Tom fronça les sourcils, donnant à son visage une expression dure et terrifiante, puis il quitta la salle d'étude en claquant des pieds. Il se moquait éperdument de déranger les autres dans la rédaction de leurs devoirs. Il était énervé et voulait le faire savoir au monde entier ! A l'intérieur, toujours assise à une table, Aéla fixait la porte par laquelle Tom s'était enfui. Elle ne put retenir un soupir de soulagement. Tom n'arrêtait pas de lui poser des questions sur ce qui s'était passé dans sa famille d'accueil pendant les vacances de Noël et se faisait de plus en plus pressant. Aéla ne comprenait pas pourquoi il tenait tant à savoir ces choses là, d'autant plus qu'il ne s'était jamais intéressé à sa vie jusqu'à présent, et bien qu'elle en éprouvait une certaine joie, elle n'avait rien dit à Tom. Elle ne pouvait pas ! Pire : elle ne devait pas !
D'ailleurs, il ne s'était rien passé d'extraordinaire pendant ses vacances chez les Hungard. Ils s'étaient montrés aimables, voir même chaleureux à certains instants, et ils avaient même poussés la mascarade jusqu'à offrir un cadeau à Aéla pour Noël. Ce n'était rien de bien extraordinaire, juste une simple veste en laine. Un cadeau simple mais qui avait tout de même ému Aéla. Les Hungard faisaient des efforts pour se montrer digne de l'argent que le Ministère leur versait pour s'occuper d'Aéla et, bien que la jeune fille demeurait mal à l'aise en leur présence, elle saluait les concessions qu'ils faisaient pour elle. Non, le problème ne venait pas d'eux. Le problème venait du livre que sa mère lui avait léguée. Elle avait passé ses vacances à le relire pour la énième fois et avait fini par découvrir une page, collée sur une autre par le passage du temps. Aéla n'avait déchiffrée que quelques phrases de l'énorme paragraphe mais cela avait suffit à la mettre dans tous ses états.
Heureusement, aujourd'hui elle avait retrouvé des couleurs et souriait bien plus qu'avant, même lorsque Tom s'emportait contre elle comme tout à l'heure. Aéla rangea ses affaires et alla rendre son parchemin d'Histoire de la Magie à la surveillante.
— J'espère que vous avez rédigé ce devoir avec autant de soin que lorsque vous vous êtes appliquée à faire rugir votre camarade à travers tout Poudlard, Miss Wayne ! persifla le professeur Brunhilde Calumn.
Aéla ne savait pas quoi lui répondre et de toute façon, elle savait que le professeur Calumn ne l'appréciait que très peu. Jamais la jeune fille n'avait réussi à savoir pourquoi Calumn l'avait dans le nez mais ne faisait rien pour arranger les choses. Elle se contenta de sourire comme si elle n'avait rien compris et quitta la salle d'étude pour retourner à sa salle commune.
Tom était assis seul sur l'un des canapés en velours vert de la salle, fixant sombrement le feu qui crépitait dans la cheminée. Il y avait peu d'élèves à cette heure-ci mais ceux qui étaient présents ne prêtaient pas la moindre attention aux nouveaux arrivants, trop occupés à élaborer la meilleure stratégie aux échecs version sorcier. A l'exception notable d'un garçon à tête blonde et aux yeux verts, perçants, qui attarda son regard sur Tom et Aéla, la moitié du visage cachée dans un livre de Quidditch.
Aéla s'approcha de Tom à pas feutrés, ne voulant pas prendre le risque de s'attirer ses foudres alors qu'elle se trouvait à quelques mètres de lui. Cela voudrait dire qu'il serait obligé de hurler pour se faire entendre et que tous leurs camarades l'entendraient débiter des horreurs stupéfiantes.
— Pourquoi est-ce si important pour toi de savoir ce qu'il s'est passé pendant mes vacances ? demanda Aéla en prenant son courage à deux mains.
— Tu te trompes ! Ça n'a aucune importance pour moi ! C'est juste que voir tes yeux de cocker battu commence à m'énerver sérieusement.
— Tu n'es pas obligé de les regarder s'ils te déplaisent !
Tom observa Aéla l'espace d'un bref instant. Depuis qu'il savait comprendre la langue des signes, elle se faisait plus bavarde et, pire encore, elle se permettait de temps à autre de le remettre à sa place. C'était une chose qui avait le don de mettre Tom hors de lui.
