BE THE ONE - MASON MOUNT

-chapitre 45-

- Nana ne t'en va pas ! Me crie mon meilleur ami en me courant après. Il m'attrape le bras, stoppant mon élan.

-Lâche moi, je n'ai rien à te dire !

- Tu connais Phil, soupire-t-il, il est toujours excessif.

- Justement non et ça tombe bien car je n'ai pas envie de le connaître.

- Allez viens ma princesse, il passe son bras autour de mes épaules, seuls nous compte. C'est ton dernier repas ici dans un de tes restaurants préférés, profite du moment.

Je le regarde mitigée entre la colère et l'envie de rester, mais le fait de me plonger dans le bleu de ses yeux m'apaise et me fait baisser les armes. Je sens dans mon dos que Clara se colle à moi en me faisant un câlin.

- Je suis désolée pour les paroles de Phil, ce n'est pas grâce à elles que tu vas l'apprécier. Mais laisse couler, ça n'en vaut pas la peine.

Je me laisse entraîner vers la table où Phil me présente ses excuses. Ne voulant pas gâcher ce moment, je capitule.

J'ai bien fait car peu à peu l'atmosphère se détend. Nous commandons les apéritifs et avec eux, la bonne humeur revient, me faisant presque oublier mon départ. Je commande mes habituelles mac & cheese à la truffe. Tout comme eux, ce plat va me manquer. Tout au longs du repas, je m'aperçois que Phil fait des efforts afin de ne pas me blesser une nouvelle fois. Sa complicité avec ma meilleure amie me rassure étant donné que je la vois enfin heureuse. J'ai un petit pincement au coeur lorsqu'il lui prend la main. Je dois faire peine à voir puisque Ben me fait un bisous sur la joue et me dit :

- Es-tu vraiment sûre de ton choix ? Il t'attend, tu sais...

Les larmes aux yeux, j'esquisse un léger sourire et hoche affirmativement la tête.

Nous sortons du restaurant, j'embrasse ma meilleure amie et Phil avant de nous promettre de nous revoir très vite. Dieu merci, FaceTime existe. Mon départ sera plus facile pour Clara, étant donné qu'elle n'est plus seule, ce qui ne sera pas mon cas. Ben glisse sa main dans la mienne et nous nous dirigeons vers l'appartement. En traversant le parc devant chez moi avec mélancolie, je me rends compte que cette ville va me manquer. Je m'accroche à la main de Ben pour me rassurer. Il semble comprendre puisqu'il me regarde.

- Ce n'est pas un adieu, ce n'est qu'un au revoir. Tu vas vite revenir chez toi.

Nous poussons la porte d'entrée et le fait de revoir mes valises dans l'entrée me coupe le souffle. Ben attrape les clés sur la commode.

- Va te préparer, je me charge de tes affaires. Prends ton temps, je t'attends en bas.

Je vais à la salle de bain me laver les dents avant de faire un dernier tour de l'appartement. En ouvrant le frigo pour attraper une bouteille d'eau, je me retrouve nez à nez avec ce Polaroïd de Mason et moi lors de la soirée d'anniversaire de Jude. Hors de question qu'il reste ici, il vient avec moi. Je le glisse dans la poche arrière de mon jean avant de me diriger vers la sortie. Je descends les marches une par une, voulant retarder l'inévitable. Je pousse une dernière fois la porte de l'immeuble et me demande quand la repousserais-je en sens inverse. Je prends une grande inspiration avant de monter dans le 4x4 de Ben. La route vers l'aéroport me paraît rapide, bien trop rapide, alors que j'ai bien remarqué que mon meilleur ami roulait plus lentement que d'habitude.

L'enregistrement de mes bagages fait, je sais que les minutes nous sont comptés. Je lève les yeux vers le tableau d'affichage et vois que mon avion est annoncé et qu'il est temps d'embarquer. Je me jette dans les bras de mon meilleur ami et nous nous serrons à nous étouffer. Je ne sais pas combien de temps nous sommes restés ainsi, mais je sais que c'est la sonnerie du téléphone de Ben qui nous as séparé. Il se détache de moi et attrape son téléphone dans la poche de son jean. Il ne dit rien et se contente de me le tendre. Sans me poser de question, je l'attrape machinalement et décroche.

- Allo ?

- Serena c'est toi ?

Je regarde Ben furieuse, comment a-t-il me faire ça. Mon coeur se serre, lorsque je reconnais sa voix. Je suis submergée par toutes ces émotions qui me passent par la tête. En voyant sa photo sur le téléphone, je sens mes larmes couler le longs de mes joues. Je m'apprête à le tendre à nouveau à mon meilleur ami, lorsque j'entends :

- Je t'en supplie ne raccroche pas, je te demande juste de m'écouter. Quoi qu'il arrive je sais que tu vas partir, je l'ai bien compris. Mais je ne veux pas que ce soit une fin entre nous. Serena, ne te mens pas, je sais que tu m'aimes autant que je t'aime. On a besoin l'un de l'autre. Dit moi que tu as envie d'être avec moi. Serena dit-le moi, dit-il avec insistance, d'une voix chevrotante.

Je ne peux en entendre plus, s'en est trop pour moi. Je raccroche et tends brusquement l'iPhone à Ben avant de tourner les talons et m'engouffrer d'un pas rapide dans le couloir menant à l'avion. Je l'entends m'appeler au loin, mais continue mon chemin et entre dans l'appareil. Je sais que je vais le regretter, mais ma rage prends le dessus sur mon amour pour Ben. J'ai l'impression que je vais étouffer tant mon coeur tambourine dans ma poitrine. Je crois que je suis en état de choc. Prise de nausées, ma vision se trouble, mon souffle est saccadé et je sens mon corps partir.

...

- Mademoiselle, mademoiselle ?

J'ouvre les yeux et un visage inconnu me surplombe. Un jeune homme qui semble avoir mon âge me souris.

- Bonjour vous... Liam, enchanté. Plutôt insolite comme première rencontre.

Habillé d'un costume gris foncé et d'une chemise blanche, il a l'allure du parfait homme d'affaire. Ses cheveux légèrement décoiffés et sa barbe de trois jours lui donne un certain charisme. Je pourrais même dire que c'est une belle façon de se réveiller. Il passe son bras sous mon épaule et m'aide à me relever. Revenant à la réalité, je constate que tout les passagers nous regarde. Il se retourne vers eux et s'écrie :

- Rassurez-vous, mon amie va bien !

L'hôtesse vient vers nous et me demande mon billet. En lui tendant, elle me demande d'aller vers l'avant de l'avion où se trouve les premières classes. En continuant d'avancer, je m'aperçois qu'il me suit toujours. Je trouve ma rangée et m'installe près du hublot. Séparés par le couloir, il s'installe à la rangé d'en face.

- Je voulais vous remercier, commençais-je. Je ne comprends pas ce qu'il m'ai arrivé. Ça doit surement être l'émotion du départ.

- Ce fut un plaisir pour moi. Mais avec tout ça, je ne connais toujours pas votre prénom.

- Serena.