Plus rapide qu'un impact

L'amour du plomb

Alma

Une écharpe pour cacher son visage et un bonnet pour ses cheveux.
Au-dessus de moi, sa main vient vivement se claquer sur ma bouche pour éviter que je ne sorte le moindre son.

Je gesticule sous son poids mais il est plus fort que moi, je ne peux rien faire.

Mon cœur pompe à la vitesse de la lumière, mes poumons me brûlent.
J'ai peur. Cet homme est apparu de nulle part et je sais déjà pourquoi il est ici.

— Tout va bien Alma ? Me demande Roméo de l'autre côté de la pièce.

J'arrête de bouger et me fige à l'instant ou Roméo se met à parler.
Mon agresseur en profite et me redresse en me bloquant les mains fermement devant la poitrine, son autre main toujours sur ma bouche.

— Alma ? L'eau du robinet s'est allumée.

Roméo va sortir.

— Chut. L'homme me murmure à l'oreille de me taire en resserrant ses bras sur mes mains.

Je suis paralysé par la peur. Je ne bouge plus, presque stoïque.
Comme si on m'avait droguée.
La seule et unique chose qui fonctionne n'est autre que mon cœur qui hurle sa panique.

Je suffoque. Ma poitrine monte et descend au rythme saccadé de mes inspirations.

Le verrou de la salle de bain se déverrouille et la poignée se baisse lentement. Roméo va sortir. Roméo va mourir.

Mon corps est pris de violent spasme quand je le sens retirer sa main de mon visage pour se saisir de son arme tout en reculant avec moi.

Je voudrais hurler à Roméo de ne pas sortir mais l'homme derrière moi me l'interdît.

Il continue de reculer mais se heurte contre une des commodes et des jurons presque inaudible s'échappent de sa bouche, c'est à cet instant que la porte de la salle de bain s'ouvre.

Mon sang ne fait qu'un tour avant de se geler complètement. Mon cœur a cessé ses battements l'espace de quelques secondes et mon corps s'est complètement figé quand j'ai vue l'arme de cet homme se tenir devant moi.

— Tu ne m'entends p... Le visage de Roméo se redresse lentement.

Un sourire s'était dessiné mais a vite disparu.
Un chiffon en mains pour essayer le restant d'eau sur ses mains.
Et c'est là que je me suis mise à hurler.
Il jette rapidement ce qu'il tenait entre ses mains et dégaine rageusement son arme.

— SAUVE-TOI ! BARRE TO...

Un coup a retenti.
Je me suis vue tanguer.
C'est l'homme derrière moi qui ai tiré, mais Roméo n'a pas été touché.
Non, le coup a touché la porte, juste à côté.

Il regarde le trou que la balle a causé, puis son visage nous refait face.
Un sourcil arqué par la surprise qu'il ne l'a pas touché.

— Sale fils de pute ! En moins de temps qu'il ne le faut, le brun charge son arme.

Un combat d'arme à arme se déroule devant mes yeux et moi, je suis au milieu.

J'entends un rire mesquin s'échapper des lèvres de cet inconnu qui resserre son emprise sur moi.
Je gémis en le sentent me serrer un peu plus contre lui, sa poigne et rude et douloureuse.

Il continue de reculer jusqu'à la porte de la chambre.

Roméo avance lentement en même temps que lui.
L'homme derrière moi n'a encore lâché aucun mot. Comme s'il ne voulait pas se faire connaître.
Je frémis face à cette pensée. Il faut que je sache de qui il s'agit.