L'orphelinat Wool, situé dans une banlieue londonienne crasseuse et à l'abandon, était l'un de ces « Parcs à Bâtards » comme les anglais le nommaient si bien. En ce lieux, tout espoir était perdu, le sens même du mot « Bonheur » n'existait plus. Ici, il n'y avait seulement que le désespoir et la dureté de la vie. Une vie de chien, d'orphelin, de parasite dont les bonnes soeurs de l'église Saint-Michael s'occupaient uniquement parce que le Seigneur leur promettait le Paradis en échange.
C'était entre ces murs gris et froids qu'un petit garçon nommé Tom Elvis Jedusor avait vu le jour. Il n'en était jamais sortit et désespérait de ne jamais voir autre chose que les grandes grilles grisâtres qui le séparaient du monde extérieur et l'emprisonnaient dans « ce trou à crétins » comme il l'appelait.
Tom venait d'avoir onze ans et avait déjà un caractère bien définit qui le rendait associable et craint par les autres enfants de l'orphelinat. Cela aurait pu être étonnant pour un si jeune garçon mais Tom avait toujours été ainsi, il avait toujours été « bizarre » comme lui répétait souvent la Soeur Emmanuelle qui aimait le mettre au coin dès qu'une chose inexplicable se produisait. Il était toujours accusé, toujours punit, toujours méprisé pour une différence qu'il ne voyait pas et dont il semblait s'enorgueillir, mais il ne bronchait pas.
Dans le fond, Tom était persuadé qu'un jour, les choses changeraient. Qu'un jour, le sort se retournerait contre celles et ceux qui lui avaient fait du mal.
Et c'était pas peu dire, car à quelques kilomètres de là, dans le centre de Londres, assit sur une chaise dans un commissariat de quartier ; un élément perturbateur attendait patiemment de venir dévaster la petite vie maussade de Tom Elvis Jedusor.
Cet élément, aux cheveux bruns et yeux bleus, s'appelait Aéla Katelyn Wayne.
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Le commissaire observa la jeune fille avec un regard plein de pitié et de consternation. Voilà des heures qu'il lui posait des questions, qu'il l'exhortait à lui révéler les sombres évènements dont elle avait été témoin quelques heures plus tôt mais aucun mot n'avait franchit ses lèvres. L'enfant se contentait de rester assise, le regard dans le vide, en tenant le même verre d'eau depuis des heures.
— Commissaire ! l'interpella un jeune stagiaire. Le tribunal vient de nous envoyer la notification de placement.
— Où est-ce qu'ils l'envoient ?
— A Wool ! souffla le stagiaire comme si une insulte avait malencontreusement franchit ses lèvres.
Le commissaire regarda une nouvelle fois la jeune fille qui n'avait toujours pas bougé et s'entêtait à se murer dans le silence. Ses yeux s'assombrirent alors qu'il saisissait l'injonction du tribunal.
— Pauvre petite ! souffla t-il à son tour. Es-tu sûrs qu'elle n'a aucune famille ?
— Oui, commissaire ! J'ai épluché tous les registres, passé des milliers de coups de fils et rien. Absolument rien ! Aucune trace de parenté quelconque, avec qui que ce soit, dans ce monde !
— Bien, se résigna le commissaire. Une âme perdue de plus dans cet arche infernale de Wool !
Le commissaire se leva de son bureau et s'agenouilla devant Aéla en essayant de ne pas avoir l'air trop bourru. L'enfant devait être suffisamment traumatisée pour qu'il en rajoute avec son indélicatesse innée. Il prit le verre d'eau des mains d'Aéla, le posa sur le sol et chercha le regard de la jeune fille.
Celle-ci sembla enfin se rendre compte que quelqu'un voulait lui parler et, bien que le commissaire ne fut pas certain qu'elle ait réellement conscience de ce qui l'entourait, un éclat brilla dans ses yeux.
— Écoutes, petite ! bredouilla le commissaire en essayant de faire preuve de tact. Je vais t'emmener dans un endroit où on va bien prendre soin de toi ! Là-bas, il y a pleins d'enfants avec qui tu pourras jouer jusqu'à... Jusqu'à ce que l'on vienne te chercher pour vivre dans une nouvelle famille. Tu as compris, petite ?
Aéla toisa le commissaire sans rien dire. Elle avait parfaitement comprit mais aucun mot ne franchit ses lèvres, aucun geste ne trahit sa compréhension.
Le commissaire soupira et prit la main d'Aéla pour la conduire vers sa voiture.
Il n'aimait pas faire cela. Il n'aimait pas être obligé d'emmener de pauvres enfants dans des orphelinats, encore plus lorsque celui-ci s'avérait être Wool. Encore plus lorsqu'il s'agissait d'enfant aussi attachant que cette petite fille qui serrait sa main à lui en couper la circulation du sang.
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Tale of Jedusor : les jeux du sort
Fanfiction« - Vous êtes faible ! Vous ne connaîtrez jamais l'amour. Je vous plains sincèrement ! Voldemort abaissa quelques instants sa baguette, un sourire grimaçant sur les lèvres. Qu'est-ce que ce sang-mêlé de Potter venait de lui dire ? Il eut terriblemen...