Chapitre 21

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HAVA

Il dépose un plateau de nourritures au bord de lit. Des frites ! Mon estomac réagit aussitôt.
-T'inquiète je m'attend pas à un merci.
Il a donc finit par comprendre !...Ce qui veut dire que c'est trop tard ou je me cherche juste une excuse. Merde Hav c'est maintenant ou jamais, c'est pas compliqué t'a juste à parler. Il part.
-Attend !
Il s'arrête net et se retourne, la surprise s'affiche sur son visage. T'inquiète je suis surprise tout autant que toi. Il me fixe attendant la suite, j'ouvre la bouche et la referme ne sachant pas quoi dire. J'évite son regard.
-Je crois que je te dois des excuses. (j'évite toujours son regard).  J'ai pas été vachement sympa avec toi hein ?...Je suis désolé, j'admet avec difficulté.
-On fait la paix ? Je me risque à ajouter.
Après un petit moment d'hésitation, il finit par sourire et de me tendre sa main.
-Paix.
-Sérieusement ? Je demande las, il me lance un regard réprobateur me signifiant que oui.
Je tend à mon tour ma main pour serrer la sienne.
-Paix.
Quand il me lâche la main, il se contente de balancer ses bras le long de son corps gêné.
-Tu veux rester un peu ? Je propose.
-Ouais
Okay, pourquoi j'ai fait ça ? Je soupire intérieurement et l'invite à s'assoir en face de moi sur le lit. Je sais absolument pas de quoi parler, il décale le plateau vers moi et je commence à picorer dedans. Je me retiens de ne pas tout avaler d'un coup, déjà que je ressemble à une femme des cro magnons, je vais éviter de manger comme t-elle...Peu importe, il me regarde manger et ça ma gêne, du coup je lui fais signe de se servir.
-Non merci.
-Okay.
Sur ceux je pousse le plateau sur le côté, je mangerais quand il partira.
-Tu fait quoi ? Tu crève de faim, mange.
-Je mangerais quand tu partira.
-Pourquoi ?
-On mange pas devant les gens...
-T'est sérieuse ? Il demande amusé.
-Oui ! Ma mère m'a toujours dit de ne pas manger devant les gens ou de partager. Donc comme t'en veux...
Je laisse ma phrase en suspens quand il ramène la bouffe et picore à son tour dedans. Bien voila qui est bien moins gênant, mais ça n'empêche qu'on a toujours rien à ce dire. On mange en silence, lui bien moins que moi. Ah je sais !
-Au faite ? Si tu veux que j'arrête de t'appeler Mister clou, il va falloir que tu me dise ton nom. Parce que toi tu connais sûrement mon prénom mais moi je connais pas le tien.
-Je m'appelle Isa.
Je le regarde surpris.
-T'est musulman ?
-Non pourquoi ?
-C'est un prénom musulman, en faite c'est même le prénom d'un prophète en Islam.
-À bon ?  
-Ouais. Ce même prophète est considéré comme le fils de Dieu chez les Chrétiens.
-T'y crois ?
-Que c'est le fils de Dieu ? Non, moi je crois en Isa. Et toi ?
-J'y ai jamais vraiment réfléchis.
J'hoche la tête. Je constate qu'il ne mange plus, je tend la main pour pousser tout ça sur le coté mais il arrête mon geste et se sert.
-Tu va me faire grossir.
-Je parie que tu passe ton temps à la salle, c'est pas 3 frites qui vont de faire grossir.
-Pas faux.
-T'a quelle âge ?
-Pourquoi ? Tu te demande si t'a tes chances ? Il demande avec un sourire charmeur.
Je lève les yeux au ciel avant de boire une gorgée d'eau.
-Je dis ça parce que t'a l'air plutôt jeune. Comment t'en sais autant sur la médecine, c'est pas tout le monde qui peut soigner des blessures par balles.
Il réfléchit à ce que je viens de dire, ce sentant probablement bête.
-J'ai 19 ans. Pour ce qui est des études, je suis en 2ème années de médecine sans compter la prépa, et avec un frère comme chirurgien...disons que ça aide et donne de l'avance.
-Je vois, j'ai donc l'intello de service en face de moi.
-Non, c'est mon frère qui m'a fait cour à la maison jusqu'a mes 15 ans, ensuite j'ai voulus aller au lycée. Il a pas eu le choix que de m'inscrire, mais j'avais de l'avance du coup j'ai sauté une classe.
Il a voulu aller au lycée, donc ça veut dire qu'il avait pas le choix que de rester à la maison. Il est au courant que ça ressemble plus à de l'emprisonnement et de la possession qu'à de l'amour fraternel ou de la protection ? Peu importe.
-C'est marrant moi j'ai redoublée, c'est d'ailleurs comme ça que je me suis retrouvée dans la même classe qu'Ayda ! C'est ma cousine. Je précise face à sa mine d'incompréhension.
-Parle moi de toi.
-Non.
Il me regard bizarrement...d'un air suppliant.
-Tu sais plein de choses sur moi étant donné que je suis célèbre dehors. Toi t'a qu'a me parler de toi.
J'en ai rien à foutre de sa vie mais si ça peut faire diversion ça me va.
-Célèbre ? t'exagère un peu là...
-Peu importe. Tiens ! Si tu me disais comment tu m'a trouvée ? Puisque apparement t'était pas au courant...
-Je t'ai pas trouvé, c'est mon frère qui ma conduit à toi. T'étais d'en un sale état, il avait besoin d'aide pour te rafistoler et j'étais là.
-Et toi t'a accepté comme ça ? Sans poser de questions, comme si c'était normal que d'aider ton frère psychopathe à opérer une fille supposée morte dans ton sous sol.
Je m'emporte mais son indifférence m'agace, je vous jure il a dit ça dans le plus grand des calmes !
-T'énerve pas ! J'ai juste suivi le mouvement, c'était ça ou te laisser crever.
-T'aurais pu appeler une ambulance !
-J'y ai pas penser ! il me répond sur le même tond. Et puis le temps qu'il arrive, ça aurait été finit ! Et puis merde je t'ai sauvé la vie tu pourrais me remercier !
-Oh merci ! Quelle vie incroyable ! j'ironise. Il t'ai pas venu à l'idée que j'aurais peut être préférer crever ?
Son regard s'assombrit.
-Non ça ne m'a pas traverser l'esprit, il répond mâchoire crispée.
-Et bah pour l'intello de service on peu dire que t'est pas très flute flute. Bon peu importe, et après ?
-Et après j'étais trop impliqué pour aller voir les flics sans me faire plonger moi même, il avoue tête baissée.
Ouais, est honte, t'a préféré sauver t'a petite gueule plutôt que de m'aider correctement. Bien sur je ne dis rien, je l'ai déjà énervée ce serait la goutte d'eau qui ferait dépasser le vase. Et puis moi aussi j'aurais préférée sauver ma peau, l'humain est égoïste. C'est d'ailleurs ce que je fait. Et vous savez quoi j'ai beaucoup moins de remord à me servir de lui, j'ai même hâte de lui briser le coeur.

Peu importeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant