son ventre pendant qu'il suit Toshinori, dans un silence de mort, jusqu'à son bureau.

Il le regarde prendre place sur sa chaise à roulette, le dos plaqué contre le dossier et les bras croisés sur sa poitrine, alors que, lui, reste debout, la nuque raide et le souffle irrégulier.

- Reste pas debout.

Il frotte ses mains entre elles en s'installant sur l'autre chaise du bureau, faisant face à son oncle sans le regarder dans les yeux.
Toshinori ne laisse rien paraitre sur son visage, même le tressaillement de sa mâchoire, qu'Izuku a pu apercevoir tout à l'heure, a disparu pour laisser place à une expression totalement neutre.
Et comme Izuku n'a aucune idée de ce qui s'apprête à lui tomber dessus, il reste silencieux, sans bouger, presque sans respirer pendant plus d'une minute, attendant simplement que son oncle prenne la parole.

- A vrai dire, je ne sais pas trop par où commencer ...

Izuku redresse un peu ses épaules, pour se forcer à reprendre le contrôle de sa respiration, en pinçant ses lèvres. 
Il profite du court silence de son patron pour prendre les rennes de la conversation et se racheter auprès de lui.
En se raclant la gorge pour étouffer sa déconvenue, il pose ses mains sur ses genoux en inclinant son corps vers l'avant jusqu'à coller son ventre a ses cuisses, le regard vers le sol.

- Je suis désolé pour ce qui s'est passé, c'est de ma faute. Je promets d'en assumer la responsabilité.

Les yeux sur le carrelage, il ne peut voir ni la réaction ni les expressions de visage de son patron, alors il se concentre sur chaque froissement de ses vêtements et sur les grincements de sa chaise de bureau pour tenter de deviner ses mouvements.

- Tu veux payer les consommations qu'on a dû offrir ? Compenser financièrement la perte des clients qui ne voudront plus revenir ?

Sans se redresser, il ferme les yeux en inspirant lentement, a cause de sa posture qui gêne sa respiration.

- Je le ferai si c'est que je dois faire pour que tu acceptes mes excuses.

Il se mord la lèvre inférieure en entendant son oncle souffler bruyamment et faire grincer sa chaise.

- Je n'ai pas l'intention de te le faire payer. Redresse-toi.

Il redresse enfin son dos, fixant ses iris sur le bureau pour ne pas croiser le regard de son oncle alors que l'ambiance trop pesante compresse sa poitrine.
Le silence est si calme qu'il n'ose même plus cligner des paupières, attendant que Toshinori ouvre la bouche pour mettre fin au suspens.

- L'homme que j'ai mis dehors, tu le connais ?

Pendant une seconde, il ferme les yeux pour y réfléchir.
Monoma est venu plusieurs fois ici, il lui a raconté sa vie et ses exploits oui.
Ou tout du moins il lui a parlé de ce qu'il voulait bien dévoiler de lui, en dehors de ça, il ne sait pas grand-chose de cet homme, si ce n'est qu'il a vraisemblablement un problème d'égo.
D'ailleurs, rien ne lui garanti que le recadrage de Katsuki ait réellement suffit à le décourager.

- Pas vraiment, il est venu plusieurs fois, mais c'est tout.

- Et quel genre de problème a-t-il causé ?

Être nous [ KATSUDEKU ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant