Gabriella/Alma
Une puis deux et trois et quatre.
C'est le bruit des gouttelettes qui s'étalent sur le sol qui me fait émerger.
Il fait froid.
Beaucoup trop froid. Mon cœur est congelé, presque amoindri.Je n'arrive presque pas à bouger tellement je suis glacé.
J'ouvre lentement les yeux et rapidement ça tambourine dans mon crâne.
Il ne fait pas jour mais il ne fait pas nuit non plus.
Un sol en béton, des barreaux en guise de porte.
Pas de fenêtre, pratiquement pas de lumière.
Et surtout, les gouttes incessantes qui s'écrasent sur le sol.Je réfléchis un instant pour ne pas céder à la panique.
Je suis enfermée. Dans un petit espace. Je suis prise pour un rat enfermé dans sa cage dorée.
Sauf que la cage dorée s'avère être mon propre calvaire.Pas de panique Alma.
Je me mets à détester le prénom de ma grand-mère. Sorti de leurs bouches, mon prénom perd tout son sens.
Devant eux, Alma n'est que le débris d'un cœur déchiré.
Car Alma est brisée pour dix millions,
Alma va mourir.
Alma a froid pour dix millions.
Alma devient folle par le bruit des gouttes qui n'arrêtent pas de couler le long de ces murs en béton pour finir par s'écraser sur le sol.Le cœur est lent car le destin est scellé.
Je me redresse et tombe sur mes fesses.
J'ai toujours les mains liées mais je ne suis plus suspendue.
J'essaie de retirer mes entraves mais rien n'y fais. Elles ne se déferont pas.Et dans un élan de pure colère, je me mets debout et court jusqu'à ces barreaux
Il faut que je sorte, il faut que je prenne l'air, il faut que je retrouve ma mère.Je frappe, je secoue et le bruit métallique sous les coups de mes mains retentit.
— LAISSEZ-MOI SORTIR !
Je hurle de détresse, je crie de peur.
Ma voix s'en est même brisée.
Mais je ne veux plus rester ici, je vais devenir folle et si personne ne vient, je ne répond plus de rien.Alors je frappe, je cogne de mes poings sur le métal, je secoue, je tire.
Mais personne ne vient, personne ne m'entend.Car tout le monde s'en fou de toi.
Je ne vais pas supporter être captive, je vais devenir folle.
Qu'on me sorte d'ici !
Qu'on me sorte de là avant que je ne sombre.— OH ! JE SUIS RÉVEILLÉE ! LAISSEZ-MOI SORTIR !
Je hurle à ne plus me contenir, je hurle à en garder l'espoir.
Mais ce que je ne savais pas, c'est que c'était peine perdue.
J'attend peut-être une heure ou deux. Je ne sais pas.
Le temps est long.
Et cette fois-ci, je me suis effondrée sur le sol. Mes mains sur ces barreaux.
Et ça coule, une puis deux et trois et quatre.
Ces gouttes-là ne s'étalent pas sur le sol, mais sur mes joues.Je suis en train de me noyer le visage d'eau salée.
Personne ne vient, alors je sombre.
Je deviens folle.Je hurle de désespoir.
Qu'on me sorte d'ici. Je serai irréprochable. Je ne toucherai jamais à la drogue. Je n'approcherai jamais au grand jamais les cartels tels que ceux-là.
Je travaillerai et je ne me plaindrais jamais.
Je serai irréprochable mais sortez-moi d'ici je vous en supplie.J'ai mal, tellement, j'ai la poitrine qui se compresse, elle aussi hurle sa détresse, elle aussi cri sa douleur.
J'inspire un grand coup et je coupe tout.
J'arrête de respirer, mes oreilles bourdonnent et mes larmes continuent de noyer mon visage un peu plus.
Mais je ne peux plus, je ne supporterai pas de rester ici une minute de plus.
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Plus rapide qu'un impact
Lãng mạnDe toutes les histoires de mauvais goût, j'aurais imaginée que celle-ci se terminerait autrement. De toutes les peines qu'on pourrait m'infliger, la trahison est celle qui m'a fait sombrer dans les portes de mon propre enfer. Pour de la poudre qu'...