La fin de l'année était toujours un déchirement pour Aéla mais cette fois-ci, cela était aggravé par l'incertitude qui planait encore sur la famille qui allait l'accueillir pour l'été. Ses amis avaient bien essayés de lui faire oublier ce détail en enchaînant les blagues mais rien y avait fait. La jeune fille redoutait de débarquer sur le quai et d'attendre que quelqu'un veuille bien d'elle alors que tous ses camarades sauteraient dans les bras de leurs parents. Cependant, il lui était impossible de se terrer à Poudlard pendant les vacances et se fut à contre-cœur qu'elle laissa un elfe charger ses bagages dans le Poudlard Express. Elle chercha Dumbledore du regard, prévoyant de l'harceler une nouvelle fois pour connaître l'endroit où elle serait placée, mais le professeur restait introuvable. Il lui avait pourtant promit qu'il la présenterait, en personne, à sa nouvelle famille.
— T'inquiètes pas ! Il ne doit pas être bien loin ! la rassura Sibbie en montant dans le train. On le retrouvera sur le quai.
— Ou bien c'est lui qui nous trouvera ! renchérit Björn.
Aéla acquiesça, sachant que ses amis avaient sûrement raison et que ça ne l'avancerait à rien de se préoccuper pour si peu. Elle attrapa la main que Björn lui tendait galamment et, tout en écoutant Sibbie s'indigner que son cousin ne fasse pas preuve d'autant de galanterie envers elle, se mit à la recherche d'un compartiment vide. Ils leur semblèrent tourner en rond pendant une dizaine de minutes avant de trouver un compartiment presque vide, en bout de wagon. Un garçon rangeait son sac sur la ligne de bagagerie et, bien que Björn et Sibbie ne lui prêtèrent aucune attention, Aéla se figea sur place. Elle ne connaissait que trop bien ce dos droit à s'en briser la colonne vertébrale et ces épaules aussi rigides que des poutres d'acier. Tom. De tous les compartiments du Poudlard Express, il fallait qu'elle n'ait d'autre choix que de s'installer dans celui que Tom avait choisit. Lorsqu'il se retourna pour s'asseoir, son regard sombre tomba sur Aéla et, pour une fois, une expression passa sur son visage. Lui aussi était surprit.
— Oh non ! souffla Björn.
— Si ça te dérange d'être dans la même pièce que moi, ne te gênes pas pour aller voir ailleurs, Dunharrow ! répliqua sèchement Tom, reprenant le contrôle de lui-même.
— Pourquoi ce serait à moi de changer de compartiment ?
— Parce que j'étais là le premier.
Björn voulut répliquer mais rien ne sortit de sa bouche. Tom avait raison, au grand damne du garçon. Si quelqu'un devait partir de ce compartiment c'était Björn mais il était bien trop fier pour bouger ne serait-ce qu'un orteil en direction de la sortie. Il se renfrogna et plongea son attention sur le paysage de Pré-au-Lard qui se dessinait derrière la vitre.
Comme Sibbie avait naturellement prit place à côté de son cousin, Aéla n'eut d'autre choix que de s'installer à côté de Tom. La tension entre eux était encore si palpable qu'ils étaient aussi rigides que des statues de granit.
— Vous voulez quelque chose les enfants ? demanda la dame qui vendait les bonbons.
— Un paquet de chocogrenouilles, s'il vous plaît, demanda Sibbie.
Elle prit son paquet, fit tomber une mornille dans la main de la dame, avant de reprendre sa place et de partager le paquet avec Björn.
— Et vous deux ?
— Tu veux quelque chose ? lui demanda Tom sans s'en rendre compte.
Un silence gêné s'abattit sur les enfants. Tom avait parlé sans même y penser, trop habitué qu'il était à parler au nom d'Aéla. La jeune fille et lui se regardèrent l'espace d'un instant avant qu'elle ne détourne le visage et porte son attention sur le chocogrenouille que Sibbie lui tendait, trop abasourdie qu'elle était pour se rendre compte que le chocolat commençait à fondre sur ses doigts.
