Je suis plus forte que toi

2.7K 118 19
                                    

Alma

— RENTRE MOI TES PUTAIN D'ÉPAULES !

J'arrête. Je jette les gants de boxe par terre.
Ah ça vous avez manqué qu'il me hurle dessus ? C'est pas mon cas.
Bla-bla-bla Alma fait ci, Alma fait ça.
J'en ai marre. Il ne sait faire que ça gueuler et gueuler.

— Ça va ! T'es pas obligé de me hurler dessus !

Ça fait trois jours qu'on est sur la même chose. La technique de l'esquive.
Abel, de nouveau redevenu mon bourreau ne fait que me hurler dessus quand mes épaules ne sont pas assez rentrées selon lui.

J'attrape la bouteille et en bois la moitié.

— Tu fais quoi là ? Il me demande en s'approchant.

Je suis dos à lui mais je sais déjà ce qu'il va faire.
Il m'attrape par derrière et me serre pour que je sois bloquée et que je ne puisse rien faire.
Technique numéro un; tu lui fous un énorme coup de tête dans le nez. Ça fait plutôt mal et en plus ça l'assomme.
Technique numéro deux ; t'en profites que l'agresseur soit sonné du coup pour te pencher en avant, tu te saisis de son mollet le plus proche et tu tire vers le haut pour le faire basculer.
Ça, c'est plutôt quelque chose que je réussi.
Je le remarque quand il s'écroule sur le sol.

— Heureusement que ça tu l'as bien compris. Il se relève en se frottant le nez.
— Ouais, j'arrête pour aujourd'hui.

J'allais partir mais sa main attrape mon bras pour que je m'arrête.

— J'en ai marre de me battre.
— C'est toi qui m'a demandé à ce que je t'apprenne, je décide quand ça s'arrête.

Il en profites pour me faire un croche pied.
Mes fesses cognent le sol.

— PUTAIN ABEL ! J'ai dis stop !

Je ne suis pas d'humeur aujourd'hui.
Il y a des jours avec et des jours sans depuis que ma mère est partie.
Aujourd'hui c'est un jour sans, une journée où je remue le couteau dans la plaie.
Encore un jour de plus où je vais pleurer.

— Toi oui mais pas moi, debout !

Il gesticule en plaçant ses mains devant son visage.
Je n'ai plus envie, je sais que c'est moi qui lui ai demandé de m'apprendre mais aujourd'hui ce n'est pas pour moi.

— Et ça c'était la règle numéro deux. Ne tourne jamais le dos à ton adversaire le temps qu'il n'est pas K.O.

Il me tend la main pour m'aider à me relever, main que je refuse volontiers.
Je prends appuis sur mes mains et je me relève sans aucune difficulté.

— T'en as d'autre des conneries comme celle-là ? J'ai dis stop Abel, ça rentre dans ton crâne ? Non c'est non.

Je frotte mes fesses endolories.

— Bien Alma... il attrape sa serviette et s'essuie le visage avec. Dans ces cas là, ne me demande plus de t'apprendre quoi que ce soit.

Je commence à m'éloigner en l'écoutant jacter.

— Très bien, c'est ce que je comptais faire ! J'ai répondu en continuant dans mon avancé en lançant ma serviette sur mon épaule.
— Tu reste ici.

J'avance encore.

— Alors là tu peux toujours courir.

Et c'est ce qu'il a fait. Il a couru jusqu'à moi, il m'a même saisi par l'épaule pour que je me retourne.

Dans le sous-sol de cette maison, il y'a comme un petit terrain d'entraînement.
C'est là qu'il me donne ses cours.
Autant vous dire que pour partir, s'il ne l'a pas décidé, je ne peux pas sortir.
Et oui, parce que même comme ça, il m'enferme à double tour et la seule personne ayant le double n'est autre que Miguel.

Plus rapide qu'un impactOù les histoires vivent. Découvrez maintenant