Peu importe

Chapitre 38

ISA

33 jours, ça fait 33 foutue jours que je ne l'ai pas vue. Je suis à l'arrière du bureau de mon frère, face au écran, je la regarde. Elle est assis, son carnet à la main, qu'est ce que je donnerais pas pour le lire, elle noircie des pages et des pages entières. Quand elle a finies, elle le range sous son oreiller et s'apprête à dormir, alors je fais de même. Et comme tout les soirs depuis 33 jours, je m'endors quand elle s'endort.

Quant je me réveille, elle est entrain de lire et il est à peine 7heures pourtant. Elle à dû faire un cauchemar, il suffirait que je descende quelques marches pour la retrouver et la prendre dans mes bras. L'autre travail aujourd'hui, je n'aurais donc pas à faire semblant et j'ai la journée de libre, je pourrais peut être la voir...Non il le saura, c'est comme ça tout les jours ou il est pas là. Je me dit que je pourrais descendre puis je me rappelle des caméras. Quoi que je fasse il le saura, j'ai les mains et les pied liés. Je soupire en me levant et sort, si je reste une seconde de plus j'ai vais faire une connerie. Je vais donc prendre une douche, préparer le p'tit déj et remonter voir Hava. C'est pitoyable, je passe ma journée à fixer la fille qui me plait derrière un écran alors qu'elle est dans la même maison que moi. Ça fait très voyeur...pitoyable. Il est 18h00 passé quand elle se lève prendre un nouveau livre, elle choisie "le royaume assassiné". Je fronce les sourcils en réfléchissant, elle ne peux pas l'avoir puisqu'il est dans ma chambre. Je pars aussitôt vérifier, et j'avais raison elle ne peux pas être entrain de le lire puisque je l'ai dans les mains, ce qui veut dire...que c'est un enregistrement, quel con ! Je me précipite jusqu'à elle sans réfléchir au conséquence, j'y penserais plus tard, là je veux juste savoir si elle va bien.

-Putain !

Cette enculer à caché les clés, je remonte en vitesse. J'avais fait faire un double au cas où, je les attrape et repars aussi vite que je suis arrivé. Je respire un bon coup avant d'entrer, faites qu'elle aille bien, faites qu'elle aille bien. Elle ne bouge pas quand j'ouvre la porte, ni quand je rentre mais elle est bien là, et elle respire. Je m'approche d'elle d'un pas hésitant, elle continue de fixer le mur.

-Hava ?

Elle cligne des yeux avant de tourner doucement la tête vers moi. Elle ouvre la bouche, cligne des yeux plusieurs fois comme pour s'assurer que ce n'est pas une illusion puis fronce les sourcils avant de me regarder incrédule. Moi tout ce que je constate c'est qu'elle a un gros hématome sur tout le côté gauche du visage. J'ouvre la bouche puis la referme, ne sachant pas quoi dire.

-Je suis désolé, je dit en baissant les yeux.
Elle se redresse pour s'assoir, je n'ai pas le temps de la voir arriver, elle me gifle tellement fort que j'en ai les larmes au yeux.

-T'EST DESOLE !? T'est désolé !

Elle tourne la tête et part dans un rire nerveux, quand elle me regarde de nouveaux c'est les yeux remplis de larmes.

-T'est partit, elle dit en me regardant droit dans les yeux.

Sa voix tremble, son menton tremble quand elle mord sa lèvre inférieur en fronçant les sourcils pour retenir un sanglot.

-Tu m'a...(elle respire un bon coup)...tu m'a annoncé que mon bébé était mort et t'est partit. T'est.jamais.revenu. T'était tout ce qui me restait et tu m'a abandonné, J'AVAIS BESOIN DE TOI !

-Tu m'a abandonné au moment ou j'avais le plus besoin de toi, elle répète d'une voix plus faible toujours en contrôlant c'est sanglot mais pas c'est tremblement.

-Hava je...

Je quoi ? Je n'ai pas d'excuse, elle a raison je l'ai abandonné. Mais je ne savais pas à quelle point je lui ferais du mal en partant, je le faisait pour son bien...Il faut croire que j'avais tout faux.

-Je suis là maintenant.

-C'est trop tard, je n'ai plus besoin toi, va t'en.
Cette fois sa voix ce fait plus dure, et son regard aussi. Elle crache ces derniers mots. Je sais qu'elle dit ça sous le coup de la colère mais ça fait mal quand même.

-Non, je dit calmement.

Si je pars maintenant, je la perdrais définitivement et il en ai hors de question. Son visage se radoucit, enfin il se décompose par la surprise plus tôt.

-Va t'en.

Elle essaye de prendre une voix assuré, mais c'est raté elle flanche.

-Pas cette fois Hava.

-Je veux que tu parte ! Elle dit d'une voix brisé en me frappant le torse, je la laisse faire.

-Va t'en ! Part ! Dégage !

Elle me donne un nouveau coup, je la laisse déchaîné toute sa rage, toute sa frustration, toute sa tristesse sur moi, j'encaisse en silence.

-Part ! Je veux pas te voir...

Elle pleure.

-...va t'en...

Cette fois elle éclate en sanglot, je la prend dans mes bras. Elle essaye de se débattre et de me frapper mais elle capitule et se laisse aller contre moi.

-Je suis désolé p'tit coeur, je suis désolé, je dit en lui caressant les cheveux tout en la berçant.
Elle continue de pleurer en se débattant légèrement.

-Hava regarde moi.

Elle tourne la tête, j'encadre son visage avec mes mains pour l'obliger à me regarder. Elle tente de se dégager puis regarde ailleurs...

-Hava...

Elle ferme les yeux, respire avant de les rouvrir et de me regarder, sa main reste accrochée à mon poignet. Avec mon pouce j'essuie les larmes sur ses joues. Nos visages sont tellement proches, qu'il suffirait que je m'avance de quelques centimètres pour que nos lèvres se touchent.

-je te promet que je ne partirais plus, je te jure de rester. Et je te promet...je te promet qu'il ne viendrait plus.

De nouvelles larmes apparaissent, elle tire sur mon poignet en secouant la tête pour se détacher mais je la tiens.

-Il te touchera plus, je te le promet Hava, je te le promet.

Elle ne dit rien pendant un moment.

- Fait pas des promesse que tu de tiendras pas, elle répond d'une voix calme mais dure, tout en prenant l'une de mes mains pour y déposer un objet...son collier.

Je le reçois comme un coup de poing dans l'estomac, cette fois ces sur mes joues que les larmes coulent.

-Hava...

Ça sonne comme une supplication parce que s'en ai une.

-Sort, elle dit doucement las, retenant de nouvelles larmes.

Non, non je peux pas sortir, je ne veux pas la perdre et c'est exactement ce qui est entrain de se passer.

-S'il te plait Isa, va t-en.

Pour le moment ça ne sert à rien d'insister, je ne ferais que l'énerver encore plus, alors je pars. J'ai l'impression d'être à des kilomètres d'elle alors qu'elle est juste là. Je ferme la porte et m'effondre, je pleure et je jurerais qu'elle aussi pleure derrière cette porte.