Deviens ce que je suis

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Abel

— Tu n'es rien ici, alors apprends à la fermer. J'ai sorti mon arme que j'ai chargée devant elle.

Elle ne bouge pas.
Au contraire, elle me juge.
De haut en bas comme une hautaine petite peste des bas quartiers.
Je serre les dents.
Avec elle, je me contiens beaucoup, beaucoup trop.
Et je ne sais pas pourquoi je n'agis pas.

Je pourrais lui plomber son putain de crâne.
Lui arracher la langue pour les mots qui en sortent.
Mais non. Je n'y arrive pas.

J'ai l'air d'un putain de faible comme ça.
Mais croyez le ou non, Je bute tout ce qui bouge et quand je le décide.
Mais elle, c'est différent.

Comment dire.
Une innocente, qui n'a jamais traîné avec des hommes comme nous, qui n'a jamais touché à la drogue.
Une femme pure et trop naïve pour ce monde.
C'est tout ce qu'elle est.
Je dirai presque que je me revois quand j'étais plus jeune. Parce que moi aussi avant de servir le plus gros barron de la drogue, mon père, J'étais comme elle.
Innocent et naïf.

— Vas-y tire, tu n'attends que ça ! Elle sort sèchement.

J'ai fermé les yeux pour me contenir.
Putain mais pourquoi je me contiens !

Je l'ai attrapé et pour calmer son arrogance, je lui colle mon poing dans le ventre.
Elle se tord de douleur.
Et ça me satisfait, je suis heureux quand je lui fais du mal.

Quand elle a mal, elle ne devient que colère aussi infime soit-elle.
Mais c'est ce qui me fait triper chez elle.
Quand sa rage se réveille, c'est comme si elle tenait la vie entre ses petites mains fragiles.
Sa colère me rend fort et c'est tout ce que je veux.

— Je vais juste te dire une chose Alma. Ta douleur, je m'en nourris comme de la putain de bouffe, alors enrage toi, tu ne fais que me rendre plus fort.

Elle se tient le ventre, mais continue de me regarder avec son regard haineux.
Et ça, ça me donne envie de lui faire tellement de mal.

Parce qu'Abel n'a pas de cœur.
Et la rage le rend fou.
Et plus il est fou, plus il se sent en vie.
Alors sache-le Alma, ta colère ne sert à rien à part me maintenir en vie.

J'ai fait demi-tour pour sortir de sa cellule
parce que si je l'entend encore brailler dans mes oreilles, je ne suis pas sûr de me contrôler et je pourrais la tuer.
Mais il ne faut pas, pas encore.
Elle sait des choses et pour ça, j'attendrai qu'elle me donne les réponses.
Si elle doit souffrir pour me les donner alors elle souffrira.

J'ai fermé sa cellule à double tour.
Et avant de partir, je l'ai regardé une dernière fois.
Son regard pourrait en tuer plus d'un mais moi, je me sens bien quand elle a cette manière de jouer de ses sourcils.
Je me sens bien parce que je suis fort et parce que je lui fais peur.
Je suis supérieur quand elle n'est devenue qu'une boule de rage.
Et pour ça, je la remercie.
Je suis au première loge pour vivre ce moment magique.
J'ai changé une personne à jamais.

J'ai donné la clé à Pablo et nous avons longé le couloir.

Dans mon bureau, sur mon fauteuil, je savoure le verre de scotch que vient de me servir mon frère.

— On a plus de nouvelles sur la position de Cavano. Ce fils de pute brouille tout, impossible de savoir où il est.

J'ai avalé une gorgée en écoutant ce qu'il me dit.

Plus rapide qu'un impactOù les histoires vivent. Découvrez maintenant