Peu importe

Chapitre 9

-Tu va mieux ?

-Parce que tu en préoccupe ?

Il a l'air vraiment offensé de ma question.

-Bien sur voyons, comment le reste pourrait voir le jour si il t'arrive quelque chose.

Mouais, je me disais bien aussi...

Il sort une bouteille d'eau de son sac pour me la tendre. Je ne réfléchis pas et la vide d'une traite.

-Et bah...on peut dire que t'avais soif...

-La faute à qui ?

Son sourire s'efface pour laisser place à la colère. Je joue à un jeu dangereux, je devrais arrêter de le provoquer à chaque fois que j'en ai l'occasion, mais c'est plus fort que moi. On se refait pas.

-Mange ! il te faut des forces pour la suite.

Je me fais pas prier et mange ce qu'il me donne. 

-Ça fait combien de temps ? je demande.

Je me sens beaucoup mieux que la dernière fois, je suppose que j'ai finit mon sevrage. C'était horrible, j'ai passé mon temps à pleurer, crier et trembler. J'ai même penser à mourir...

-Quelques jours.

de souffrance.

-J'ai trouvé une solution à notre petit problème.

Je fronce les sourcils.

-Notre problème ?

-Tu sais ? Les gens qui te cherche et le tra la la qui va avec...

-Tu me laisse sortir ? je tente en connaissant la réponse.

-Non ! il dit tout joyeux.

Il ne dit rien. Il attend quand même pas que je lui pose la question ?...Apparement si.

-Et c'est quoi cette solution ? je demande en soupirant.

-Tu le saura bientôt, il répond avant de se lever.

Il se retourne vers moi avant de sortir et dit:

-Dors, il est tard.

Et il ferme la porte. C'est moi ou ça sonnait comme un avertissement ? Hors de question que je dormes après ça. Le problème c'est que je suis rincée, je n'ai pas fermé l'oeil une seule fois pendant les Day of S. Oui c'est comme ça qu'on va appeler cette horrible période de sevrage. C'est pas grave il suffit de s'occuper l'esprit comme Rose sur la planche. Facile. pourtant je me creuses le cerveau et rien ne me viens. Je veux éviter de penser à ma famille sinon je vais encore chialer toutes les larmes de mon corps. Je vais éviter de penser au cours sinon je vais m'endormir à coups sûr. Je n'ai qu'à relire mon livre préféré dans ma tête. Ouais je sais c'est bizarre mais je l'ai lue tellement de fois que je le connais quasi par coeur. Alors c'est ce que je fait, je me remémore l'histoire du début à la fin. Et vous savez ce qui ce passe ? Et bah je m'endors quand même.

Une violente douleur dans le bras me tire brutalement du sommeil. La douleur est tellement intense quelle m'arrache un cri, tout ce que je vois c'est du sang...beaucoup de sang. Ma vue se brouille et je sombre.

Encore une fois, je me réveille une aiguille dans le bras. Sauf que cette fois je n'arrive pas à l'arracher quand je tente de le faire, parce que c'est le vide, le vide totale. Je tend mon bras droit mais il n'y a rien, rien du tout. Je n'ai plus de bras en dessus du coude. Ce fils de pute m'a amputé la main ! Je ne sens rien ! Il me manque un bras et je ne sens rien, nada, zéro douleurs. Encore de la morphine...Je regarde le vide qui remplace ma main avec stupeur. Il est capable du pire, il ne plaisantait pas. Je sens les larmes monter mais les ravalent aussi vite. J'entend des pas, un clic et la porte coulisse, en parlant du loup... Il a l'air plus heureux que jamais.