𝖻𝗋𝗎𝗆𝖾 𝖽'𝖾𝗌𝗉𝗈𝗂𝗋 ; 𝐭𝐨𝐦𝐞 𝐮𝐧

soixante-douze

omniscient ;

Jade n'a plus envie de faire d'efforts, elle n'a plus envie de jouer la carte de la jeune femme polie, courtoise et avenante.

Toujours face à Alice, la brune n'en démords pas et maintient le contact visuel jusqu'à ce que la main de son mari la déconnecte de cet échange qui lui donne la nausée.

Elle s'assoit ensuite face au bureau quelques minutes plus tard en soupirant, et en essayant de ne pas prêter attention à la cadence de son cœur qui est bien trop rapide depuis son arrivée dans la pièce.

Ken lui, pose sa main sur la cuisse de Jade en exerçant une légère pression dessus, il se sent mal et a l'impression de l'avoir trahie.
S'être retrouvé dans ce bureau, seul avec Alice, lui a fait comprendre bien trop d'éléments, et si son ventre s'est noué face à la blonde, ce n'est pas à cause de la passion, mais seulement à cause de la culpabilité qu'il a ressenti.

- Bien... on va se calmer, on va discuter comme des adultes, pour essayer de trouver une solution...

Jade baisse les yeux, trouvant que la situation frise le ridicilule.

Que dire à madame Fichot ? Que L'AVS de sa fille est une allumeuse ?

La brune se tait, elle aurait préféré régler ça à l'amiable, ou peut-être même plus violemment, mais pas publiquement, pas devant une tierce personne.
Elle n'a plus quinze ans, et n'a besoin de personne pour régler un quelconque problème la concernant.

Pourtant Jade relève la tête pour la garder haute en se répétant au plus profond d'elle que le problème ici, ce n'est pas elle.
Et elle se rassure en regardant la main de Ken qui est toujours posée sur elle, et non sur Alice.

Elle secoue discrètement la tête pour essayer de faire taire sa conscience qui lui rappelle l'entièreté de ses doutes.

- Alice, qu'est-ce qu'il s'est passé ? Pourquoi avez-vous convoqué monsieur et madame Sampras ?

- Non, elle m'a convoqué moi hein, croyez moi qu'elle n'a pas du tout appelé ma femme

Madame Fichot acquiesce avant de regarder brièvement Jade et de se tourner vers la blonde à ses côtés.

Alice elle, regarde Ken dans les yeux en mordant l'intérieur de sa joue.
Les yeux si expressifs du brun lui donne le courage d'aller jusqu'au bout de sa pensée, elle a toujours tout fait pour qu'il l'a remarque, pour qu'il lui accorde quelques mots, quelques regards.

Elle esperait toujours qu'il soit en retard, pour pouvoir presque être en intimité avec lui, et s'est même mise en tête que s'il était jamais à l'heure, c'est qu'il y avait bien une raison... non ?

Alice se racle la gorge et prend une profonde inspiration avant de répondre :

- Je suis navrée. Je ne pensais pas que ça irait aussi loin. Je... on a pas contrôlé ce qui est arrivé

Ken fronce les sourcils et penche sa tête sur le côté.

- On ?

Alice hoche la tête en regardant madame Fichot.

- Oui, je.. on a dérapé

Jade, qui a les yeux rivés sur la blonde face à elle, sent son cœur cesser de battre face à ce qu'elle a crû comprendre, alors que Ken lui, sent que ce qui doit ressembler à une libération, tourne à une mise en condamnation.

- Qu..quoi ? Déraper ? Mais déraper de quoi ? Oui là, il y a cinq minutes, j'ai vrillé. Ça c'est un dérapage, qui en plus de ça est justifié face à ce que je suis en train de vivre mais là... de quel dérapage tu parles ?