Il s'enfonça un peu plus dans le canapé et son visage se décomposa en une expression glaciale qui fit frissonner Aéla. Elle aurait voulu fuir mais ses pieds refusèrent d'avancer.
— Le jour où tu seras capable de faire sortir un mot de ta bouche, peut être pourras tu pousser ton culot à me faire des remarques ! cracha Tom d'un ton acerbe. En attendant, je te conseille de rester à ta place ! Il est déjà difficile de croire que tu es une Serpentard alors n'aggrave pas ton cas en te permettant de me dire ce que je dois faire OU NON !
La voix de Tom résonna dans toute la salle commune, interrompant les élèves présents dans leur partie d'échecs ou la lecture de leur livre. Un silence de plomb s'abattit dans la pièce qui sembla encore plus froide qu'à l'ordinaire.
Aéla, immobile face à lui, laissa quelques larmes rouler sur ses joues. Elle savait que Tom pouvait être méchant, voir même blessant, mais elle ne pouvait s'empêcher de ressentir une profonde injustice. Elle ne parlait pas, c'était un fait, mais ce n'était pas parce qu'elle ne le voulait pas ! Elle ne le pouvait pas, tout simplement.
— Tu es vraiment injuste !
Elle sortit de la salle commune en courant, laissant Tom et son caractère de cochon sur le canapé. Elle l'avait assez vu pour aujourd'hui, maintenant, elle voulait être seule et pouvoir pleurer toutes les larmes qu'elle retenait depuis des jours. Ses pieds la conduisirent jusqu'aux toilettes des cachots où la Veuve-en-pleure n'était pas là. Dommage ! Aéla aurait aimé lui parler de ses problèmes. La dernière fois, lorsque Tom l'avait encore une fois fait pleurer pour une raison absurde, le fantôme l'avait aidé à se sentir mieux. Aéla s'enferma dans une cabine et laissa libre-court à sa peine, se fichant complètement de l'écho de ses sanglots qui se répercutaient sur les murs de pierres, jusque dans le couloir.
Soudain, la porte des toilettes s'ouvrit. Des bruits de pas couvrirent l'écho des sanglots bien qu'ils essayèrent de se faire discrets. La porte se referma dans un fracas alors qu'Aéla avait brusquement cessée de pleurer, allant même jusqu'à retenir sa respiration.
— Oh, je t'en prie ! Ne t'arrêtes pas pour moi ! fit une voix qu'elle ne reconnu pas. J'ai l'habitude d'entendre pleurer. Sigfrida est une de mes ancêtres alors....
Aéla demeura interdite. C'était la première fois que quelqu'un lui adressait la parole autrement que pour se moquer d'elle, à l'exception des professeurs et de Tom lorsque celui-ci était dans ses bons jours.
— Tiens.
Un mouchoir en coton blanc, brodé des initiales « B.D » glissa dessous la porte de la cabine. Aéla ramassa le tissu mais n'osa pas le souiller en se mouchant dedans. Elle préféra renifler discrètement avant d'ouvrir la porte de la cabine dans un élan.
Devant elle se tenait un garçon de la même année qu'elle. Elle se souvînt avoir vu sa tête blonde aux reflets argentés et ses yeux d'un vert perçant à certains cours mais n'avait jamais fait réellement attention à lui. Aéla lui tendit son mouchoir en inclinant brièvement la tête pour le remercier.
— Tu pouvais l'utiliser, tu sais ? J'en ai d'autres ! dit-il dans un petit rire avant de reprendre une mine sombre. Jedusor n'avait pas à te parler comme ça ! Il me met hors de moi cet abruti !
Aéla ne put retenir un éclat de rire dans lequel aucun son ne se fit entendre. Ce garçon était la première personne qu'elle rencontrait et qui n'était pas transit d'admiration pour Tom. Soudain, elle oublia sa peine et ses yeux redevinrent secs.
Le garçon reprit son mouchoir et le fourra négligemment dans sa poche avant de reporter son attention sur Aéla. Voilà des semaines qu'il était intrigué par la jeune fille, en fait depuis qu'elle avait réchappé à l'attaque de l'hydre de Lerne, et à présent qu'il pouvait l'observer de près et non pas caché derrière un livre, elle lui paraissait encore plus énigmatique. Il se racla la gorge et retrouva son sourire jovial, semblable à celui qu'affichait continuellement Dumbledore.