— Non, rien, répondit Tom.
La dame s'en alla vers les autres compartiments tandis que chacun reprenait sa place et fixait son attention sur ce qu'il pouvait, sans dire un mot.
Le Poudlard Express siffla de toutes ses cheminées et un énorme nuage blanc assombrit Pré-au-Lard alors que le train s'ébranlait, faisant avancer les wagons dans des cliquetis que les enfants accueillirent avec des cris de joie. Bon nombre d'entre eux étaient ravis de retrouver leur famille, surtout après une année aussi éprouvante où pour des raisons de sécurité ils n'avaient pratiquement jamais quittés l'école. De son côté, Aéla ne savait plus quoi penser. Elle aurait voulu rester à Poudlard et pourtant une partie d'elle ne pouvait s'empêcher d'être soulagée à l'idée de sortir de l'enceinte de l'école et de retrouver le vrai monde.
Alors que le train filait à pleine vitesse vers Londres, la tension qui régnait dans le compartiment devenait de plus en plus insupportable. Tom et Aéla se jetaient des coups d'œil en chien de fusil, sursautant à chaque fois qu'ils s'effleuraient comme s'ils s'étaient électrocutés. Björn avait bien essayé d'échanger de place avec Aéla mais le regard sévère que lui jeta Tom finit par le convaincre de se taire et rester à sa place. Le silence était de plomb jusqu'à ce que Sibbie, qui supportait moins que n'importe qui les situations oppressantes, ne bondisse sur ses jambes.
— Bon, et bien, moi je vais aller faire un tour dans le wagon-bibliothèque ! s'exclama t-elle comme s'il s'agissait d'une réplique de pièce de théâtre. Björn, tu viens ?
— T'es pas capable d'y aller toute seule ?
Sibbie se serait fracassé le crâne contre la porte du compartiment si elle l'avait pu. Comment son cousin pouvait-il être aussi bête alors que son oncle était un esprit brillant ? C'était à croire qu'ils n'étaient pas de la même famille ! Elle posa un regard insistant sur son cousin tout en jetant un coup de tête peu discret en direction de Tom, occupé à regarder par la fenêtre, et Aéla qui soupira face à si peu de délicatesse. Le visage de Björn s'illumina après quelques secondes. Il avait enfin comprit.
— Oh oui ! fit-il d'un ton tout aussi peu convaincant. Je voulais justement lire un truc.
— Bon, on revient dans... En fait, ne nous attendait pas.
— Ça risque pas ! siffla Tom entre ses dents.
— A tout à l'heure, fit Sibbie à l'intention d'Aéla.
Attrapant son cousin par la manche de sa veste, elle le tira hors du compartiment dont la porte claqua sèchement derrière eux, faisant sursauter Aéla qui était terriblement mal à l'aise. Comment pouvaient-ils lui faire un coup pareil ?
— Tes amis sont vraiment pas discrets ! dit Tom avec agacement.
— Au moins, j'en ai, signa t-elle lorsqu'il posa les yeux sur elle.
— Moi aussi j'en ai !
Visiblement, il était vexé et Aéla se réjouit intérieurement qu'il éprouva quelque chose. L'iceberg qu'il se forçait à être jour après jour commençait à fondre et elle espérait qu'un jour il se fissure pour laisser Tom exprimer librement ses sentiments.
Le garçon serra des dents et ravala un commentaire qu'Aéla imagina acerbe et peu amen. Cependant, à sa grande surprise, il se tourna de nouveau vers elle, le visage tendu parce qui semblait être de l'appréhension. Il semblait sur le point de faire quelque chose qui lui demandait toute son énergie et qui surpassait ses capacités de compréhension. Tom prit une profonde inspiration et, se disant que cela lui faciliterait la tâche, ferma les yeux.
— Je suis désolé, souffla t-il si vite qu'Aéla crut ne pas bien entendre.
