Chapitre 10

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1 mois. Ça fait 1 mois que je suis là. Je n'arrive pas à y croire. Je ne peux pas y croire. Ça doit faire plus d'une semaine que je suis dans ce lit, à ruminer et à pleurer. Je suis devenu une épave. J'ai fait deux grosses crises d'angoisses, il m'a fallu un bon moment pour me calmer. Chaque jour il vient changer mes pansements et me donner de l'eau quand il est d'humeur généreuse. Plus d'une fois il a tenté de faire la conversation, pas une seule fois je n'ai répondu. Je n'ai même pas chercher à me débattre quand il m'a touchait, pour les pansements hein, non parce que j'aurais réagis sinon. Mon absence de réaction m'a value une sacrée gifle, et ça ne m'a fait ni chaud ni froid. Je suis passée en mode off, je suis complètement vidée...une épave. Il ne peut plus m'atteindre si je ne ressens rien. Et puis ça a le mérite de l'énerver. Rassurez vous, je veux toujours sortir d'ici. Je ne sais pas encore comment, mais je sortirais...il le faut. On sait tous qu'il est plus fort que moi, j'ai mis un sacré bout de temps à l'admettre...Peu importe, il faut qu'il baisse sa garde. Je garde espoir, je n'ai pas le choix c'est tout ce qu'il me reste. Pour être tout à fait honnête, j'ai pensée à me suicider...j'y ai sérieusement pensée. Après tout, pour ma famille, mes amies et le monde entier je suis morte. Qu'est-ce que ça changerais si je l'étais vraiment ? Je vous l'avez dit, il a réussi à me détruire. Autrement, je n'aurais jamais songé à mettre fin à mes jours, pour la simple et bonne raison que c'est un acte de lâcheté à mes yeux. Et puis dans ma religion le suicide est interdit, c'est genre le fast pass pour l'enfer. Et même si ce que je vis est horrible, ça ne peut pas être pire que l'enfer. Alors voila à quoi je me rattache, voila ce qui me garde envie en attendant. En attendant le bon moment, en attendant une occasion, parce qu'il y en aura une. Il y en a toujours une. Et quand cette occasion arrivera, je la saisirais. Je sortirais d'ici au moment où il s'y attendra le moins. Je fais confiance à Allah pour ça. C'est le moment de ce ressaisir Hav ! Dés maintenant je me reprend en main, j'arrête de pleurer...Mon deuil s'arrête aujourd'hui.
Il entre, après avoir fermé la porte derrière lui.

-Alors t'a enfin finit de pleurnicher ?

Je ne répond pas à sa remarque. Je sais que je ressemble à un gros bébé qui boude, mais je n'y peut rien. Il est hors de question que je lui adresse la parole, j'arrive même pas à le regarder en face. Il m'a droguée, violée, m'a coupée un bras avant de me faire passer pour morte et il croit que je vais lui parler comme si on était les meilleurs amis du monde !? Plutôt crever...

-Je voit...ça ne durera pas. Tôt ou tard tu me parlera pour me supplier d'arrêter et de te laisser partir.

c'est ce qu'on verra je suis tentée de répondre mais je m'abstiens.

-Assied toi il ordonne en tendant le bras pour me redresser comme c'est derniers jours.

Mais cette fois je me redresse seule, au prix d'un effort surhumain tellement la douleur est intense. Mais si pas peut éviter qu'il me touche, je prend.

-Et bah voila on progresse ! Il dit tout sourire.

Il défait progressivement le bandage de mon bras, laissant apparaitre une cicatrice en forme de croix. Il examine mon membre puis conclut.

-C'est plutôt propre, ça ne devrait plus s'infecter maintenant.

Qu'est ce tant sait ? T'est médecin ? Et si il l'était vraiment ? Je veux dire, c'est pas tout le monde qui c'est amputer un membre et cautériser une plaie, qui d'ailleurs est en train d'être bandée.

-Les choses sérieuse vont enfin pourvoir commencer. Prépare toi ça ne va pas être une partie plaisir...enfin pas pour toi.

-Comment ça ?

Eh merde, je viens de lui parler. La surprise et la joie s'affiche sur son visage. Ouais t'inquiète pas moi aussi ça me surprend.

-Puisque t'a fait un effort en m'adressant la parole, je vais te répondre.

-Tu va me faire pars de t'est projet ? j'essaye sans une once d'espoir.

-Bien sûr.

Attendez quoi ? Il est bipolaire ou quoi ? Il ne dit rien jamais rien pour je ne sais quelle raison et là il va tout déballer ? pfff, je cherche même plus à comprendre.

-Tu sais ce que c'est un snuff movie*?

Pour qui tu me prend j'ai vue American horror story. Mais je ne dit rien et hoche simplement la tête.

-super ! ça va me faciliter les choses. Figure toi que je compte faire une série de films...avec toi comme actrice principale. À vrai dire j'ai même déjà commencé. Les caméras te filmes 24h00 sur 24h00. J'ai de quoi faire une bonne partie du premier épisode.

Je sens les larmes monter mais je les ravales. Il me laissera jamais tranquille ? Ce n'était pas suffisant de m'arracher ma vie, ma virginité et mon bras ?

-Combien ?

Ce n'est pas ce que je voulais dire, mais c'est tout ce qui est sorti.

-On verra jusqu'où tu peux tenir, il fait dans un haussement d'épaule.

Il se relève et se dirige vers la sortir, me laissant là, abasourdis.

-Pourquoi ? Je demande avant qu'il ne franchise le seuil. 

-Pourquoi tu fait ça ? Pourquoi moi ?

-Je te l'ai dit tu m'a tapé à l'oeil...et pour le reste ça m'excite, si je peux me faire du fric en plus je dit pas non.

-Tu me répugne je crache, prenant conscience trop tard de ce je venais de dire.

Mais il ne s'énerve pas, au contraire son sourire s'élargit.

-N'oublie pas, c'est que le début.
Sur ceux il ferme la porte.

*snuff movie: Long métrage mettant en scène la torture, le viol, le meurtre ou suicide d'une ou plusieurs personne. Dans ces films illégales les victimes ne sont pas des acteurs mais de véritable personne tuée ou torturée.

Peu importeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant