Chapitre 26

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ISA

Comme promis Mel est là à 19H30. Il est incapable de venir à l'heure, il arrive toujours une demi-heure après. Ça à toujours été comme ça. 20 minutes plus tard on est arrivé devant une grande baraque on bord de la mer, (Elle est encore plus grande que celle de mon frangin). Il nous faut 20 minutes de plus pour trouver une place, Mel en a eu marre et a finit par se garer dans le quartier d'à côté.
Je sais pas qui organise mais il va avoir du boulot, des gobelets traine au sol, y'a des gens partout et on est même pas encore entré. Je sens que ça va vite me souler.
-Rappel moi pourquoi je suis là ?
-Parce que je te l'ai demandé, fait pas cette gueule tu va voir, tu me diras merci.
-J'en doute.
-Bouge ton cul, et entre.
Je m'exécute, Mel à ma suite. Dès que je rentre je me sens étouffer, c'est encore pire que dehors. Je fais fasse à une marre de personne et il fait une chaleur étouffante. Mon pote me donne une tape sur l'épaule pour m'indiquer la cuisine avant de nous servir des verres.
-Bois pas trop tu conduis.
-HEIN ?
-BOIS PAS TROP TU CONDUIS, je me répète en gueulant.
Il s'approche de moi, pour que je l'entende mieux.
-Je dors là.
Je le regard incrédule.
-T'aurais pas oublier de me le dire par hasard ? Je suis censé rentrer comment ? En citrouille ?
-T'a qu'a rester...ou passer le permis.
Je le fusille du regard.
-T'est un connard quand tu t'y met.
-Moi aussi je t'aime Isa chéri, il répond en souriant. Bouge toi, ils font un bière-pong.
Je ne bouge pas, je réfléchis à comment rentrer. Quelle soirée de merde.
-Bordel mec, arrête de faire ton con et viens. Sérieux ça fait combien de temps que t'est pas aller à une fête ? Profite.
Vie pour nous deux Isa. Sa voix me rappelle à l'ordre, et merde il a raison. Je lève les yeux avant de le suivre un verre à la main, vers un groupe en pleine partie. Mel fait un tour de table pour saluer c'est pote et j'en fais de même.
-Si tu crois qu'il va te saluer... dit quelqu'un à l'intention de Mel qui tend la main à un mec...Et je me fige de surprise. Merde, elle a raison c'est son portrait craché, mais en plus mate...Aslan.
-C'est quoi son problème ?
-Je suis juste là, t'a qu'a me le demander, il répond.
Je rejoins Mel pour le retenir, ce con est un putain de bagarreur. Et vu la carrure du frangin d'Hava on devine qui aura le dessus.
-Joue pas au con, je suis pas l'a pour ça okay, je dit pour calmer mon pote.
-Ça va (voyant que personne ne bouge, il ajoute) bon on la fait cette partie ?
Tout le monde se calme pour commencer à jouer. On dirait qu'Aslan fait exprès de perdre, il enchaine les verres et provoque à la moindre occasion...c'est de famille. On est tous bien déchiré quand une petite brune arrive vers nous en gueulant.
-Bordel de merde, je te cherche depuis tout à l'heure tu peux pas répondre au téléphone.
Elle à l'air furax.
-Va te faire foutre Ayda.
Ayda ? Ayda comme la cousine ?
-Bouge ton cul on rentre, elle fait en prenant son bras, il se dégage.
-Lâche moi bordel, tu peux pas t'occuper de ton cul pour une fois.
Elle le fusille du regard, la mâchoire crispé. Elle nous regarde tous, puis la table et le nombre de verre à coté d'Aslan.
-C'est pas ce qu'elle aurait voulu et tu le sais très bien.
Je comprend aussitôt qu'elle parle d'Hava, soudain je me sens plus à ma place.
-Ouais mais elle est plus là, il dit d'un tond dure. Alors arrête de faire comme si tu sais ce qu'elle aurait voulu. J'en ai rien foutre de ce que tu veux ou de ce qu'elle aurait voulu ! Tout ce que je sais, c'est qu'elle est morte et que vous faites tous comme si il c'était rien passé, en particulier toi. T'en a rien à foutre qu'elle soit...
Il n'a pas le temps de finir, elle le gifle.
-A moi aussi elle me manque, mais c'est pas pour autant que je me comporte comme une conne. Tu sais quoi d'emmerde toi, j'en ai marre de supporter t'est conneries. Sois tu te reprend en mains, sois en plus d'avoir perdu ta soeur tu perdras ta meilleur amie.
Il à l'air de réfléchir, de son côté Ayda à les yeux remplis de larmes.
-C'était elle ma meilleur amie.
Ayda recule comme si elle venait de se prendre un coup de poing, cette fois une larme coule sur sa joue.
-Je vois, elle tourne les talons et part sans ce retourner.
Aslan fait un pas hésitant pour la suivre mais ne le fait. Putain je me sens mal maintenant et c'est pas à cause de l'alcool. Si ils savaient qu'elle est toujours en vie. En plus d'avoir bousiller sa vie, il a bousiller la vie de ses proches...Et j'ai ma part de responsabilité dans toute cette histoire. Sans réfléchir je pars, j'entend Mel me demandait ou je vais. Je ne répond pas et continue d'avancer. Je dois trouver Ayda. Je sais pas dans quelle bute mais je dois la trouver, je dois arranger les choses, la rassurer...Ou au moins essayer. Je finis par l'apercevoir assise sur le bitume. Je m'avance puis m'assois à côté d'elle, pas trop loin mais pas trop proche non plus. Maintenant que j'y suis je ne trouve rien à dire, je constate qu'elle pleure.
-Je suis désolé...pour ce qu'a dit Aslan.
-C'est rien, elle répond en essuyant ces larmes.
-On dirait pas.
Elle n'ajoute rien, j'ouvre la bouche et la referme puis je finis par me lancer.
-Je suis désolé pour ta cousine.
-Comment tu sais que c'est ma cousine ?
-C'était la soeur d'Aslan...
Soudain elle éclate en sanglot, je la prend dans mes bras. Ce geste nous surprend tout les deux.
-Elle me manque tellement ! Aslan a raison je fait comme si elle était toujours là pour pas perdre pied, mais elle est partie...Elle est morte, elle admet et ses sanglot se redoublent. Elle est...était ma meilleur amie, ma confidente, ma cousine...ma soeur. Elle arrivait toujours à nous faire rire même dans les pires moment...et maintenant elle est plus là.
Je sens mes yeux devenir humide face à sa souffrance, si seulement je pouvais lui dire qu'elle est toujours là.
-Je suis désolé, mais maintenant que t'a admis qu'elle est plus là, tu va pouvoir commencer à avancer. C'est comme ça que commence un deuil.
-Ta perdu quelqu'un ?
-Mes parents.
-Je suis désolé.
J'hausse les épaules.
-J'étais petit je m'en souviens pas.
-Je suis quand même désolé, personne devrait avoir à vivre ça.
Je souris tristement.
-Ayda ? (elle tourne la tête vers moi) pardonne à Aslan. Tout le monde vie son deuil différemment, certains le vive moins bien que d'autres. Il aura besoin de toi. Elle est toujours là quelque part...et vous regarde, je suis sur qu'elle aurait voulu que vous soyez là l'un pour l'autre.
-T'est croyant ?
Je souris, c'est certainement pas le genre de question que j'aurais posé dans cette situation.
-Une amie l'ai, faut croire qu'elle commence à déteindre sur moi.
Elle sourit, j'aurais au moins réussi à la faire sourire.
Elle fronce les sourcils, et je reconnait Hava dans ce geste.
-Attend comment tu sais comment je m'appelle ?
-Aslan l'a mentionnait tout à l'heure, je répond le plus naturellement possible l'air de rien.
-C'est pour moi, elle dit quand une voiture s'arrête sur la chausser d'en face.
Je l'aide à se relever puis la prend d'en mes bras pour lui dire en revoir.
-Prend soin de toi, je dit.
-Toi aussi, elle ajoute avant de se diriger vers la voiture.
Mais elle s'arrête.
-Je pourrais connaitre ton nom ?
-Je m'appelle Isa.
Elle fronce de nouveau les sourcils.
-C'est marrant c'est le nom de Jesus dans...
-Dans l'islam, je termine à ça place.
Elle sourit. Décidément elle se ressemble.
-Merci Isa.
...Mais l'une est plus polie que l'autre. 