Elle pourrait être en train de rêver que cela ne changerait rien au côté irréel de la situation. Tom s'était-il vraiment excusé ? A la grimace de dégoût qui déformait sa bouche, la réponse ne pouvait être que oui. Aéla sentait déjà les larmes lui monter aux yeux alors que son esprit lui intimait l'ordre de répondre quelque chose. Mais que pouvait-elle répondre ?
— Je n'aurais pas dû te frapper... Ni faire du mal à ce crapaud.
Les oreilles de la jeune fille bourdonnaient de joie. Certes, Tom ne se répandait pas en excuse comme n'importe qui l'aurait fait dans les mêmes circonstances mais ce pragmatisme, le dégoût qui se peignait sur son visage à chaque fois qu'une excuse fusait de sa bouche, ne rendait ses excuses que plus sincères. Aéla inspira un coup et obligea l'euphorie qui lui vrillait l'estomac à lui redonner le contrôle d'elle-même.
— Moi aussi je n'aurais pas dû te frapper. Pardonnes-moi. J'ai été stupide !
— On a été stupide tous les deux.
Elle ne pouvait que convenir de ce fait. Jamais ils n'avaient été aussi idiots depuis leur rencontre.
— Tu as une sacrée droite ! ajouta Tom en effleurant la joue qu'elle lui avait giflée. Parfois je sens encore la douleur me paralyser la mâchoire.
Aéla baissa la tête, honteuse que son geste ait eu de telles conséquences. Elle avait simplement voulu donner une bonne leçon à Tom, et celle-ci avait portée ses fruits, mais jamais elle n'avait voulu lui infliger des stigmates irréversibles.
— Ne t'inquiètes pas, souffla Tom en effleurant sa main. Je l'avais bien mérité ! Mais promet moi une chose ?
— Quoi ?
— La prochaine fois que je deviens crétin, contentes-toi de me le dire.
Elle pouffa de rire avant d'acquiescer. Tom souriait bêtement, heureux d'avoir enterré la hache de guerre, pour peu qu'on puisse réellement enterrer une telle chose, et de pouvoir à nouveau voir le sourire d'Aéla et entendre les gloussements qui sortaient de sa gorge lorsqu'elle riait.
Ils passèrent le reste du voyage sans dire un mot, ne faisant rien d'autre que de s'accorder un sourire lorsque leurs regards se croisaient, si bien que lorsque Björn et Sibbie revinrent dans le compartiment, ils crurent que leur plan n'avait pas fonctionné. Toutefois, lorsque Sibbie aperçu le sourire en coin de Tom, elle s'exclama avec toute la finesse dont elle était capable : « Il était temps ! ». Personne n'osa répliquer bien qu'Aéla fut en tout point d'accord avec son amie.
Ils arrivèrent à King's Cross en fin d'après-midi, sous un beau soleil qui s'était fait rare jusqu'à présent. Sibbie, Björn, Aéla et, au plus grand étonnement de tous, Tom, descendirent du train en traînant des pieds. A l'approche des séparations, plus aucun d'entre eux n'était pressé de se quitter. Pourtant les deux cousins durent récupérer leurs valises, leurs parents les attendant impatiemment sur le quai, et partirent les rejoindre après des au revoir larmoyants avec Aéla, du moins en ce qui concernait Sibbie. Tom et Aéla récupèrent à leur tour leurs valises et se mirent en retrait du quai en attendant qu'on vienne les chercher.
— T'es sûre que Dumbledore doit venir te chercher ? demanda Tom en voyant les minutes défiler.
— Oui, il me l'a dit. Et toi ? Où est ton grand-père ?
— C'est son moldu de jardinier qui vient me chercher ! fit sèchement Tom. Il m'attend à l'extérieur.
— Tu ne veux pas rentrer chez toi ?
— Ce n'est pas chez moi !
Visiblement, Tom ne s'était toujours pas fait à l'idée de devoir vivre chez les Gaunt jusqu'à sa majorité.
— Et puis, je ne vais pas te laisser ici toute seule.
