-chapitre 42-

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FIN DU SPIN OFF : On reprend l'habituel point de vue de Serena.

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Après une heure de vol, l'avion se pose sur le sol Londonien. J'attrape mon sac à main. Je n'ai qu'une hâte, c'est de quitter cet appareil qui vient de m'éloigner de lui.

Qu'est-ce que je viens de faire ?

Je viens de rompre avec l'homme que j'aime sur un stupide bout de papier. Mais rupture de quoi ? Je me demande bien. Un pied dedans, un pied dehors. Des regards en coin pour se défier mutuellement d'avancer un peu plus près du précipice. Pourtant, ce fut joli, l'espace de quelques semaines. Mais il espérait l'impossible et j'attendais l'incapable. On est fait pour s'initier et se faire grandir. Une fois de plus j'ignore son enseignement. Le mien sera de partir au bon moment, de s'avouer vaincue, même quand il y a des sentiments. Je n'ai su le faire plus tôt, mais je m'y tiendrais maintenant... Un homme qui me croise me bouscule, me faisant sortir de mes pensées. Je m'aperçois que les larmes n'ont cessées de couler sur mon visage et m'ont certainement laissé les yeux rouges et bouffis par mon chagrin. Afin de masquer cette misère, je mets rapidement mes lunettes de soleil sur mon nez.

Mes valises récupérées, j'attrape mon téléphone et déconnecte le monde avion. Voilà, ce que je redoutais le plus. Les messages et les appels s'entassent, tous venant d'une seule et même personne, lui. Mon coeur se serre dans ma poitrine. Je respire un grand coup avant de composer le numéro de Ben. Après quelques sonneries, il décroche enfin.


- Est-ce que tu peux venir me chercher à l'aéroport s'il te plaît, demandais-je, la voix tremblante.

- Nana ? Est-ce que ça va ? Répondit-il d'un ton inquiet.

- Non. Ben je t'en supplie viens me chercher maintenant.

- Attends, mais je ne comprends pas. Tu ne devais pas rentrer ce soir avec Mason ?


A l'entente de son nom, mon estomac se noue, faisant remonter à une part une les larmes que j'avais réussi à calmer. Je renifle et tant bien que mal indique à mon meilleur ami que je l'attends à l'entrée principale. Je raccroche avant de pouvoir lui laisser le temps d'ajouter autre chose. Il me rappelle aussi tôt, mais je ne réponds pas. J'attrape ma valise que je traîne derrière moi avec nonchalance. Mon téléphone vibre dans ma poche, j'hésite à regarder qui est l'expéditeur.


De BenChilwell : Tiens bon, je suis en route ma princesse.


En m'asseyant sur un banc à la sortie, l'air frais viens secouer mes cheveux, que je m'empresse d'attacher en une vulgaire queue de cheval. Mon téléphone vibre à nouveau. Sa photo s'affiche en grand sur mon écran, me laissant une fois de plus entrevoir ce que je laisse derrière moi. J'appuie rapidement sur le bouton rouge pour rejeter son appel. Mais là encore, même mon fond d'écran ne m'aide pas. La photo de nous deux à Paris, me brise le coeur une nouvelle fois.

Après plusieurs longues minutes qui m'ont semblé être des heures, Ben arrive enfin. Il gare sa voiture à ma hauteur et sort en trombe. Il marche d'un pas rapide et m'entoure de ses bras pour m'enlacer. Prise dans son étreinte, je me laisse enfin aller en humant son parfum. Je sanglote une dernière fois, avant qu'il ne se décide enfin à me lâcher. Il pose délicatement ses deux mains chaudes sur mes joues humides.


- Serena, qu'est-ce qui ne va pas ?


Cachée derrière mes lunettes de soleil, je me plonge dans le bleu de ses yeux, incapable de décrocher le moindre mot.


- Parle-moi s'il te plaît. Je m'imagine tout et n'importe quoi.

- C'est terminé, murmurais-je, la voix tremblante.

- Qu'est-ce qui est terminé ?

- Je l'ai quitté.

- Quoi ? Articulait-il. Face à mon silence, il continue, bon monte, je m'occupe de ta valise. Tu vas m'expliquer tout ça.


Je fais le tour de son 4x4 noir et m'installe à sa gauche. J'attache ma ceinture et appuie lourdement ma tête contre l'appuie-tête. Je mordilles mes lèvres d'appréhension. Quelle va être sa réaction, après tout Mason est aussi un très bon ami de Ben. Que va-t-il penser de tout ça ? Prise dans mes songes, je sursaute en entendant sa portière claquer. Il pose sa main sur ma cuisse avant de démarrer. Même ce simple geste, me ramène à lui.


- La dernière fois, tout roulait et aujourd'hui tout fou le camp ? Que s'est-il passé entre ?

- Je crois que je ne suis pas prête à me lancer dans cette relation. J'ai tellement peur de le faire souffrir en étant si loin. Je marque un léger silence, et il est tellement plus impliqué que moi. Ça me terrifie. Il a pensé tout... Je n'avais pas le courage de prendre l'avion du retour avec eux. Je lui ai laissé une lettre sur l'oreiller et je suis partie à l'aube.


D'un coup sec, il appuie sur le frein, manquant de peu de créer un accident.


- Ça va pas de t'arrêter comme ça ! Lançais-je surprise.

- Non, c'est chez toi que ça ne va pas ! Il tourne sa tête vers moi. Son regard froid me glace le sang. Je déglutie avant qu'il ne continue, tu le quittes parce qu'il a des projets pour vous. Parce qu'il t'aime et qu'il imagine un avenir avec toi.


Les voitures derrières nous commencent à s'impatienter et à klaxonner.


- Ben s'il te plaît démarre !

- Qu'est-ce qui tourne pas rond chez toi ? S'écriait-il, le quitter dans une lettre, sérieusement S ? T'aurais pas pu trouver plus mature ? Je ne sais pas, comme avoir une discussion avec lui.


Il a raison sur toute la ligne et l'entendre me crier dessus n'arrange pas les choses.


- Tu es ma meilleure amie et tu sais que je t'aime infiniment plus que les mots ne saurait le dire, mais pour le coup... tu me déçois énormément, faisant cesser le tintamarre, il redémarre la voiture le visage fermé.


Ses mots me transpercent le corps comme une longue aiguille. La bouche soudée, il ne m'adresse plus un mot, plus un un regard. Nous arrivons devant l'immeuble. Il gare sa voiture et descend rapidement en claquant la porte derrière lui. Il ouvre le coffre et attrape ma valise. Je n'ose même pas descendre de la voiture, mais je le vois m'attendre. A peine sortie, il verrouille les portes avant de s'engouffrer à grandes enjambées dans l'immeuble. Plantée là, mes jambes n'arrivent pas à faire le moindre pas vers l'entrée. Allez Serena, tu peux le faire.

Laborieusement, je me retrouve dans mon appartement, d'où se dégage le parfum de Ben. Même son odeur ne parvient pas à apaiser mon angoisse. Machinalement, je me dirige vers ma chambre. Je ferme les yeux et prends une grande inspiration avant d'aller m'allonger sur mon lit. J'appuie sur la télécommande et ferme les volets, me plongeant enfin dans le noir le plus total. En attrapant mon téléphone dans ma poche, je constate qu'il est toujours noyé de ses notifications. Je n'ai toujours pas le courage de les lire et de l'affronter. Préférant faire l'autruche, je l'éteins et le jette à l'opposé de mon lit. Les larmes se remettent à couler le long de mes joues. Et, alors que je pensais qu'il ne m'adresserai plus la parole, Ben ouvre doucement la porte, avant de venir s'allonger et se coller à moi, me prenant dans ses bras.


- Ben... murmurais-je. Voyant que les mots ne sortent toujours pas.

- Viens on en parle pas, me souffle-t-il doucement en caressant mes cheveux.


Je hoche la tête et viens me blottir contre son torse avant de fermer les yeux.

BE THE ONE  - MASON MOUNTOù les histoires vivent. Découvrez maintenant