𝖻𝗋𝗎𝗆𝖾 𝖽'𝖾𝗌𝗉𝗈𝗂𝗋 ; 𝐭𝐨𝐦𝐞 𝐮𝐧

trois

jade ;

Allongée sur ma serviette, je profite du calme qui règne autour de moi pour lire mon bouquin qui va sûrement m'accompagner tout au long de ce voyage, loin de mon pays.
Nous avons posé nos valises pour deux semaines avec Maël, ici, en Grèce. Il sait que c'est mon rêve de visiter ce qui est, selon moi, l'un des plus beaux pays du monde.
Nous avons pu nous offrir ce voyage dans un hôtel hors normes, grâce à l'argent que nous mettons de côté depuis plusieurs mois, et ce dernier a une vue imprenable sur Santorin.

Ce voyage est un véritable bol d'air frais, entre les visites, les musées, la gastronomie et les plages paradisiaques, je suis tombée en amour face au décor.

Je pose quelques secondes mon livre sur le sable, ayant remarqué que la luminosité s'est réduite, signe que le couché de soleil est tout proche, alors je retire lentement mes lunettes de soleil.

- Maël, eh, réveille toi, y'a le couché de soleil

- Mh...

Je soupire, trouvant dommage qu'il n'apprécie pas autant que moi ces moments, mais profite tout de même du spectacle que la nature nous offre, certes chaque soir, mais qui est toujours unique à mes yeux, en respirant à plein poumons l'air marin.
J'ai une petite pensée pour Ken, qui a été ravi d'apprendre que j'allais visiter son pays d'origine, lorsque je lui en ai parlé quand nous étions en loge le mois dernier.
Il m'a donné une liste de pleins de lieux qu'il faut, selon lui, absolument que je vois de mes propres yeux, et à chaque fois j'en ai le souffle coupé, et pour ne pas me voiler la face, savoir que je marche sur ses pas multiplie mes sensations.

Je ferme les yeux, le vent vient à l'instant de se lever et fait bouger légèrement mes cheveux humides, ma peau en frissonne. Un sentiment de plénitude me suit partout où je vais depuis que je suis ici.

- C'est fini ?

J'ouvre brutalement les yeux, atterrissant sur terre, puis regarde mon mari qui a enfin décidé de se réveiller de sa sieste.

- Oui, dommage pour toi, c'était trop beau

- Jade, c'est le cinquième

- C'est pas parce-que les choses se répètent qu'elles deviennent moins jolies

- J'sais, mais j'ai jamais été branché couché de soleil, c'est plutôt toi ça... j'reviens, j'ai un appel à passer

J'hoche la tête puis referme les yeux, voulant essayer de me reconnecter au moment incroyable que j'étais entrain de vivre il y a à peine quelques secondes. Mais le vibreur de mon téléphone me coupe, et je me résigne à vouloir persister, comprenant que toutes les bonnes choses ont une fin.

Ken :
Salut Jade, il me semble que là tu dois être en Grèce, je rêve d'être à ta place. J'espère que tu profites bien, et que mon pays te plaît autant qu'à moi. Je t'écris car hier ma photographe m'a apportée les clichés de la soirée à laquelle tu as assistée, et il y avait cette photo, je me suis dit que ça te ferais sûrement plaisir d'avoir enfin une photo avec ton écrivain préféré, alors n'hésite pas à l'accrocher sur ton plafond.

Je fronce les sourcils en me demandant de quoi il parle, et mon visage s'illumine lorsque j'aperçois le cliché en question, qui est simplement lui et moi, face à face, en train de rire. Je suis époustouflée par la beauté de la photo, qui reflète le naturel de notre échange à ce moment là.