Le manipulateur manipulé

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Alma

Je vous ai déjà parlé de mon dégoût pour cette fille ?
Est-ce qu'un mot peut être plus puissant face à ce que ressens quand je suis là, avec elle ?
Est-il possible de dénigrer ses propres racines pour une sombre histoire d'argent ?
D'avoir mal au point de vouloir venger ses pertes ?

Dans tout ça, j'ai perdu plus que je n'ai gagné.
J'ai perdu une mère, une sœur que je hais plus que tout. Je me suis perdu dans les abysses de la noirceur.
J'ai sombré dans les bas fond de la colère.
Je cherchais la lumière et en le faisant, je me suis laissé m'éteindre.
J'ai trop cru en l'humanité, j'ai trop cru en ce monde et j'ai perdu.
J'ai arrêté de croire en moi, parce que j'ai trop sombré dans les ténèbres.

Et maintenant, en moi, la seule chose qui fait écho, qui me maintient en vie, c'est de croire que venger ma mère pourrais me faire sortir de tout ça.
La poudre, l'argent, la violence, les armes.
Je me dégoûte de devenir qui je suis.
Je me hais de devenir cette personne.
Je manipule, je venge et je tue, parce que la colère a guidée mes peines.

— Qu'est-ce que tu veux faire maintenant ? Elle me demande.

Je n'ai pas de réponse.
Je ne sais pas ce que je veux ?
Ce que je voudrais moi ? On me demande ce que moi, je veux ?
Je veux la paix. Je vais retrouvé mon humanité, je ne veux pas que l'argent sale fasse partie de ma vie.
Je ne veux plus de drogue, plus d'armes, plus de Lisea.

Je veux juste voir clair dans l'obscurité et même comme ça j'ai l'impression de trop en demander.
Vous savez la douleur, le mal intérieur est encore pire que le mal physique.
Ça fait mal d'avoir des maux qu'on ne peut plus soigner et si je faisais un petit récapitulatif de toutes ces peines, de toute ces blessures, jamais on ne pourrait me dire que je ne plein pas assez.

— Je veux fuir. Je lui répond sans oublier le rôle que je suis censé jouer.

Parce que c'est vrai. Je suis le pion principale de ce jeu.
Celle que l'on veut.
Celle qu'on doit tuer.
Celle qui prend.
Celle qui veut venger ses pertes.
Celle qui doit ramener l'appât pour attraper le maître, qui n'en ai pas un.

— Comment ? Elle s'approche de moi mais je recule.

Je suis envahie de pensées obscure.
Anéanti de ma douleur sourde.
J'ai le mal en face de moi.
Le poison que j'ai consommé sans même m'en rendre compte et le seul antidote que j'avais trouver face à ça, c'était lui.
Abel.

Mais si le poison de l'un m'a tuer, le venin d'un autre m'a détruite pour finir par me reconstruire.

J'ai trop de noir pour penser blanc.
J'ai trop de plaies qu'on ne pourra plus guérir.
J'ai l'âme en feu. J'ai le cœur en lambeaux.
Les poumons qui brûlent.
Le corps qui ne suit plus ce que je lui ordonne.

J'ai envie de tout abandonner et de fuir. Loin, très loin.
Tout plaquer. Arrêter cette mascarade saugrenue.
Je ne veux plus d'enfer. Je ne veux plus de noir mais je ne peux plus reculer.
Est-ce que pour ma paix, je dois vraiment faire ce que ma tête m'ordonne ?

Comment elle peut tenir ce rôle ?
La sœur que je n'ai jamais eu, prend le rôle de la victime.
Je traîne toujours avec le mensonge constant et elle est là, pas une seule fois à m'avouer que l'argent était là.
Que Cavano est en réalité Pablo.
Que si je suis là, c'est par sa faute.

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