— Je m'appelle Björn ! Björn Dunharrow ! fit-il en tendant sa main.
Aéla n'hésita pas une seule seconde et la serra de toutes ses forces, trop heureuse d'avoir rencontré quelqu'un qui ne lui crache pas des méchancetés au visage.
— Je m'appelle Aéla W-..., signa t-elle en s'arrêtant brusquement, sachant que personne hormis Tom et Dumbledore ne pouvait la comprendre.
— Oh, ne t'arrêtes pas à cause de mon air benêt ! la rassura Björn dans un demi-rire. C'est vrai que je ne comprends rien à tous ces signes mais peut être qu'un jour tu m'apprendras ?
Une fois de plus, Aéla en resta estomaquée et une pointe de méfiance durcit les traits de son visage. Que voulait Björn ? Se rapprocher d'elle pour mieux se moquer ?
Le garçon n'eut pas besoin de traduction pour deviner à quoi pensait la jeune fille. Il échappa un soupir et offrit son sourire le plus chaleureux.
— Je ne cherche pas à me moquer de toi ! C'est juste que...Je n'ai pas d'amis ici et toi non plus, car je ne considère pas Jedusor comme étant un être capable d'avoir une amitié sincère ! dit-il d'un ton un brin dédaigneux. Alors, je me disais...que peut être...on... Enfin, tu vois ce que je veux dire ?
Aéla voyait parfaitement ce qu'il voulait dire. Dans les yeux de Björn brillait la même étincelle que dans ses yeux, celle qui ne laissait deviner qu'une chose : le désir irrépressible d'avoir un ami. Elle lui offrit son plus beau sourire.
— Oui. Je vois.
— Je crois que j'ai compris ce que tu viens de dire, souffla Björn sur le ton du secret. Mh, je ne voudrais pas paraître superstitieux mais je ne pense pas que les toilettes soient l'endroit idéal pour ce genre de conversation.
— Oui.
— Pourquoi on irait pas dans le parc ? En plus il fait beau !
Björn faisait preuve d'un tel enthousiasme qu'Aéla n'osa pas refuser, bien qu'elle n'appréciait pas particulièrement sortir du château. Aller dans le parc lui rappelait ses leçons de Sortilège avec Tom, des leçons qui pour la plupart furent pénibles et qui n'existaient plus, désormais.
Cependant, elle hocha la tête et suivit Björn jusqu'à l'extérieur du château.
A l'intérieur du château, Tom parcourait les couloirs et les escaliers en s'impatientant de minute en minute, au fur et à mesure qu'Aéla demeurait introuvable. Il traînait avec lui le livre de Stanislas Dornhold. Il y avait trouvé une information capitale sur sa famille et, pour une raison qui lui échappait, Tom éprouvait le besoin de partager cette découverte avec la jeune fille, car après-tout c'était elle qui avait trouvé le livre.
Au détour d'un couloir, Tom s'arrêta pour reprendre son souffle. Depuis combien temps la cherchait-il déjà ? Il n'en savait rien. Il se souvenait juste d'avoir essuyé les remarques de ses camarades sur sa discussion avec Aéla puis d'avoir rejoint sa chambre pour relire le livre de Dornhold. En s'attardant sur un paragraphe qu'il avait jusqu'à présent survolé, il avait découvert quelque chose qui l'avait gonflé de fierté et d'orgueil. Son regard se perdit à travers la fenêtre qui donnait sur le parc de l'école et le temps sembla s'arrêter. A quelques mètres devant lui, assise au pied d'un arbre avec un garçon que Tom connaissait pour avoir travaillait avec lui en Métamorphose, Aéla riait. Tom resta là, à l'observer rire en ne sachant plus quoi faire.
Enfin, la rage bouillonnante qui vibrait dans ses veines le fit sortir dans le parc d'un pas empressé. Lorsqu'il atteint Aéla, son visage n'était plus qu'un bloc glacial et son regard était foudroyant de rage. Cependant, cette colère qui plongeait Tom dans un état second où il ne pouvait pas se contrôler n'était pas dirigée contre Aéla mais contre celui qui lui tenait compagnie. Björn se releva, aussitôt suivit de la jeune fille, et s'efforça de fixer un point au-dessus de la tête de Tom afin de ne pas succomber à la peur que le regard du jeune homme lui insufflait.
