Plus rapide qu'un impact

Un mensonge pour survivre

Abel

Et si on faisait un petit retour en arrière histoire de vous remettre les idées en place ?
Ouais, vous êtes tous aussi pommé que cette pauvre petite Alma.

Alors, récapitulons.

Quelques jours avant

— Alors ? Je t'écoute ?

Ce cabrõn de Miguel s'installe sans que je ne lui autorise.

— Quelque chose va arriver à Alma. Il affirme en s'essuyant le front trempé de sueur.

Je m'installe sur mon fauteuil et le regarde complètement perdu.

— Quelque chose comme ? Je lui demande.
— Cavano. Cavano la recherche, j'ai réussi à infiltrer un de nos hommes, qui pêche comme il peut les informations dont nous avons besoin.

J'ouvre ma bouteille de whisky et en verse dans deux verres.
Je lui mime de continuer son récit en lui tendant le sien.

— Il a cette adresse. Dans trois jours, on se fera bombarder.
— Qui est ce fils de pute ? Je lui demande en avalant plusieur gorgée de mon verre en sentant la colère s'emparer de moi.

Il se gratte la nuque nerveusement.

— Mario Guzmann travail pour Cavano aussi appelé Pablo Alfonzo.

J'ai figé mon regard dans le sien en serrant la mâchoire, à tel point que mes dents pourraient se fissurer entre elles.

Sa figure ne ment pas.
Il n'a aucun geste qui pourrait me faire croire à un mensonge.
Il ne se gratte pas, il ne détourne pas le regard.
Non. Juste son regard dans le mien, complètement abattu.

Je savais que j'aurai dû buter ce chien à la seconde où j'avais compris qu'il n'était qu'une petite merde qui nous ferait tous couler.

— Tu es sûr de toi ? Je lui demande avant de terminer mon verre.

Il ne me répond pas et je m'impatiente.
Parce que je vois clair dans ses yeux et je crois que le mot trahison vient de réellement prendre tout son sens.

— RÉPONDS ! Je balance mon verre en travers de la pièce.

Rage. Rage.
Rage, je ne me contrôle plus.
Rage, mon frère n'est qu'un traître.
Rage ! Alma avait putain de raison.

Pourtant je me forçais à croire que non. Que Pablo ne ferai jamais ça.
Qu'il était et resterai le pauvre petit gamin que j'avais pris sous mon aile quand son putain de paternel l'avait foutu à la rue.
On a été élevé ensemble. Dans la drogue et les armes. Je lui ai transmit le savoir de mon père. Je lui ai tout appris et ce chien me trahit ? Moi on me trahis ?
Moi, Abel Vasquez ?

— J'en suis sûr et certain jefe. Il affirme sans jamais baisser le regard.

Je me suis fais prendre en traître, je me suis fais planter par le batard que je considérais comme mon frère.

Le sang va couler, oh que ma vengeance va faire mal. Terriblement mal.
Parce qu'on ne me trahis pas. On ne se joue jamais d'Abel, c'est Abel qui se joue des autres, règle numéro un. Il est grand temps que le maître remette le chien en cage.
Il est temps que le petit sous fifre souffre des dégâts qu'il nous a tous infligé.
Ma vengeance sera terrible.