Quand je rentre je ne prend pas la direction de ma chambre mais de celle d'hava. Quand j'ouvre la porte elle remonte la couverture jusqu'à son cou en étouffant un sanglot...Et je comprend, je retire mon t-shirt et me précipite vers elle. Elle le prend en me remerciant, et l'enfile quand je me retourne.
-Est ce qu'il ta...Je demande en tournant légèrement la tête.
J'aperçois plusieurs marques, des stries sur son dos avant que le t-shirt les recouvres
Elle hoche la tête. Je sens quelque chose monter en moi, de la colère, de la rage ? Se connard l'a touché, il a osé la toucher ! Et la fouetter !?
-Tu veux qu'on en parle ? J'ajoute en me tournant complètement vers elle.
Elle agite la tête, elle se contrôle pour pas pleurer devant moi.
-Non.
Je ne sais pas quoi faire, j'ai envie de la réconforter mais est ce qu'elle me laisserait faire ? Elle veut certainement pas que je la touche, ce qui est compréhensible. Elle veut peut être être seul pour évacuer, je me retourne pour sortir.
-Isa ?
Je m'arrête sans me retourner. 
-Tu peux...Tu peux rester un peu ?...S'il te plait, elle demande d'une voix faible.
Et je sais à quelle point ça lui coute de me le demander alors je reste. Parce qu'elle à besoin de moi et que c'est tout ce que je peux faire.
Elle ne dit rien quand je m'assois sur le matelas à côté d'elle, ni quand je lui prend la main après un moment d'hésitations. Je sens qu'elle est sur le point de craquer. Je lui demande de ce décaler pour m'allonger à côté d'elle et la prendre contre moi. Elle se blottit dans mes bras et craque.

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