11 : First mistake.

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Le lendemain Yoongi ne m'avait toujours pas débloqué, je n'avais donc aucune nouvelle et n'ayant aucun réseau social à cause de mes parents, je me retrouvais coincé. J'étais dans mon lit, il était à peu près 5h40. En général, je me lève 20 minutes plus tard, mais je n'arrivais plus à dormir.

Hier, après que Bogum soit partit de ma chambre et que j'ai vidé mon stock de larmes tout avait été bizarre, j'ai entendu mes parents dire au revoir à ses parents et ils sont partis. Je les espionnais de ma chambre, la tête de l'autre côté de la porte. Ma mère avait ensuite monté les escaliers et elle m'avait vu. J'ai cru qu'elle allait me frapper ou bien me crier dessus et que mon père était caché dans une pièce à côté pour me prendre et m'assommer, mais à ma plus grande surprise elle se contenta de me sourire.

Et ça m'a fait encore plus peur.

Je ne comprenais plus, je ne les comprenais plus. La dernière fois que j'avais fait un écart de comportement pareil mon père m'a hurlé dessus, j'avais fait encore pire aujourd'hui et pourtant elle me souriait comme si de rien n'était et moi, je restais figé là comme un glaçon. Je n'osais pas bouger, tous mes sens étaient en alerte. J'avais peur et j'étais méfiant. Jamais, au grand jamais je n'avais ressenti ce genre de sentiments vis-à-vis de mes parents et ça m'effrayait tellement. Les personnes qui sont censées te vouloir le plus de bien, à qui tu fais le plus confiance te font peur. Et c'est un problème, un gros problème. Quelque chose clochait, mais depuis quand ? Qu'est-ce qui avait bien pu se passer pour qu'on en arrive là, pour que j'en arrive là.

Elle s'approcha doucement de moi et je reculai instinctivement et j'ai cru voir le temps d'un instant son sourire s'agrandir encore un peu. J'espérais que ce soit le fruit de mon imagination.


— Alors avec Bogum hier soir ? Tout s'est bien passé ? Raconte-moi tout !




Elle avait dit ça avec un tel enthousiasme. Ça m'écœurait.



— Il ne s'est rien passé. Répondis-je froidement.



Elle me lança un regard d'incompréhension avant de reprendre.



— Pourtant je crois vous avoir vu vous embrasser non... ?



Pardon ? Comment ça, je l'avais embrassé ? Mais absolument pas ! Où est-ce qu'elle était partie chercher ça et puis je me souvenu ? Quand il m'avait approché de trop près et que nos lèvres auraient pu se toucher, mais cela voulait dire que ma mère était derrière la porte et qu'elle avait tout vu.



— Bogum nous a dit que vous vous étiez embrassé en tout cas et je cite « tu avais les lèvres très douces ». C'est à cause du baume que je t'ai donné mon chéri ! Avait-elle dit d'une voix enjouée.



J'avais la nausée. Cet imbécile avait osé dire que j'avais collé mes lèvres contre les siennes. Mais pour qui se prenait-il ? J'en avais marre et j'allais atteindre ma limite très bientôt. J'allais lui répondre qu'il avait menti, mais ma mère s'éloigna vers l'étage de là-bas en me souhaitant bonne nuit puis elle disparut. Me laissant là comme un idiot. Puis j'étais allé me coucher.

Mes douleurs s'étaient atténuées maintenant, j'eus donc moins mal pour me lever ce matin. On était jeudi et demain j'avais contrôle d'SVT. Je n'ai pas pu réviser durant les deux jours précédents, il ne me restait que ce soir. Et j'avais 2 chapitres entiers à savoir par cœur pour demain en plus de réviser le 1er que j'avais oublié. Pour la faire courte : j'étais dans la merde. Si je ne le réussissais pas, j'allais me faire tuer et autant au sens propre que littéral. J'avais vu une partie de ce quoi mon père était capable et c'était déjà trop pour moi.

Il y avait toujours ces cachets sur ma table de chevet, ma mère avait dû venir dans ma chambre en pleine nuit pour les poser là. Sauf que je n'allais pas les prendre, pas tant que je ne savais pas ce que c'était et à quoi ça servait. Je les cachai dans une boite sous mon lit. Ça allait me faire une belle collection n'empêche. Je jetai un œil dans ma chambre pour remarquer qu'il y avait des vêtements déjà préparés, vêtements que je ne vais pas mettre d'ailleurs.
Dans la salle de bain, je me débarbouillais le visage, mes joues étaient encore irritées, mais les rougeurs avaient disparu. Je levai mon tee-shirt pour voir que mes bleus diminuaient aussi, mais je savais que ça allait me laisser des marques ou des cicatrices. J'avais envie de voir Jungkook, j'avais envie de lui parler. J'étais perdu en ce moment, j'avais l'impression que c'était le seul à pouvoir me faire penser à autre chose.

J'enfilais un gros pull noir et un pantalon blanc que j'avais trouvé dans mon armoire puis je descendais dans le salon. Mon père n'était pas là et c'était bizarre, tout était bizarre. D'habitude, il était toujours en train de lire son journal et boire son café et bouffer ses tartines, mais cette fois-ci non. Et ce n'est pas pour me déplaire, je n'avais aucune envie de le voir. Seulement un deuxième détail me sembla bizarre à son tour, ma mère n'était pas là non plus. Il y avait juste moi, la nourriture sur la table et le silence pour m'accompagner.

UNDER CONTROL | TAEKOOKOù les histoires vivent. Découvrez maintenant