BE THE ONE - MASON MOUNT

-chapitre 5-

- Alors monsieur Mount, où m'emmenez vous ?

- C'est une surprise mademoiselle Blake.

Je m'installe du côté passager et pose mon sac à main à mes pieds. Cela doit faire cinq minutes que nous roulons et Mason évite tout sujet de conversation à propos du lieu où nous allons. Il arrête sa voiture sur un parking et me tend un foulard.

- Tiens, mets ça sur tes yeux.

- C'est une tentative de kidnapping ? Je lui demande amusée par la situation.

- Très drôle Blake, me répond-t-il d'un ton sarcastique. Fais moi confiance mets ça. Je te promets que tu ne le regretteras pas.

Je le regarde interrogée et finis par attacher le bandeau sur mes yeux. Je sors de la voiture et attends que Mason ne me récupère. J'entoure mon bras autour du sien en guise de guide. L'endroit où nous sommes est visiblement très calme, malgré le passage de quelques passant, qui doivent surement se demander ce que  je fais comme ça. Mason s'arrête et décroche le bandeau de mes cheveux. Je suis face à une grande maison au style typiquement londonien. En m'approchant, je remarque une pancarte "Sir John Soane's Museum". Je le regarde interrogée.

- C'est un musée d'architecture et du design. J'ai pensé que puisque tu ne trouvais pas l'inspiration, il fallait aller la chercher ici.

- Mason c'est...  je me retourne face à lui, c'est parfait. Merci.

- On entre ?

- Je te suis.

Nous déambulons depuis plusieurs minutes dans le musée.

- C'est vraiment une bonne idée d'être venus ici.

- Je suis content que ça te plaise, j'ai longuement hésité, je me suis dit "Elle va forcément dire non", mais Ben m'a certifié le contraire. 

- Pourquoi aurais-je refusé, répondis-je.

- Du fait que bon, on ne se connait pas forcément, j'ai eu peur de te le proposer et que tu refuses.

- Je suis admirative, c'est une très bonne idée. On ne me l'a jamais faite celle là ! 

Trouvant un banc, on décide de faire une halte, profitant de l'architecture de la cours intérieure du musée. Son calme et sa sérénité correspondent tout à fait au lieu. C'est la première fois que je me sens aussi bien avec quelqu'un d'autre que mon meilleur ami. Une pensée me vint à l'esprit et me fait soupirer.

- Est-ce que tout va bien ? Me demande Mason.

- Oui oui, désolée je repensais simplement à... quelque chose.

L'insistance de son regard me montre qu'il a envi d'en savoir plus et l'idée de me confier à quelqu'un que je connais depuis peu, ne me semble pas saugrenue. C'est le genre de personne qui vous inspire et vous donne envie de vous livrer sans barrière.

- Personne n'est au courant, mais j'ai reçue une proposition de travail pour un poste chez un grand designer à Paris.

- Sérieusement ? Mais c'est génial ! Il montre sa joie d'un large sourire. Je suis content pour toi. Il pose sa main sur la mienne, qui se trouve sur ma cuisse.

- Oui, c'est plutôt... incroyable, je prononce le dernier mot d'une manière moins enthousiaste, ce qu'il remarque bien évidemment.

- Tu n'as pas l'air enchanté. 

Mon visage s'assombrit graduellement, alors que je hausse tristement les épaules.

- Je n'ai pas encore pris de décision.

- C'est une superbe opportunité, tu devrais l'accepter.

- Tu ne comprends pas...

En fait, même moi j'ai du mal à comprendre. Il a raison, c'est une superbe offre pour mon âge. Je n'ai aucune expérience et ça pourrait être un bon tremplin pour le futur. Voilà que maintenant ça me torture, je n'aurais pas dû le lui confier. 

- Je suis désolée, je n'aurais pas dû t'en parler.

- Si tu l'as fait c'est que tu en ressentais le besoin. Ne t'excuse surtout pas pour ça. Je ne te connais pas depuis longtemps mais tu me sembles sérieuse et impliquée dans tes études. Ça serait légitime que tu intègres une boîte de renommée. Qu'en pense ta famille ? 

Mes parents ? Sûrement pas. Osez leur avouer mes intentions, ça serait le summum. Eux qui ne se sont jamais réellement souciés de moi, ou de ce que je ressentais, ce n'est pas maintenant que je vais me confier à eux.

- En toute honnêteté, je ne préfère pas en discuter avec eux, j'admets timidement. Je garde beaucoup de choses pour moi.

- Allez viens là. Il passe son bras par dessus mon épaule d'un geste amical et me ramène vers lui.

J'hume son parfum durant quelques secondes avant qu'il ne me libère de son emprise. J'avoue qu'il sent vraiment très bon.

- Je sens que tu ne me dis pas tout et j'espère que très bientôt, tu m'en diras plus sur toi. 

- Oui peut-être, répondis-je sans grande conviction.

- Je veux juste t'aider, vraiment.

- Tu ne dois pas te sentir obligé de m'aider, je ne veux pas que tu aies pitié de moi.

- Ça tombe bien, puisque je ne me sens pas obligé et j'ai encore moins pitié. J'ai juste envie de mieux te connaître. Tu m'intrigues. 

- Et qu'est-ce qui te donne tant envie ? Je lui demande curieuse.

- Je suppose que c'est ce que l'on est censé faire lorsque l'on apprécie quelqu'un.

Son regard croise le mien et me retient prisonnière avant que je ne détourne ce dernier, embarrassée par ses dires. J'esquisse un sourire et m'efforce de le cacher en pinçant mes lèvres.

- Pardon je n'aurais pas du dire ça, tu dois me prendre pour un fou. Le fait qu'il se cache derrière ses mains d'une manière enfantine le rend craquant.

Sa curiosité est contagieuse et moi aussi, il me donne envie de plus le connaître.