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J'avais un mal crânien comme je n'en avais jamais encore eu avant, je n'étais pas le genre de fille qui se saoulait à oublier, alors me réveiller avec l'impression d'avoir rêvé de quelque chose qui était en fait la pure et simple réalité me déboussola un instant.

Rêver ? J'aurais plutôt dit cauchemarder.

Une goutte de sueur coulait tranquillement sur mon front lorsque je remarquais enfin les chaînes qui me retenaient les poignets ainsi que la queue, m'empêchant une quelconque transformation. J'étais assise dans une cellule que je partageais avec un Nese à seulement un pas à côté de moi.

La question suivante qui me frappa à l'esprit me fit plus peur que réfléchir.

Où se trouvait Athan ?

Il ne se trouvait nulle part autour de nous et je commençais à paniquer face à toutes les nouvelles questions qui jaillirent.

Pourquoi serait-il encore dehors alors que nous, étions ici ? Les guerriers qui nous avaient capturés ne l'avaient certainement pas laissé dehors, c'était tout simplement impossible... pourquoi aurait-il fait preuve d'une telle gentillesse alors qu'ils n'avaient eu aucune pitié pour aucun de nous deux ?

Mais au fond, de moi, je l'espérais de tout mon cœur.

Si Athan avait eu une chance de s'en aller le plus loin possible de cet endroit pour vivre une vie des plus paisibles comme celle qu'il avait imaginée avec Athéna, j'étais heureuse pour lui. Mais à bien y penser, même s'il avait eu la possibilité de le faire, il n'aurait jamais osé le faire, par simple respect et attachement envers nous. Si les termes que nous abordions ces temps-ci n'étaient pas des plus joyeux, après la soirée que nous avions passée, il n'avait aucune vraie raison pour nous abandonner dans ce satané cachot.

Mon mal de tête ne diminuait pas, malgré le nombre d'heures que nous avions passé en prison dans un silence total. Nese qui dormait toujours ne m'était pas d'une grande aide et si je ne mangeais pas ou ne buvait pas quelque chose, j'allais m'évanouir d'ici une heure.

Pourtant aucun garde ne passa, contrairement à la fois où nous étions chez Phares, il y a encore quelques jours à peine. J'avais l'impression de passer de prison en prison, et cela me désolait beaucoup.

La pièce tournait de plus en plus autour de moi et il ne me fallut pas plus de quelques secondes à essayer de retenir le mal qui me submergeait le corps pour plonger dans un sommeil profond, sans personne pour m'aider dans ce combat acharné.



Je me réveillai longtemps après, alors que Nese essayait de me faire avaler un peu d'eau de force, les mains toujours ligotées par ces chaînes monstrueuses. Je lui pris la gourde des mains pour ne pas continuer à lui compliquer la vie et avalai deux gorgées avant de la lui repasser pour économiser le peu qu'on nous avait donné, même si au fond de moi, je n'avais qu'une envie : finir les quelques gouttes qu'il restait.

J'ouvris la bouche pour parler, mais rien n'arriva à sortir et Nese ne put m'offrir qu'un faible sourire pour me rassurer avant de dire que ce n'était pas la peine de le remercier si c'était bien ça que je voulais dire.

« En effet. » Lui avais-je répondu par la pensée.

Une nausée me prit de cour et je me redressai rapidement pour m'éloigner de lui et vomir le plus loin possible.

Lorsque je me rassis à ces côtés, ignorant le goût affreux qui se prononçait dans ma bouche, il m'expliqua calmement ce qu'il savait, après s'être assuré discrètement que j'allais bien : un garde était passé une seule fois pour leur donner une gourde, rien de plus, rien de moins.

Warck - SurvivreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant