𝖻𝗋𝗎𝗆𝖾 𝖽'𝖾𝗌𝗉𝗈𝗂𝗋 ; 𝐭𝐨𝐦𝐞 𝐮𝐧

sept

jade ;

- Tu m'entends là ?

- Ouais j't'entends bien, mais j'te vois plus, l'écran est noir

- Ça rame à l'hôtel, la wifi est pourrie et j'ai déjà plus de 4G

- C'est pas grave on va faire avec, alors ta première journée ?

- Ça va. On a juste fait une réunion avec les collaborateurs, puis ils avaient prévu un genre de buffet à midi pour qu'on fasse plus amples connaissance, et toi ?

- La même chose que d'habitude, j'suis allé au travail, puis avant de rentrer j'suis allé chez mes parents. Et ce soir, tu fais quoi ?

- Je vais au restaurant avec des collègues

- Ça va, c'est cool. J'vais te laisser bébé j'suis crevé, envoie moi un message quand tu rentres, et fais attention à toi

Après avoir raccroché avec Maël, je prends une douche qui détend petit à petit mes muscles endoloris. Le trajet d'hier a été désagréable, et ma nuit a été agitée, j'ai pas réussi à trouver le sommeil de suite et j'ai dû changer de positions une bonne dizaines de fois avant de pouvoir rentrer dans la phase d'endormissement.

L'eau brûlante coule de tout mon long, et me procure un bien fou, j'adore depuis toujours ces moments rien qu'à moi, sous la douche, avec du sons sortit tout droit de mon enceinte que j'ai prise avec moi, comme à mon habitude.

Quand bien même je n'ai pas mis de barrière à la personne qu'est Ken, je n'avais pas réintégré ses bouquins de mon quotidien jusqu'à hier soir.

Jusqu'à ce que je lise une scène explicite entre les deux personnages principaux et que je ferme soudainement le livre avant de le balancer le plus loin de moi.

Je n'ai pu m'empêcher de lire avec sa voix en tête.

Les frissons sont venus avec.

Rien qu'en pensant à ça, je me met à rougir, ce qui fait éclater la bulle dans laquelle j'étais. Je prends donc mon gel douche afin de finir de me laver, et sors rapidement de la cabine, sans arriver à enlever les images salaces de mon esprit.

Après m'être séchée, je prends le temps de me maquiller légèrement, puis enfile mes vêtements pour ce soir, avant de sortir de ma chambre et de m'assoir sur la terrasse de l'hôtel afin de fumer une cigarette.

J'ai même pas regardé l'heure qu'il est, et mon portable doit être au fond de mon sac comme à son habitude, donc je reste dans l'ignorance quelques temps, juste assez pour pouvoir profiter de l'effet de la nicotine sur mon corps, avant de voir un bombers noir et une casquette dans mon champ de vision.

Mes lèvres s'étirent instantanément, et mon cœur se met à battre plus rapidement.

À cet instant présent, toute ma culpabilité s'envole.

- T'es pire que moi avec ton téléphone hein, j'ai dû t'appeler cinq fois

- Ça aurait pas été marrant si j'avais répondu de suite

Ken s'installe sur la chaise en face de moi, pose ses coudes sur ses genoux et pivote sa tête sur le côté, un sourire narquois sur les lèvres, signe qu'il est de bonne humeur, un peu comme toutes les fois où j'ai eu l'occasion de le voir, ou bien même seulement de lui parler.
Je décide de prolonger un peu le silence, en ne rompant jamais le lien de nos yeux, puis extirpe une dernière fois la fumée de ma cigarette qui est maintenant finie, et je détourne les yeux à contre cœur, afin de chercher un endroit où jeter mon mégot.