— Je peux savoir ce que tu fais, Dunharrow ? demanda Tom avec hargne.
— Je fais ce que je veux, Jedusor ! Comme toujours. Tu es venu pour t'excuser ?
— Je ne vois pas de quoi je devrais m'excuser ! cracha Tom bien qu'il savait parfaitement à quoi Björn faisait allusion. D'ailleurs, Wylder m'a chargé de te dire que le professeur Calumn te cherche.
— Tu fais le messager, maintenant ? répliqua Björn d'un ton moqueur.
— Uniquement lorsqu'il est dans mon intérêt de le faire !
Tom esquissa un sourire indescriptible et Björn sentit un frisson lui parcourir l'échine. Mieux valait battre en retraite devant Tom pendant qu'il était encore maître de son esprit.
Il se détourna vers Aéla et après lui avoir dit qu'il la retrouverait pour le dîner, il partit en courant vers le château alors que Tom échappait un rire dédaigneux.
— Ce crétin n'a vraiment pas de cervelle ! lâcha t-il en se retournant vers Aéla. Qu'est-ce qu'il te voulait ?
— Il veux être mon ami.
— A Serpentard, on a pas d'ami ! Seulement des partisans ! Et je ne pense pas que Dunharrow trouve un intérêt à être en ta présence.
— Il s'appelle Björn et... je lui fais confiance.
— N'oublis pas, le jour où il te trahira, que je t'avais prévenu !
Aéla acquiesça. Tom paraissait s'être détendu bien que sa mâchoire restait crispée. Elle savait que Tom avait menti pour faire fuir Björn. Elle l'avait senti dans son esprit mais elle ne put lui en vouloir. Peut être qu'en étant seuls, Tom ne lui hurlerait pas dessus pour un oui ou pour un non ?
— Je suis l'héritier de Salazar Serpentard.
Tom et Aéla s'observèrent en silence avant que la jeune fille n'échappe un rire, croyant avec étonnement que Tom lui faisait une blague. Il la laissa rire sans dire un mot, écoutant le silence de son rire qui illuminait son visage puis, lorsqu'Aéla reprit ses esprits, il lui montra le passage qui le rattachait à la famille Serpentard.
Aéla prit le livre et lut le passage avec attention, ses sourcils se fronçant au fur et à mesure qu'elle se rendait compte que Tom était sérieux. Il était réellement le dernier descendant de Salazar Serpentard, grâce à sa mère ! La famille Gaunt était donc la descendante directe d'un des fondateurs de Poudlard, de celui qui a donné son nom à leur maison ! C'était incroyable. Si incroyable qu'Aéla en eut les larmes aux yeux.
— Pourquoi tu pleures ? demanda Tom, déconcerté.
— Parce que je suis heureuse pour toi ! Tu sais enfin qui tu es.
Il savait qu'Aéla avait raison et pourtant beaucoup de questions envahissaient encore son esprit et demeuraient sans réponse. Il esquissa un bref sourire qui aurait pu étonner Aéla si celle-ci n'avait pas déjà replongée son nez dans le livre.
— Au fait, je voulais te dire que...que... Non rien !
Tom se ferma comme une huître et reprit le livre des mains d'Aéla. Il aurait voulu s'excuser pour les horreurs qu'il lui avait dis plus tôt mais sa fierté étranglait les mots dans sa gorge. Puis après tout, pourquoi s'excuserait-il ? Ce n'était pas la première fois qu'il la faisait pleurer et le mal était déjà fait.
— Si tu veux, demain je t'apprendrais à jeter le sortilège de Chauve-furie.
Une fois de plus, Aéla lui offrit un sourire radieux qui mit Tom mal à l'aise.
— Merci ! J'ai hâte d'être à demain.
Tom la toisa du regard puis tourna les talons pour aller s'enfermer dans la bibliothèque, sans dire un mot de plus.
