Lutter contre le sommeil

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Alma

Je tremble.
D'accord. J'ai fais n'importe quoi. Je voulais juste faire taire mes émotions mais en le faisant, j'ai faillis tuer Abel.
En faisant ça, je n'ai fais qu'attiser la haine du diable en personne.
Ce qui est normal.
Seulement maintenant j'ai cette fourche autour du cou et à tout moment, je risque de m'empaler.

— Abel... Je t'en supplie, détache moi.

Je gémis. Les douleurs de mon corps sont insupportables et maintenant je dois lutter pour ne plus baisser la tête.

— J'ai eu le temps de te supplier quand tu nous a jeter dans ce ravin avec ma caisse ? NON ! Alors tu me ferme ta gueule.

Il tourne dans la pièce.
Je ne le vois plus mais je l'entends, sa respiration est saccadée.

Je me demande encore ce qu'il m'a pris de faire ça mais je n'ai fais que me laisser submerger et cela a été fatal.
On allait mourrir. Heureusement, ce n'est pas le cas.

— Si tu me tue, tu ne pourras pas te venger.
— Si je te tue Alma, j'aurai la paix. Je pourrais enfin reprendre mes affaires et me venger, je peux le faire et tout ça sans toi. Tu n'as qu'à baisser la tête si tu veux crever. T'en as l'opportunité, tu l'avais en voiture, tu l'as aussi maintenant mais ne te rate pas cette fois-ci.

Je déglutis. J'essaie de respirer normalement mais avec ce truc autour de ma gorge, je n'y arrive plus.
C'est la panique qui m'a gagnée.

La migraine me monte. Ça raisonne dans mon crâne.

— Abel... Je ne veux pas mourir et je suis désolé de t'avoir mis en danger...

Je le suis vraiment. Ce n'est pas ce que je voulais.
Pas à lui. Je ne peux pas lui faire ça. Après tout ce qu'il a fait pour moi...

— Alma, dors tu veux. Je ne veux pas t'entendre.

Je le veux. Je veux dormir. Je suis exténué de ma bêtise. Cette fois-ci, je suis allé trop loin.
J'essaie de me libérer mais les menottes maintiennent ma main pendant que l'autre est immobilisée.

— Abel... Des larmes se mettent à couler. Je sais que ce n'est pas pardonnable ce que je t'ai fais mais je t'en supplie enlève moi ça... Je renifle. Je ne veux pas mourir.
— Je ne voulais pas mourir non plus. Il affirme fermement.

Je le sais. Je le sais tout ça. Je mérite même sûrement cette attirail autour de mon cou.
Mais il n'est pas mort ! Et moi non plus.

— Je t'en pris...

Il ne me répond pas.
Je ferme les yeux pour calmer mes pleures.
J'inspire et j'expire pour retrouver un souffle normal.
Je vais vivre son supplice, jusqu'à ce qu'il décide que ça se termine.
Je vais le faire. Parce que je le mérite sûrement. Je méritais qu'il se venge après ça mais pas comme ça. Pas de cette manière.

Ma tête commence à basculer mais la fourche me rappelle à l'ordre.
Je ne peux pas dormir.
Mon coeur bat la chamade. Il ne veut pas se calmer.

— Tu sais, parfois pour comprendre quelque chose, il faut voir la mort de près, de très près. J'espère que cette fois-ci tu comprendras que je ne suis pas celui à qui il faut s'en prendre.
— MAIS JE LE SAIS ! J'ai hurlé puis gémis. Parce que la douleur aussi me rappel à l'ordre. Je le sais Abel ! Je sais que tu veux juste m'aider et je suis vraiment désolée, je vais garder ton instrument du diable le temps que tu voudras, jusqu'à ce que tu me pardonne... S'il le faut.

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