Aéla sentit son cœur faire une cabriole dangereuse contre sa cage thoracique. Que Tom s'inquiète pour elle après des mois passés sans se dire l'ombre d'un mot, sans un regard, aurait pu être bizarre pour quelqu'un qui ne connaissait pas le garçon mais Aéla en était ravie. Le garçon coucha sa malle par terre et s'y assit, s'écartant pour laisser assez de place pour que la jeune fille s'y installe à son tour.
Le quai était presque désert lorsque Dumbledore apparut devant eux, tout sourire.
— Pardonnes-moi du retard, Aéla ! s'excusa le professeur. Je discutais avec les personnes qui vont t'accueillir et je n'ai pas vu le temps passer.
— Et bien nous, si ! répliqua froidement Tom. Alors ? Où ils sont ?
Albus ne s'étonna même pas que Tom fut présent pour cette rencontre et se contenta de désigner deux formes dissimulées derrière un nuage de fumée du Poudlard Express.
— Je rêve où c'est deux moldus ? marmonna Tom avec dégoût.
— En effet, Tom ! Mais par n'importe lesquels, ajouta Dumbledore avec un air mystérieux.
La fumée se dissipa et révéla un jeune couple. La femme avait les cheveux si roux qu'ils paraissaient enflammés, la taille fine et gracieuse, le teint de porcelaine et de magnifiques yeux vert émeraude. Elle était belle et avait l'air d'une bonté digne d'une sainte mais ce qui frappa Aéla comme le foudre de Zeus fut l'homme qui se tenait fièrement à ses côtés. Avec ses cheveux bruns plaqués sur son crâne, sa carrure d'athlète, ses yeux azurés et son visage chaleureux, elle le reconnu tout de suite. C'était lui ! Celui qui l'avait sauvé de l'Enfer et qui avait été le premier à s'inquiéter pour elle. Celui grâce à qui elle avait rencontré Tom ! Le commissaire ! Décollant de la malle comme si le métal lui eut brûlé les fesses, elle courut se jeter dans les bras du commissaire Feynes avec toute la force et le désespoir d'un naufragé se raccrochant désespérément à sa bouée. Le commissaire l'accueillit dans un rire larmoyant et la fit décoller de terre pour mieux la serrer contre son cœur.
— Comme tu as grandit ! souffla t-il, le nez enfoncé dans les cheveux d'Aéla.
Ils restèrent ainsi quelques minutes puis, face aux raclements de gorge de Dumbledore, le commissaire reposa la jeune fille à terre, toute pantelante qu'elle était de la joie qui déferlait dans son organisme comme un tsunami.
— Madame, Monsieur Feynes, permettez-moi de vous présenter Aéla Wayne, l'élève dont vous aurez la charge pendant ces vacances d'été, mais je crois vous vous connaissez déjà, non ? demanda Dumbledore d'un air malin.
— Oui, répondit le commissaire, la voix éraillée par l'émotion. J'ai rencontré cette petite il y a plus d'un an. Aéla, je m'appelle Jédédiah et voici ma femme, Poppie.
*
Poppie Feynes se mit à la hauteur d'Aéla et l'inspecta quelques secondes avant d'afficher un air absolument ravie.
— Tu es aussi charmante que le professeur Dumbledore me l'a dit !
Dansant sur ses pieds, Aéla ne trouva rien d'autre à faire que de lui sourire béatement tout en cherchant Tom du regard. Elle le trouva juste à côté d'elle, toisant de son regard sévère le couple qui leur faisait face. Il semblait être resté bloqué sur le fait qu'il s'agisse de moldu mais ne pouvait contredire le fait qu'ils avaient l'air inoffensifs.
— Madame Feynes est membre de la communauté magique, bien qu'elle ne puisse exercer la Magie, expliqua Dumbledore.
— Cracmole ! souffla Tom dans l'oreille d'Aéla.
— Monsieur Feynes t'as recherché peu après ton départ pour Poudlard l'année dernière. Lorsque j'ai publié un avis de recherche pour te trouver une famille d'accueil, Madame Feynes m'a tout de suite contacté et il m'a semblé plus qu'évident qu'ils étaient la famille parfaite pour toi !
