101 Partie 10 Chapitre 3 Reculer les frontières de l'impossible

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Ha'ge Ohasu [L'être lumière] ~ Partie XX Uzh-trashanlar [Nouveaux départs]
chapitre 3  Pla'kwitau n'ek'zehl t'tor-yehat-fam [Reculer les frontières de l'impossible]

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Précédemment
Ils s'allongèrent, étroitement enlacés. L'esprit de Ève murmurait des mots d'amour et des promesses tandis qu'illes s'endormaient tous les trois. Ensemble.

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Avant que Spock n'en émette le souhait, Jim lui proposa dès le réveil de rejoindre Sfi et Svi à leur laboratoire. Il savait qu'il allait y avoir une réunion importante entre tous les astronomes et physiciens. Même si leurs jargons scientifiques le saoulaient un peu (beaucoup), il savait que ces travaux étaient intéressants et fascinants pour Spock.
Ève et lui étaient conscient·es de la patience qu'il avait déployée à leur égard en leurs laissant le temps prendre conscience par elleux-même de la nocivité de leur maik-kis'ka. À aucun moment, il ne leur avait servi de leçon de morale ou fait de reproches. Il avait supporté leurs épanchements émotionnels sans se plaindre, alors que ces surcharges d'affects l'avaient entravé dans la gestion des siens. C'était à leur tour de faire un effort pour lui.

─ N'allez-vous pas vous ennuyer? Demanda Spock

─ Je vais amener quelques pads de paperasse administrative, tu sais combien j'adore cela!

─ Et moi mon pad, je vais réviser quelques cours.

En fait de révision, Ève s'installa confortablement à une petite table avec Aïshima qui avait accompagné Aukins. Elles étaient tout au fond de la pièce, et papotaient joyeusement, alors que Sfi et Svi établissaient une connexion avec les autres laboratoires de la planète. Ève garda un œil sur ses T'hylara, mais ce comportement avait perdu son côté obsessionnel. Elle ne se lasserait jamais de les admirer de près comme de loin, ils étaient si beaux, elle était si fière d'eux.
Les deux femmes s'extasiaient de la beauté et l'intelligence de leurs amoureux respectifs, chacune partageait avec l'autre le bonheur d'être l'objet de l'amour de personnes aussi merveilleuses.

Aïshima et Steven Aukins étaient tombé éperdument amoureuxses dès le premier regard échangé. Déjà, lors de la visioconnexion, illes avaient été immédiatement attiré·es, fasciné·es l'une par l'autre. Puis illes avaient longuement parlé ensemble, le soir même de l'arrivée de Steven, qu'elle nommait à présent par son prénom. Chaque mot échangé avait confirmé le bien-fondé de cette irrésistible attirance.
Leurs sentiments leur paraissaient d'une telle évidence, comme s'illes avait toujours été faits l'une pour l'autre.

Aïshima avait un cœur immense, elle donnait facilement son amour. Mère et fille se ressemblaient : toutes deux avaient un besoin éperdu d'aimer et d'être aimées.
Aïshima avait eu des amants. Elle les avait tous sincèrement aimés. Pourtant, avec du recul, elle prenait conscience qu'ils avaient surtout été, et restaient, de très bons amis. Elle ne regrettait aucune de ses liaisons.
Avec Steven, elle avait la sensation de découvrir ce sentiment. Avec lui, elle comprenait qu'elle n'avait jamais été vraiment amoureuse. La profonde gentillesse de Steven, sa fragilité et sa force, son intelligence hors du commun la fascinaient, l'attiraient.

Steven n'avait jamais été un séducteur. Il avait été précocement atteint par sa sclérose latérale amyotrophique. Sa maladie s'était développée en lui avec une rapidité effrayante. La thérapie génique avait stabilisé son état à défaut de le guérir. Les membres déformés et raides, la démarche boiteuse, le visage encore un peu paralysé, Steven s'était senti diminué, lui qui avait été un bel adolescent.
Malgré son haut potentiel intellectuel, il n'avait jamais osé approcher une femme. Autant il se savait expert en son domaine, l'astrophysique quantique, autant il avait été persuadé ne présenter aucun intérêt pour les femmes. Alors, il s'était jeté à corps perdu dans ses recherches.
Mais Aïshima avait bouleversé tout cela. Elle avait cette façon de le regarder qui lui faisait oublier l'aspect de son corps meurtri. Elle le voyait lui, par-delà les apparences et l'acceptait tel qu'il était. Elle lui disait qu'il était beau, qu'il avait des yeux magnifiques et un sourire adorable. Elle lui disait qu'il était un battant, qu'elle l'admirait. Elle dégageait une telle bonté, une telle bienveillance. Elle lui offrait jour après jour sa Saïshen qui le soulageait de ses douleurs et gonflait son cœur d'un amour toujours plus profond. Et surtout un amour réciproque.
Jamais de sa vie il n'avait été aussi heureux. Il avait accepté cette mission dans l'espoir de sauver des vies et il avait trouvé le bonheur.

Ha'ge Ohasu  L'être lumièreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant