Finalement, la traversée de la Manche a été moins compliquée que je l'aurais pensé. Surement grâce à mon voisin de couloir, qui a bien vu que je n'étais pas dans mon assiette et qui n'a pas arrêté de me faire sourire. Sa joie et sa bonne humeur ont un peu atténué ma tristesse le temps du vol. Je le remercie une dernière fois avant de me diriger vers la zone des taxis. Mes trois valises enfin réunies, j'ai un léger pincement au coeur, me rendant compte que c'est ici et maintenant que j'entame un nouveau chapitre de ma vie.
Les trois derniers jours sont passés à une vitesse folle, ne me laissant pas un instant pour respirer. Qui aurait pu croire que meubler un appartement au coeur de Paris aurait pu être si compliqué. Sans parler de la taille ridicule de l'ascenseur pour y entrer mes affaires. Ça a été un vrai casse-tête. J'ai dû faire plusieurs allers retours. Avec du recul, je crois que j'idéalisai un peu trop cette ville des Lumières. Tout a l'air tellement parfait dans les films romantiques, la réalité l'est bien moins. En revanche, l'architecture est un vrai bonheur pour mes yeux et je fourmille d'idées. Mon propriétaire ne m'a pas menti, le 8e arrondissement est un quartier chic, me donnant une vue imprenable sur la Dame de Fer. Moi qui l'aimais tant, j'en viens maintenant à la détester. Cette traitresse me nargue tous les jours, me rappelant mon premier baiser avec lui. Même la journée, lorsqu'elle ne scintille plus, elle trône et me ramène sans cesse à lui.
Pour ne rien arranger, mes premiers jours dans ce cabinet ne se sont pas exactement passés comme je l'espérais. Mon accent anglais est lui aussi une barrière, les gens n'ont de cesses de me reprendre sur la prononciation des mots. Et pourtant, je n'ai jamais menti sur ce que je suis. Ben me manque terriblement, sans parler de lui. Je commence petit à petit à me demander si cette décision était celle à prendre. Mon patron claque un dossier sur la table, me sortant de mes pensées.
- N'oubliez pas le dossier pour la maison des Matheo, Serena. Je le veux ce soir terminé sur mon bureau.
- Ce soir ?
- On est Jeudi, vous avez quelque chose de mieux à faire ? Vous êtes payée pour produire et non pour rêvasser.
Il repart en tournant les talons, un sourire satisfait sur le visage. Quant à moi, je reste sans voix. J'attrape mon sac à main et sort m'acheter de quoi déjeuner. Je n'ai pas de temps à perdre, il faut vite que je me mette au travail, si je veux avoir quelque chose à lui proposer pour ce soir.
Je marche de la même façon que je le faisais, oubliant les fissures entre les pavés, faisant claquer mes talons et marchant jusqu'à la boulangerie qui fait angle. Mon sandwich à la main, je regagne le chemin du bureau toujours dans mes pensées. Son absence est devenue mon quotidien. D'une certaine façon, je suis heureuse car ma souffrance est la seule preuve de sa réalité, elle m'évite de l'oublier. Souffrance, ces derniers temps, j'ai fais amplement connaissance avec. On croit qu'en laissant son passé derrière, il ne nous suivra pas. Foutaise, il est plus présent que jamais. J'aimerai tellement me retrouver dans ses bras afin que tout disparaisse. Mon téléphone sonne et me sort de ma léthargie. Je l'attrape et la photo de mon meilleur ami sur l'écran me réconforte. Inconsciemment, j'esquisse un léger sourire. Prenant un mauvais accent français, il commence :
- Bonjour baguette, comment allez-vous aujourd'hui ?
- Tu ferais mieux de t'en tenir à l'anglais. Ton français est déplorable.
- Tu vois toujours la vie en rose ?
- Arrête de faire l'idiot, tu sais très bien que non.
- Et moi je dis que si. J'ai une bonne nouvelle pour toi. On va pouvoir se goinfrer de croissants ce week-end. On nous a proposer un match amical contre le PSG afin récolter des fonds pour une association pour les enfants dans les hôpitaux. Tu te doutes bien que Mason et moi avons sauter sur l'occasion.
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BE THE ONE - MASON MOUNT
Fanfiction"Si tu savais comme je suis désolée d'être si maladroite et si lâche avec toi. De mal gérer mes émotions et mes réactions. J'ai l'impression de ne plus rien contrôler du tout lorsqu'il s'agit de toi... que tout est démultiplié. Parce que oui, je sui...