Aéla ne pouvait qu'être d'accord, milles fois d'accord avec ça ! N'écoutant que son cœur elle se blottit contre Dumbledore pour le remercier de cette merveilleuse surprise. Le professeur lui rendit son étreinte avant qu'elle ne retourne aux côtés de Tom qui lui offrit un hochement de tête comme pour valider la famille où elle allait vivre. Cela ne fit que la combler de joie.
— Bien ! Il est grand temps pour vous deux de débuter vos vacances, fit Dumbledore. Tom, je te souhaite de passer les meilleures vacances possibles ! Quant à toi, Aéla, je suis ravi de voir à nouveau la joie sur ton visage ! Passes de bonnes vacances. Monsieur et Madame Feynes, je place Aéla entre vos mains.
— Nous nous occuperons bien d'elle, assura Poppie en secouant frénétiquement la main de Dumbledore. J'ai rêvé de cet instant pendant si longtemps !
— Merci de nous avoir accorder votre confiance, professeur.
Jédédiah Feynes serra la main de Dumbledore puis, après que celui-ci ait disparu dans un nuage de fumée, se retourna vers les deux enfants.
— Alors ? C'est ton ami ? demanda t-il à Aéla.
Aéla acquiesça, tout sourire, avant de jeter un regard à Tom mais celui-ci demeurait impassible. Il ramassa sa malle et inspecta une dernière fois les Feynes, comme pour se rassurer.
— On se revoit à la rentrée ! jeta t-il avant de prendre le chemin de la sortie.
Alors que Tom disparaissait derrière des portes battantes, Poppie Feynes attrapa Aéla par les épaules et la conduisit à l'extérieur de la gare tandis que son mari prenait les bagages de la jeune fille. Aéla eut le plaisir de découvrir le côté moldu de King's Cross, qui était bien différent du côté sorcier, avant d'être conduite sur le parking où il n'y avait plus qu'une Cadillac vert d'eau de garée. Tandis que Poppie lui ouvrait la portière arrière pour qu'elle s'installe sur la banquette, Jédédiah chargeait les bagages en sifflotant gaiement. Ils semblaient si heureux de l'accueillir qu'Aéla craignit un instant que tout cela fut qu'un rêve mais lorsqu'elle ressentit les vibrations du moteur qui ébranlait la carrosserie sous ses pieds, elle dût se rendre à l'évidence que c'était bien réel.
— On est si contents de t'accueillir ! fit Poppie en se retournant vers elle tandis qu'ils s'enserraient dans la circulation. On a même apprit la langue des signes ! Et puis, bien sûr, nous t'avons préparés une chambre rien que pour toi et-
— Chérie, ne lui dit pas tout ! s'exclama Jédédiah dans un rire. Sinon ce ne sera plus une surprise.
— Ah oui, c'est vrai ! Tu connais Southampton ?
Aéla réfléchit un instant. Elle avait déjà entendu parler de cette ville, tout au plus savait-elle qu'il y avait un énorme port d'où était partit le Titanic en 1912. Rien de plus.
— Non, je n'y suis jamais allée, signa t-elle lentement.
— Oh tu vas voir, c'est charmant ! Il y a tellement de choses à voir et à faire !
Et Poppie partit dans l'énumération de toutes les activités et de tous les lieux à ne pas rater à Southampton, et Aéla l'écouta parler pendant tout le trajet, sincèrement intéressée parce que la femme lui racontait. Jédédiah, bien qu'occupé à conduire, n'hésitait à argumenter les propos de sa femme où lui faire ses propres suggestions, ou bien à demander à la jeune fille si elle avait besoin de quoi que ce soit. Mais Aéla n'avait besoin de rien à cet instant, comblée comme elle l'était de se retrouver avec des gens aussi charmants.