Aéla de son côté, ne voulant pas rester seule dans le parc, retourna à la salle commune qui était déserte. Elle avait oublié le tournoi de sortilège qui était organisé pour les élèves de troisième et quatrième années. Elle partit chercher son livre dont l'état s'aggravait à chaque lecture puis elle s'installa dans un des canapés, face au grand vitrail qui offrait une vue enchanteresse sur les fonds du grand lac noir. Après ces dernières heures relativement joyeuses, Aéla envisageait plus sereinement la lecture de son livre et le déchiffrage des symboles qui commençaient à s'effacer par endroit.
Elle ouvrit le livre à la page qui lui avait glacée le sang pendant toutes les vacances et qui continuait encore à hanter ses nuits. Aéla ne parvenait pas encore à déchiffrer les symboles de cette page mais la photo qui y était soigneusement collée la pétrifia, une fois de plus. Elle demeura figée devant le livre, incapable d'avoir une pensée cohérente pour agir.
Soudain, le Baron Sanglant traversa l'un des murs de la salle commune en pestant contre le Moine Gras qui lui avait joué un sale coup. Il n'arrêta ses flots de jurons que lorsqu'il aperçut Aéla, le regard vide sur les eaux troubles du grand lac et le visage aussi livide que le sien. Il s'approcha et flotta devant les yeux d'Aéla qui mit un certains temps à se rendre compte de la présence du Baron.
— Et bien ! Tu as une mine plus affreuse que celle que j'avais lorsque l'on m'a poignardé ! railla le Baron, non sans un sourire moqueur.
La jeune fille échappa l'ombre d'un rire avant de reprendre son visage livide.
— Qu'y a-t-il ?
Pour toute réponse, la jeune fille tapota d'un doigt la page qui la terrifiait tant. Le Baron s'approcha et jeta un bref regard sur le papier noirci de symboles et d'une photo. S'il avait pu mourir une seconde fois, il aurait rendu son dernier soupir en cet instant. Il connaissait ces symboles ! Il les avait vu il y avait des lustres, lorsqu'il était marié à sa merveilleuse Eléna. Elle aussi avait eu un livre remplit de symboles du même genre.
La mine du Baron s'assombrit alors qu'il posa une main sur l'épaule d'Aéla, cherchant les mots justes pour rassurer et réconforter la jeune fille. Il lui fallait aussi la préserver de la terrible révélation qui était figée sur cette page qu'il avait envie de brûler sur-le-champs.
— Malgré les apparences, ce n'est pas si terrible que cela ! dit le Baron d'un ton qu'il voulut calme. En fait, je crois qu'il s'agit de la naissance d'un être exceptionnel, un soir de pleine lune.
Aéla posa sur lui un regard si perçant que le Baron en aurait pâlit s'il n'était pas déjà translucide. C'était la première fois qu'il voyait un tel regard chez la jeune fille et ce fut une expérience des plus déroutantes. Il se redressa pour se redonner une contenance puis, tout en marmonnant quelque chose d'incompréhensible, il s'éleva dans les airs et disparu à travers le plafond.
Désormais seule, Aéla fixait son livre comme si celui-ci revêtait une tout autre apparence à ses yeux. Elle l'avait convoité, elle l'avait aimé, elle l'avait protégé et désormais elle en était terrifiée. Comme s'il recelait des secrets si affreux, si terribles, qu'Aéla ne voulait même plus l'ouvrir. D'ailleurs, elle le referma sèchement et retourna le cacher sous son matelas, dans sa chambre.
Elle savait que le Baron lui avait menti. Tout comme elle avait su que Tom avait menti à Björn. Mais au contraire de Tom qui avait fait usage du mensonge pour éloigner Björn, Aéla ne parvenait pas à savoir pourquoi le Baron lui avait menti. Est-ce que le livre de sa mère était aussi terrible qu'elle le présentait ? Elle s'allongea sur son lit et s'obligea à fixer le plafond pour vider son esprit, pour ne plus penser à rien et redevenir la jeune fille ignorante qu'elle était encore avant la mort de ses parents.
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Tale of Jedusor : les jeux du sort
Fanfiction« - Vous êtes faible ! Vous ne connaîtrez jamais l'amour. Je vous plains sincèrement ! Voldemort abaissa quelques instants sa baguette, un sourire grimaçant sur les lèvres. Qu'est-ce que ce sang-mêlé de Potter venait de lui dire ? Il eut terriblemen...