soixante-et-un

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ken ;

Lorsque je laisse ma main cogner trois fois contre la porte, je soupire avant de frotter mes yeux qui me font mal tant je suis fatigué et éprouvé.

La porte s'ouvre finalement sur Hakim, qui reste impassible face à moi.

Puis il s'avance avant de me prendre dans ses bras. Et j'crois que son geste fait sortir en moi le peu de larme qu'il me reste.
J'ressemble à un gamin qui pleure en sanglotant dans les bras de son père. Pourtant j'apprecie plus que jamais l'accolade de mon frère.

On se détache ensuite sans un mot et il me laisse entrer. Hana m'accueille dans une pudeur sans nom, et je lève ma tête vers les escaliers quand je les entends grincer.

Danaë descend en me regardant avant de froncer les sourcils et se figer quand elle me voit.

Je me baisse pour m'accroupir. Et elle descend lentement avant de se retrouver face à moi.

Elle tend par la suite sa main vers mon visage et essuie mes larmes, ses yeux sont remplit d'inquiétudes tandis que les miens se remplissent d'admiration pour elle.

- Ça va pas papa ?

Son intervention me bloque la respiration. Elle me regarde dans les yeux, fronce les sourcils et penche sa tête sur le côté, pendant que moi j'hoche la mienne, lentement.

- Ça va aller...

J'écarquille les yeux alors qu'elle me sourit et s'approche pour me faire un bisou sur la joue.

- Il faut pas être triste...

Les mots de ma fille me vont droit au cœur et je la prend dans mes bras en la serrant contre moi. Ses mains retrouvent mes cheveux et je me lève en la portant, pour la bercer et continuer de pleurer en sentant son odeur.

- On va dormir mon bébé ?

Elle éloigne sa tête et acquiese.

- Vas-y gros, on t'a tout préparé en haut, fait comme chez toi...

Je souris brièvement et en profite pour monter à l'étage. Soulagé de ne pas devoir lui parler ce soir.

Arrivés dans la chambre, je souris quand Danaë me montre ce qu'Hakim m'a laissé sur le lit afin que je puisse me changer, avant de sortir de la pièce.

Et j'ai même envie de rire quand elle toque quelques temps après.

- Vas-y rentre Dadou...

Elle me rejoint et on s'installe dans le lit où elle se blottit contre moi, alors je caresse ses cheveux, et murmure :

- Ma chérie, ce soir j'étais avec maman. On a vu ton petit frère...

Elle se redresse et sourit.

- Mais tu pourras malheureusement pas le voir...

Elle fronce les sourcils.

- Il est partit. C'est son petit cœur, il a cessé de fonctionné. Tu sais... on en avait déjà parlé de ça ?

Elle hoche la tête.

- Bah c'est ce qu'il s'est passé... c'est pour ça que tu es ici depuis deux jours. Parce qu'avec maman on disait au revoir à ton petit frère

Danaë ne réagit pas, alors je lui demande :

- Tu veux savoir comment il s'appelle ?

Elle sourit tristement.

- Maé

Lentement, elle pose sa joue contre mon torse et sa main retrouve la mienne.

- Il s'appelle Maé, ma vie

Je reste silencieux un moment en appréciant sa présence. Puis je repense à la soirée que je viens de passer. Aux journées qui viennent de s'écouler.

À Jade que j'ai laissée, seule sur ce lit d'hôpital.

Cette vision me donne la nausée, pourtant c'est elle qui me l'a demandé.

Mais j'ai l'impression de l'abandonner.

- Danaë... j'espère que t'es consciente d'à quel point on t'aime. D'à quel point on est fier de toi. Si tu savais à quel point sans toi nos vies n'auraient pas du tout le même sens...

Je n'ai aucune réponse en retour. Et je souris quand je remarque qu'elle s'est endormie sur moi.

Alors j'essaie de fermer les yeux à mon tour, afin de rejoindre les bras de morphée qui malgré la fatigue, tarde à arriver.

Jade rentre à la maison dans une semaine.

J'ai hâte de la retrouver.

𝖻𝗋𝗎𝗆𝖾 𝖽'𝖾𝗌𝗉𝗈𝗂𝗋 ; 𝐭𝐨𝐦𝐞 𝐮𝐧 Où les histoires vivent. Découvrez maintenant