Une douleur commune

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Alma

Et si la mort n'était qu'un espèce de long couloir interminable ?
Un tunnel dont on ne verrait jamais le bout, même mort on garderait l'espoir qu'un jour on apercevrai une lumière. Histoire de s'éclairer ou juste de se repérer.
Trouver la fin d'un long couloir en croyant s'en sortir mais en réalité, chaque lumière, chaque fin, ne serai que le début du châtiment intense.

Mon châtiment à moi, c'était lui.
En croyant mourir sous ses mains, j'ai vu la lumière.
Celle qui aurait pu me sortir de toute cette histoire mais qui en réalité m'a fait nettement plus sombrer quand j'ai enfin compris qu'en sa présence je n'avais plus cette espèce de trou béant dans le cœur.

Oui, parce qu'Abel m'a fait comprendre que la colère était le seul moyen de remplir cet organe.
Quand j'ai ouvert les yeux, j'ai compris que maintenant avec lui, même si la colère prendrait le dessus, jamais plus je ne penserai qu'il me pourrissait de l'intérieur.
Parce qu'en réalité, en me croyant mourir il m'a réanimé.

— C'est pas trop tôt. Il me lance.

Je me redresse frénétiquement et frotte ma gorge en comprenant que son objet du diable avait quitté ma gorge.

— J'ai dormis combien de temps ? Je lui demande en me frottant les yeux.

Il se redresse pour regarder à la fenêtre.

— Trois jours. Il affirme.

Je souffle.
Ma gorge est pâteuse. J'ai soif. Beaucoup trop soif.

— Et les nouvelles ne sont pas bonnes.
— Abel j'ai envie de boire. J'enchaîne sans écouter ce qu'il me dit.

Il se retourne lentement.
Ses yeux sont creusés par des cernes, noircies avec le temps.
Son teint n'est plus mâte, il est pâle.
Ses cheveux ne sont plus coiffés, ils sont en bataille et même comme ça, j'arrive à lui trouver un certain charme.

— J'en ai rien à foutre, tu te lèves et tu vas te servir. Tu m'as pris pour qui ?

J'ai reculée surprise.
Je crois que ce n'est pas le moment de parler avec lui.

— Qu'est-ce qu'il se passe ? Je lui demande curieuse.

Il porte une chemise qu'il n'a pas véritablement fermé.
Je peux même apercevoir la plupart de ses tatouages et encore mieux le loup qui trône au milieu de sa gorge.
Je le dévisage sans trop savoir pourquoi.
Je le regarde d'un nouvel œil.

— Je croyais que tu avais soif ?

Son regard s'est fixé dans le mien.

— Oui mais d'abord dis moi ce qu'il se passe Abel. S'il te plaît.

Il s'approche de moi. Je ne bouge pas.
J'ai peur de comprendre.
Je ne veux pas comprendre.

— J'ai retrouvé Lisea. Il fini par s'assoir sur le lit, près de moi.

Je me fige.
Je pensais qu'il avait trouvé Pablo ou même le nouveau Cavano mais pas à Lisea.
Qui il voulait, mais pas elle.

— Par... Pardon ? Je me suis redressée du lit.

Ma tête a vivement tournée l'espace d'un instant mais avant que je ne tombe, il m'a rattrapée.

— J'ai retrouvé...
— Oui j'ai compris ! Ça va. J'ai reculée.

Mes oreilles on sifflées.
Lisea. Lisea. Lisea.

— Comment ? Où ? Pourquoi ? Abel pourquoi ?

Plus rapide qu'un impactOù les histoires vivent. Découvrez maintenant