Plus rapide qu'un impact

Souvenir ; les bons comme les mauvais

Alma

Presque deux heures.
Deux heures à être assise sur ce canapé à écouter fermement les ordres qu'Abel balance à ses hommes.
Les positionnements, les armes et d'autres termes que je n'ai pas vraiment compris et pour finir moi.

J'ai interdiction formelle de quitter sa chambre.
Pièce qui sera verrouillée.
Je n'ai aucun droit. Pas le droit de sortir et encore moins d'ouvrir la porte si quelqu'un s'y présente ce soir. Même pour lui.

— As-tu compris Alma ? Son ton est toujours aussi froid et détaché.

Je lui réponds avec un simplement hochement de tête alors qu'à l'intérieur de moi, des milliards de pensées fusent.

J'ai peur, c'est un fait.
Je ne sais pas ce que nous réserve Pablo et ça me terrifie vraiment.
D'autant plus, qu'Abel ne sera pas là pour me protéger. Je devrais partager sa chambre avec Roméo.
Roméo qui sera le seul homme destiné à ma protection.

— Bien. Il ne fait pas encore nuit, alors je pense que nous pouvons encore profiter du calme.

Je profite de ses paroles et me lève au milieu de ses hommes.
Je crois que je n'en ai jamais vue autant depuis que je suis arrivé chez lui.

Les ordres sont donnés et à la tombée de la nuit son plan devra être mis à exécution.

Je me réfugie dans le seul endroit où j'ai le droit de mettre les pieds pour cette nuit.
Ou peut être pour le restant de mes jours. Qui sait, demain je serai peut-être morte, comme Abel ou bien même Miguel et peut-être Roméo.

Je n'en sais rien et je suis horriblement terrifiée.

Je m'assois nonchalamment sur le lit en soupirant.

— Tu es là. Me lance Abel en refermant la porte derrière lui.

Je ne prends pas la peine de me retourner pour lui faire face et préfère continuer à regarder la vue que m'offre la fenêtre.

D'ici quelques heures, je ne verrais plus de vert, plus de couleur fleurie, juste le sang. Du rouge métallique qui baignera le sol.

— Où veux-tu que je sois, c'est le seul endroit que tu m'as autorisé.

Il s'installe à côté de moi en attrapant ma main.

— Je veux juste te protéger Alma. On ne sait pas vraiment se qu'il nous attend.

Mes yeux se sont embués à la sortie de ses mots.

— Me protéger en te mettant en danger, c'est tout ce que tu fais. Qu'est-ce que je fais si je te perds ? Je n'ai rien. Pas de famille, pas d'ami. Rien à par toi et ton fichu Cartel.

J'essuie mes larmes.
J'ai mal au cœur.
Les poumons brûlant à chaque inspiration que prend.
J'ai peur. Je suis terrifiée et même horrifiée alors que rien ne s'est encore passé.

— Je ne vais certainement pas mourir face à ces poireaux. Se marre-t-il.

Un léger sourire se trace sur mes lèvres.

— Mais et si...
— Non. Me coupe-t-il en attrapant mon visage pour que je lui fasse enfin face. Je suis la sombra non ? Alors tu n'as pas de soucis à te faire pour moi. C'est moi qui vais m'en faire pour toi ce soir.

Mes larmes étaient calmées, mais elles viennent de redoublé en intensité.

— Je ne veux pas. J'en ai marre du sang. Tu ne crois pas qu'il a déjà assez coulé ? Je lui demande en retirant sa main de mon visage.