quinze

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ken ;

Assis, ou plutôt affalé à côté de ma sœur, je regarde un film qu'elle a choisi, pour mon plus grand malheur.
Ça fait plusieurs minutes que je lutte pour ne pas m'endormir, mais en voyant la bouille d'Irène qui semble être contente de partager ce moment avec moi, je ne cède pas, et je finis même le long métrage, en l'ayant partiellement suivi.

- C'est quoi cette fin là...?

Je pouffe de rire en reconnaissant bien la mauvaise fois de ma sœur qui même dans mes plus vieux souvenirs, n'a jamais été bien satisfaite de la tournure que prends la fin des films, car elle a toujours le don d'imaginer un autre scénario.

- Je déteste les fins ouvertes...

- Moi, ce sont mes préférées

- Ouais mais toi t'es chelou, et t'aime trop user de ton imagination, moi j'te rappelle que j'en ai pas

- J'suis pas le S.A.V, c'est pas d'ma faute si les darons t'on bâclés

Elle rit et me pousse avant de changer de chaîne.

Nos parents sont absents pour l'après-midi, je suis donc seul avec elle, et c'est pas de tout repos.

Je suis à première vu pas le seul hyperactif de la famille, Irène me détrône salement.

Elle m'a déjà raconté toute sa vie dans les moindres détails tout en gigotant de partout, en illustrant ses pensées avec ses mains, et ça me fait sourire comme un con, car la seule chose que je retiens, c'est que ma sœur est heureuse et pleine de vie.

- Non mais au collège c'était relou, au lycée c'était pire, mais j'aurais jamais crû que ça me suivrait jusque dans ma vie active, tu te rends compte ? dans un entretien d'embauche, c'est fou ça !

Je ris.

- Tu peux rigoler hein, c'est pas toi qui subis, moi quand on me parle, c'est uniquement pour me parler de toi, savoir où tu vis, avec qui, quand est-ce que tu sors un livre, je crois que je vais changer de nom, il faut que je me marie...

- Bah putain, bonne chance au frérot

- Pfff, je plains plus celle qui va te supporter que mon pauvre futur mari

- T'as jamais voulu te marier...

- Y'a qu'les cons qui changent pas d'avis ! Et pour moi, c'est désormais tout réfléchis, je vais pas appeler le mec avec qui je vis, le père de mes enfants « mon copain » devant les gens, cimer, j'vais pas rester bloqué à mes quatorze ans

Je grimace à l'évocation de mes prétendus neveux, même si je me doute bien qu'un jour ça va arriver, mais si même moi je me sens pas prêt pour que ça se produise de mon côté, je suis doublement moins prêt de voir ma sœur se marier, ou bien avoir des enfants.

J'ai du mal avec le fait de la voir grandir.

- Tu t'en bats les couilles, le mariage si tu le fais pour ça, franchement oublie

𝖻𝗋𝗎𝗆𝖾 𝖽'𝖾𝗌𝗉𝗈𝗂𝗋 ; 𝐭𝐨𝐦𝐞 𝐮𝐧 Où les histoires vivent. Découvrez maintenant