Alma
La chambre est miteuse.
Le lit est aussi dur que du béton.
Une odeur de rat crevé embaume la pièce.
Et les fuites d'eau qui n'arrête pas de couler.
Flic. Flac.
C'est le bruit de l'eau qui tombe dans les nombreux sceaux de cette chambre d'hôtel.
C'est insoutenable en plus du mal de tête qui m'a pris.Un lit, deux tables de chevet, un parquet qui grince ainsi qu'une minuscule table avec deux chaises en bois.
Voilà où nous allons dormir.
Dans un taudis.
Le plafond gondole au vu des fuites.
Je me suis simplement assise sur une de ces chaises en bois qui grincent.
Je me suis accoudé sur la table et j'ai fixé mon regard dans le vide.Parce que c'est tout ce que je suis. Vide.
— On devrai dormir. Lisea sort de la salle de bain en s'essuyant les cheveux avec sa serviette.
J'en ai tellement marre d'entendre le son de sa voix.
Le mal de tête a pris le dessus et sa voix ne fait que l'amplifier.
Je suis perdue. Complètement.
À commencer par savoir comment j'en suis arrivé là.
À vouloir comprendre pourquoi j'en suis ici.
À vouloir savoir pourquoi Lisea à volé ces dix millions.
À savoir si un jour, peut-être, je m'en sortirai.
J'en ai tellement marre de me contenir.
Je ne sais plus ce qui me retient.
J'ai envie de lui faire tellement de choses, des choses plus mal les unes que les autres.
Pour commencer, j'aimerai bien lui coudre sa foutu bouche pour qu'elle arrête de parler.
Je ne la supporte pas.
Je ne sais même pas pourquoi je l'ai suivie.
Et je ferai mieux de me casser d'ici si je veux rester en vie.Alma, tu n'es que les dommages d'une histoire que tu n'aurais jamais dû connaître.
— Lisea, arrête de me parler, je n'ai vraiment pas envie de t'entendre, je n'ai pas envie de te répondre, je n'ai pas envie de te suivre, je n'ai pas envie d'être dans tes histoires. J'AI JUSTE ENVIE QUE TU LA FERMES ! Et surtout que tu me laisses tranquille !
Elle, qui regardait par la fenêtre, s'est tourné pour me fixer.
Elle m'a jugé de tout ce qu'elle a pu.
Je ne l'ai pas lâché du regard.
Haine. Haine. Haine.Je ressens tellement de haine et de dégoût envers elle.
La voir en face de moi me dégoûte au plus haut point.
Elle ne baisse pas les yeux. Moi non plus.Si je pouvais, je lui sauterais dessus, mais je n'en ai pas la force.
Tout ce que je veux, c'est me mettre en sécurité et partir sans jamais me retourner.
Partir et ne plus jamais la voir.
Je quitterais le pays s'il le fallait juste pour ne plus la croiser.J'ai claqué un de mes poings sur la table et elle a sursauté.
Je me suis levé, je n'arrive plus à réfléchir, j'ai tellement de haine.— Tu vas où ?
J'avais commencé à traverser la pièce pour sortir prendre l'air.
Parce qu'en réalité, je ne sais pas quoi faire.
Je ne me suis pas retourné.
J'ai continué dans mon avancée, je lui ai simplement dit ;— Loin de toi, je me porterai mieux.
Ma main est désormais sur la poignée de portes.
Je l'entends bouger.
Elle vient vers moi.— Ne fais pas ça. Tu n'es pas en sécurité nulle part.
— Pourquoi ! Pourquoi moi ? Je lui demande sérieusement, la voix serrée.
— Je ne peux pas te le dire, tu serais trop impliqué et...
— Tu ne crois pas que je le suis déjà assez ? Sérieusement Lisea ! Putain, mais tu as volé dix millions ! T'en as fait quoi bordel !
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Plus rapide qu'un impact
RomantizmDe toutes les histoires de mauvais goût, j'aurais imaginée que celle-ci se terminerait autrement. De toutes les peines qu'on pourrait m'infliger, la trahison est celle qui m'a fait sombrer dans les portes de mon propre enfer. Pour de la poudre qu'...