La Faille

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Ada

La lumière m'aveugle quelques instants au moment où je rouvre les yeux.
Rapidement, tout me revient et je constate que la situation ne s'est pas arrangée, durant ma perte de connaissance.
Je suis allongée, nue dans un lit. La seule chose que je porte encore c'est le collier que m'a fabriqué Daryl, avec la flèche qui m'a traversé l'épaule. Mes poignets sont attachés au cadre du plumard.
Je suis dans une espèce de chambre d'hôpital et une perfusion est attachée à mon bras droit.
Mon épaule est recouverte d'un large pansement.

Je tente de tirer sur mes liens, afin de m'échapper de ce nouveau lieu.
Plus je tire et plus les colliers de serrage pénètrent dans ma peau.
Je capitule en secouant violemment une dernière fois, mes bras attachés au montant du lit.
Je vais finir complètement aliénée à être privée de mes mouvements comme ça.

Les larmes me guettent, et les sanglots sont en train de me saisir la gorge. J'ai dû mal à respirer.
Je me noie dans la peur. La peur d'être enfermée encore et toujours, la peur de découvrir ce qu'ils m'ont fait pendant mon inconscience, la peur de rester seule, la peur de ne plus jamais le voir...
Je voudrais tellement me noyer dans le bleu de ses yeux et y perdre pied...

Ce passé que j'ai parfois trouvé si imparfait, était finalement tendre et apaisant. Si je pouvais revenir en arrière...

Une porte s'ouvre et m'arrache à ma mélancolie. Un homme grisonnant, presque chauve, en blouse blanche, une cinquantaine d'années bien tassées apparaît et je recommence à me débattre avec mes liens, frénétiquement.
Ne vous agitez pas comme ça vous allez de nouveau vous blesser. Me demande l'homme avec une douceur qui me surprend.

Je serre les poings, instinctivement car je sais pertinemment que je ne pourrais pas le frapper. Qui êtes vous ? Je lui demande gonflée de haine et de colère.

L'homme s'approche de ma perfusion et me répond toujours aussi sereinement. Calmez vous.. Vous êtes déshydratée, dénutrie et c'est un miracle que je n'ai pas été obligé de vous amputer le bras.

Un miracle ? Dieu a posé sa lettre de démission y a pas mal de temps.
Qui êtes vous ? Je lui demande une nouvelle fois.

Vous avez de l'humour. C'est bien vu votre état. Me lâche le type en souriant.

Son hypocrisie fait grimper le seuil de ma rage encore un peu plus haut. J'ai toujours cette putain d'envie de chialer, mais je sais que cette fois, c'est à cause de mon état de nervosité qui atteint sa limite Pour mon état tu remercieras l'autre fils de pute de Negan, de m'avoir enfermée dans sa remise.
Maintenant, je veux une réponse. T'es qui ?

L'homme me regarde pour la première fois, depuis qu'il est entré et m'offre enfin une réponse Je suis le docteur Emmet Carson. Vous avez été amené ici, il y a deux jours.

Détache moi !! Je lui ordonne, refusant d'entendre la suite.

Je ne suis pas autorisé à le faire. Me lâche Emmet, presque à contre cœur.

J'ai dis détache moi !! Je veux m'habiller. Je lui somme. Je suis pétrifiée à l'idée d'avoir été abusée durant mon inconscience et je veux à tout prix couvrir mon corps, d'autre chose qu'un simple drap blanc.

Le toubib se défend et comme s'il pouvait lire dans mes pensées, répond N'y voyait rien de malvenu. J'ai seulement fait votre toilette.

Je ne sais pas s'il dit la vérité ou pas et je ne veux absolument pas le savoir C'est ça ouais. Détache moi et donne moi des fringues.

Je t'ai retrouvé (Tome 2)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant