Ha'ge Ohasu L'être lumière

93 Partie 19 Chapitre 1 Pash [le piège]

Ha'ge Ohasu [L'être lumière] ~ Partie XIX Rok-lar [Espoirs]
Chapitre 1 Pash [le piège]

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Précédemment
Leurs lèvres se retrouvèrent en un baiser passionné. Leurs corps devinrent affamés de caresses. Jim s'immergea en Spock, corps et âme, et Spock se donna, corps et âme. Et lorsque le plaisir suprême les saisit, celui-ci gomma sur son passage le cauchemar qui commençait à agiter le sommeil de Ève. Il subsista de son passage qu'un infini sentiment d'être chéri et protégé par un amour incommensurable.

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La vie reprit son cours sur Chzhizv et à bord de l'Enterprise. Tous les matins, Spock et Ève servaient d'intermédiaire aux physiciens. Les après-midi, Spock reprenait sa place sur la passerelle et Ève retournait à ses études.

Ève voulait plus que jamais exercer le métier d'ambassadrice.
Elle se servait de cette raison pour se plonger dans ses apprentissages à corps perdu. Elle devait s'occuper l'esprit, afin de ne pas se trouver face à face avec sa culpabilité.
Ève ne faisait des pauses que grâce à la vigilance d'Aïshima. La douce Sishen était obligée d'utiliser un chantage affectif pour lui faire accepter de sortir dans le jardin afin de siroter une tasse de thé au soleil. Elles parlaient diversités ethniques et richesses culturelles, et parfois, Aïshima parvenait à lui faire lâcher prise pendant une une heure ou deux.
En fait, Ève n'acceptait de s'arrêter vraiment que le soir venu. Elle travaillait ainsi tous les jours de la semaine. Lorsque les petites n'avaient pas école, avec la tendre complicité de leurs Mamans et d'Aïshima, elles harcelaient Ève jusqu'à ce qu'elle accepte de sortir se promener avec elles, ou bien qu'elle leur raconte des histoires et des légendes des autres peuples. Avec les pauses en compagnie de Aïshima, c'était les seuls moments de réelle détente qu'elle acceptait de s'accorder.

Hagh aussi était inquiète. Depuis qu'ille avait changé de corps, toutes les remarques que lui avaient faites sa précieuse Hivi lui revenaient en mémoire : ille avait causé du tort à Ève en lui volant sa vie une première fois. Il lui en avait fait encore plus en l'enlevant à l'amour de ses Époux. Ille savait à présent qu'illes seraient venu·es en aide à Chzhizv s'ille le leur avait demandé...
De plus en plus, Hagh pensait à Ève comme à son enfant. Sans doute un atavisme propre aux Zhizh, qui étaient une ethnie très maternelle. N'était-il pas, d'une certaine façon, son père ? Il avait conçu ces deux corps avec le plus grand soin pour elle. Pour le second réceptacle de son âme si belle, il avait sélectionné et ajusté avec minutie les gènes Klingons et Shishen les plus alliables entre eux et compatibles avec ceux de Ève. Il lui avait recomposé un patrimoine génétique équilibré et stable, renforçant mutuellement leurs qualités naturelles.
Hagh se surprenait à la nommer «ma fille» avec un vif orgueil, lorsqu'il parlait d'elle avec Hivi. Sa fille avait déjà accompli tant de belles choses. Hivi approuvait en lui souriant avec tendresse : oui, ille avait toutes les raisons d'être fière d'elle.

Mais quel père indigne il avait été! Comment faire? Que faire pour effacer tout le mal qu'ille lui avait fait sans s'en rendre compte, à une époque où il ignorait tout de l'amour ?
Alors, Hagh veillait sur Ève de loin, prête à intervenir immédiatement si elle venait à avoir besoin de son aide. Sazy avait accepté de lui transmettre de ses nouvelles régulièrement.

Quelque chose semblait avoir été irrémédiablement brisé par la Uska-Ivusi.
Ève avait épuisé ses capacités à la résilience.

Elle faisait cependant mille efforts pour donner l'impression que tout allait bien. Elle souriait, se forçait à manger correctement, prenait part aux discussions avec son sens de l'écoute et son amabilité coutumière. Mais, dès qu'elle avait la certitude qu'on ne la voyait pas, elle redevenait triste et renfermée. Ce comportement «normal» aurait pu tromper n'importe qui. Mais sa Maman et ses amies la connaissaient trop bien pour être dupes.