Bien que les Feynes habitaient officiellement à Southampton, leur maison se trouvait en dehors de la ville, près d'une falaise qui dominait la mer et offrait une vue splendide sur le port et le centre-ville qui se trouvaient à quelques kilomètres. A peine Aéla descendit-elle de la voiture qu'une bouffée de bien-être l'envahit. La maison a colombages et toit de chaume rappelait étrangement les maisons typiques des Highlands écossais. Un grand jardin sertit de fleurs faisait le tour de la maison et à quelques mètres sur la droite se trouvait une grange, plantée au milieu d'un pré immense, d'où sortaient de joyeux hennissements.
— Nous avons une passion pour les chevaux dans la famille, commenta Jédédiah en déchargeant ses valises. Tu sais monter à cheval ?
— Non.
— Je t'apprendrais ! Ce n'est pas très compliqué. Maintenant rentrons vite avant que la pluie nous trempe jusqu'à l'os. C'est que le temps change sans prévenir en bord de mer !
— Oui et puis j'ai hâte de te montrer ta chambre ! jubila Poppie.
La femme lui attrapa la main et la tira à sa suite dans la maison, laissant son mari se débrouiller avec les énormes valises. Elles montèrent à l'étage et dans un geste théâtrale, Poppie ouvrit la porte d'une pièce si grande qu'Aéla se demanda s'il s'agissait réellement d'une chambre. Il y avait bien un lit, si grand qu'on pouvait aisément y dormir à deux, un bureau, une armoire, une coiffeuse, un coffre à jouet et une petite bibliothèque. Aéla s'avança timidement dans la pièce et jeta un regard à travers la vitre. Les deux fenêtres de sa chambre donnaient sur la mer et cela lui arracha un sourire comblé de joie. Elle fut encore plus joyeuse et surprise lorsqu'elle découvrit une pile de vêtements neufs, méthodiquement pliés, sur son lit. Elle passa un doigt sur l'étoffe en satin bordeaux d'une robe qui dominait la pile et resta interdite face à tant de générosité.
— Nous voulions que tu ne manques de rien ! expliqua Poppie avec une voix émue. J'ai choisis ses vêtements moi-même.
Aéla la remercia avec un sourire avant d'observer sa chambre de plus près. Le papier-peint était d'un rose si clair qu'il semblait presque blanc, le sol avait la douceur de la moquette blanche qui le tapissait et tous les meubles semblaient de très bonne qualité.
— Nous voulions le meilleur parce que... Tu es l'enfant que nous n'aurons jamais, fit pensivement Poppie, une larme de joie coulant sur sa joue. Ah ! Je suis tellement sentimentale ! Tu as faim ?
Elle aurait voulut découvrir les merveilles de sa nouvelle chambre mais Aéla dût avouer être affamée.
— J'ai fait des muffins aux framboises. Ce sont mes gâteaux préférés mais si tu n'aimes pas, je peux te faire autre chose ! Des cookies peut-être ?
— Ce sont mes gâteaux préférés, aussi.
Poppie éclata de rire et, la prenant par la main, la conduisit dans la cuisine où son mari préparait le thé, n'ayant pas voulut interrompre sa femme dans ce qu'il avait estimé être son moment privilégié avec Aéla. Le sien viendrait lorsqu'il lui ferait découvrir la grange et les huit chevaux qu'elle abrite, ainsi que le plaisir des longues balades à cheval le long du littoral. Ils avaient tout leur temps maintenant qu'ils s'étaient retrouvés et Jédédiah Feynes nourrissait l'espoir qu'ils ne seraient plus jamais séparés.
Voici le point final à ce deuxième tome de « Tale of Jedusor : les jeux du sort ». Je vous remercie d'avoir continué à me suivre dans les aventures de Tom et Aéla, et j'espère que ça continuera à être le cas pour le tome 3. A très vite !
Elvira Feudeymon
VOUS LISEZ
Tale of Jedusor : les jeux du sort
Fanfiction« - Vous êtes faible ! Vous ne connaîtrez jamais l'amour. Je vous plains sincèrement ! Voldemort abaissa quelques instants sa baguette, un sourire grimaçant sur les lèvres. Qu'est-ce que ce sang-mêlé de Potter venait de lui dire ? Il eut terriblemen...