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L'arène était en plein air. Un soleil éblouissant et des gradins remplis d'hommes et de femmes criant de joie. Un brouhaha assourdissant d'au moins mille spectateurs.

Je savais pourtant qu'ils n'étaient pas là pour voir qui était le nouveau général de l'armée de la terre des loups.

Non, ils étaient là pour voir des gens mourir, pour pouvoir faire des paris sur les meilleurs d'entre nous.

Ce n'était que des jeux, rien de plus.

Phares, était également là pour assister au tournoi, mais toute cette mascarade n'était certainement pas non plus une élection pour son prochain général.

Et mes soupçons étaient bons. Dès que j'étais entrée dans l'arène et que j'avais vu les autres candidats, habillé de guenilles cachées de temps en temps par une cotte de mailles et une épée, je sus que j'avais commis deux erreurs.

J'aurais d'abord dû parler de mes soupçons à Nese et je n'aurais pas dû sous-estimer Phares aussi naïvement.

Phares était un grand joueur, il détestait tuer une personne comme ça, pour un crime ou deux.

Pendre et décapité n'avaient jamais été sa grande spécialité non plus. Non, il trouvait toujours un moyen pour faire payer son ennemi sans que ça lui déplaise à lui.

Et aujourd'hui, c'était le tour de toutes les personnes présentes dans cette l'arène.



La plupart s'étaient, en effet, mis par deux pour avoir plus de chance de survivre. Je ne comptai que deux femmes en supplément de ma personne pour vingt-et-un participants.

Nous nous étions tous alignés devant Phares, placés sur son trône confortablement, avec fruits et pâtisseries à volonté.

La foule acclama les « volontaires » et Phares se leva.

Il leva sa main droite ornée de bagues pour leur intimer le silence, et dit d'une voix forte :

— Cher peuple de la terre des loups. Aujourd'hui est un grand jour pour plusieurs d'entre nous.

Il forma une courte pause pour capter l'attention du public et celui-ci lui offrit ce qu'il attendait. Lorsqu'il fut sûr que tout le monde ne demandait qu'une chose, qu'il continue son discours d'entrée, il cria de sa plus belle voix :

— Aujourd'hui, c'est le départ du loyal et du puissant général... Arturo !

Il désigna une grande porte, où entra le fameux général. Il était perché sur un grand et bel étalon blanc, mettant sa grâce et sa puissance en avant. Il salua la foule comme s'il n'avait jamais été aussi content de la voir.

C'était son jour de gloire.

Le dernier.

Il descendit de son cheval lorsqu'il arriva devant Phares et fit une révérence bien basse.

— Votre majesté, dit-il.

— Mon général, vous m'avez été d'une grande aide pendant toutes ces années, mais aujourd'hui, je vous relève de vos fonctions.

Du faux. De la cérémonie.

C'était écœurant.

Des esclaves arrivèrent derrière lui, un coffre à la main.

— Voici, la récompense pour toutes ces années de votre vie que vous m'avez offertes avec ferveur. Si aujourd'hui, une fois encore vous me prouvez votre bravoure, ce coffre vous reviendra. Par contre, s'il vous arrivait d'échouer dans cet ultime combat, ce trésor reviendra à l'une de ces jeunes personnes qui vous vaincront. De plus, il deviendra lui-même général.

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