Marionette

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Ada :

De nouveau je suis prisonnière, mais dans des conditions différentes.
Ma cage se trouve dans un hangar, où les Sauveurs défilent toute la journée et toute la nuit.
J'ai un minimum de repéres temporels, grâce aux vitres du grand bâtiment.
Si mes calculs sont bons, mon séjour chez les Sauveurs a commencé il y a une semaine.

Derrière mes barreaux, je les observe attentivement.
En toute honnêteté, j'ai le sentiment d'être coincée dans un box à peep show à Amsterdam.

Certains passent sans s'arrêter, ni même oser me regarder, d'autres me sifflent et me lancent des regards de chiens daleux, j'entends leurs remarques plus salaces les une que les autres, mais aucun ne s'est aventuré à s'arrêter et à m'en demander plus.

Negan a parlé de règles au sein du Sanctuaire, et mégalo comme il est, si je lui appartiens, personne n'a le droit de me toucher, sans ses ordres.
C'est à ce moment que je réalise que si je veux sortir de ma prison, je vais devoir user de stratégie et sortir la carte provocation, jusqu'à ce qu'un des larbins de Negan, décide de m'ouvrir.

Plusieurs idées pour les attirer me viennent, mais j'ai pas le droit à l'erreur.
Et puis, quand bien même, la porte de ma cage s'ouvrirait qu'est ce que je fais ensuite?
Je dois établir un plan mais tout reléve du bluff et du coup de veine.
J'ai aucune arme, peu de force, je suis seule et je ne connais pas le bâtiment...

Je fais les cents pas dans ma prison et l'expression "comme un lion en cage" prend tout son sens à présent.
La première étape consiste à avoir une arme, je ne peux pas faire sans.
Bien que je souhaite par dessus tout tuer Negan de mes mains, je dois avoir de quoi me couvrir un minimum.

Plus les heures passent et moins il y a de Sauveurs qui circulent dans le hangar.
Le moment d'intervenir se rapproche.
J'ai une bouffée d'adrénaline que je sens se déverser dans mes veines, à l'approche du moment fatidique.
Mon angoisse et mon excitation se mêlent et seul mon objectif reste en place dans mon esprit.

Après avoir patienté, je me relève rapidement en voyant un homme arrivé. Il est jeune, je dirais approximativement vingt, maximum vingt cinq ans. Sa démarche est peu assurée et il fait parti de ceux qui aimerait me regarder, mais préfère porter leur intérêt sur leurs godasses. C'est le moment, c'est mon pigeon!
Hey!! Je l accoste d'un ton sûr.
J'ai soif !

L'homme se stope et me dévisage. Le simple fait de me regarder, doit lui rappeler qu'il n'est pas autorisé et repique son regard en direction du sol.

Je me rapproche des barreaux de ma cage en prenant grand soin de chalouper des hanches outrageusement.
L'homme relève le menton brièvement et secoue la tête. Il se remet en marche.

Merde....

Hey? Tu vas quand même pas me refuser un verre ? Je lui lâche avec une pointe d'humour et de provocation.

De nouveau, il s'immobilise et cette fois, je le vois hésiter.

Je me fais violence pour poursuivre ma comédie. Cet exercice je l'ai pratiqué des années. Au Luxx, avant le show, il était primordiale de faire consommer les clients. Un jeu de séduction et de rentre dedans s'imposait afin de leur faire sortir leur porte monnaie.
À l'époque, les mecs venaient pour se rincer l'œil. Aujourd'hui, ce Sauveur n'est pas là pour ça, mais ça à moi de le convaincre.

Je balance ma longue tignasse en arrière et le bustier que je porte dévoile mes formes. J'ai rien bu depuis plusieurs heures, et il fait une chaleur... Étouffante ... Sous ce hangar. Mes bras s'étirent malgré la douleur de mon épaule et j'attrape les barreaux de ma cellule et me cambre en arrière.
Juste un verre d'eau... S'il te plaît. J'ai pas l'intention de t'en demander plus ! J'enchaîne pour déstabiliser le jeune homme.

Je t'ai retrouvé (Tome 2)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant