Tue moi

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Alma

J'ai tellement froid.
Mon cœur ne supporte plus la froideur de la cage dans laquelle je suis enfermée.

Pourtant cela ne fait que deux jours.
Abel plus communément appelé la sombra, n'est passé qu'hier.
Je n'ai eu aucun repas, pas le droit à une seule goutte d'eau.
Je meurs de soif et de faim.

J'ai réussi à me calmer, la colère est vite redescendue quand j'ai réaliser la folie qui avait complètement noyée mon corps.
Je sais que je n'aurais jamais dû me comporter de cette manière avec lui, pourtant tout la haine qui m'habite me hurle de recommencer.
Parce qu'elle est en train de me bouffer.
Parce que même si je la fais taire, elle est toujours là. Enterrée dans le fond de mes plaies, hurlantes de douleur.

Je me suis levée et j'ai commencée à faire les cents pas dans la minuscule pièce.
J'ai froid, faim et soif.
Et même avec la colère qui me ronge, je suis terrifiée.
J'ai peur de mourir. J'ai peur de ce qu'il pourrait me faire lui et ses collègues, amis, j'en sais rien à vrai dire.

C'est tellement calme, ici.
J'entendrais presque la mort s'immiscer en moi.

Les gouttes qui perlent le sol, toujours en bruit de fond.
Le sol est complément trempé et c'est sûrement pour ça que j'ai froid.

Désespérée, je colle ma tête sur les barreaux de ma cage dorée.
J'ai mal partout, mon corps souffre autant à l'intérieur qu'à l'extérieure.

Je voudrais tellement rentrer chez moi, ma mère doit être morte d'inquiétude.
J'essaie de ne pas penser à elle, parce que si je le fais, je risque de m'éteindre à tout jamais.
J'ai disparus depuis quoi ?
Trois jours peut-être. Je ne sais plus.
Je n'ai plus la notion du temps.
Je ne sais plus quand il fait jour ou quand il fait nuit.

Je ne sais pas l'heure qu'il est, ni quel jour nous sommes.
Et j'ai froid, je suis en train de mourir de froid.
Les genoux sur le sol, mes mains et la tête sur ces barreaux comme pour garder l'espoir, comme si j'étais immergé que j'essayer juste de respirer.
Mais rien n'y fait, je n'ai plus espoir.
J'ai tellement froid, ma peau n'a plus cette couleur bronzée, elle est blanche et froide presque glacée.
Je tremble, j'ai parfois même des spasmes.
Mon corps essaye de se réchauffer comme il peut, il puise au tréfond de mes entrailles pour se battre.
Mais même ça, je n'en suis plus capable.

J'ai l'impression d'avoir les membres lourds.
Je n'ai plus aucune force et mon corps ou le débris qu'il en reste continue à se battre.
J'ai mal, je souffre.
Pleurer et pleurer. Je ne suis bonne qu'à ça.
Je me lamente sur mon sort en me disant que j'ai cette infime petite chance d'être encore en vie.
Ma tête veux s'éteindre quand mon corps lui hurle de rester éveillé.

Je veux dormir, tellement.
Je suis fatigué, même épuisé.
Et j'ai froid toujours un peu plus.

Je mords mes lèvres car elles aussi, je les sens blanchir.
Mais j'ai beau faire ce que je veux, rien ne me réchauffe.

Je frotte activement mes jambes à l'aide de mes mains toujours liées pour activer le sang, je veux me réchauffer mais rien n'y fait.

Même mon sang s'est congelé, comme le reste de mon corps et de mes pensées.
Ils se sont tous congelés et me laissant dans cet état.
Je fais pitié mais je ne tiendrais pas longtemps ici.
Je n'ai pas le mental. Je n'ai pas la force de me battre si c'est pour vivre ici.
Parce que même si j'ai peur de mourir, je me collerai moi-même une balle dans le crâne si je reste ici.

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