25.

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Si la mort n'est pas plus impressionnante qu'une lumière éblouissante tel le soleil partant de votre cœur, alors ce qu'il se passait face à moi ce jour-là s'en rapprochait dangereusement.

Mais était-ce vraiment la mort ? Cette mort ? Celle que tout le monde craint, même les immortels qui l'ont déjà connue ?

Je gardais les yeux fermés, de peur de me retrouver face à quelque chose que je n'apprécierais pas. Je laissai mes pensées gambader librement dans ma tête tel un lapereau dans un champ sous un soleil levant...

Je ne ressentais aucune douleur. C'est ce qui me faisait le plus peur après tout. La mort n'était-elle pas censée mettre un terme à tout ce qu'un corps vivant pouvait nous donner ?

Ces milliers, ces centaines, ces interminables questions. Elles tournaient comme un ouragan dans mon esprit. Elles ne me laissèrent pas un seul moment de répit et la peur et la confusion m'empêchèrent de respirer.

Mais il y avait toujours cette question qui restait gravée parmi toutes les autres. Celle qui pouvait toutes les régler. Ou que de contraires, en créer des nouvelles...

Était-ce vraiment la mort ?



J'ouvris les yeux dans un élan de courage, mon corps agissant presque indépendamment de mon cerveau et m'obligea à affronter la vérité en face.

Je regardai enfin autour de moi, tentant de comprendre ce qui m'arrivait à l'instant présent et où je me trouvais réellement.

Le nuage de poussière qui m'enveloppait se dissipait de plus en plus et mes yeux s'habituèrent à la lumière du soleil. Je ne pus m'empêcher de remarquer cette légère différence. Je voyais bien mieux qu'il y a une heure encore. Mais mes yeux observaient et enregistraient chaque détail, qu'ils soient importants ou totalement inutiles...

Du paquet de maïs cuit au sucre tombant sur le sol ou des centaines de déglutitions parmi ce public de milliers de spectateurs. Le moineau passant au-dessus de nos têtes des centaines de mètres plus haut. Mais également cette odeur de sang et cette chaleur apaisante sur mon visage. C'est presque si je pouvais entendre le nouveau-né pleurer au village voisin.

Mes sens étaient devenus tellement aiguisés, que je mis un certain temps à voir la cause de cette ambiance pesante. Chaque double-loup présent dans l'arène était sur le mur m'entourant, en-dessous ou au-dessus de ses camarades. Un nombre incalculable de ces bêtes m'entourant de tout côté.

Aucun ne montrait de signes de vie.

Mon regard s'arrêta un instant sur Nese à une vingtaine de mètres de moi. Je ne retins pas le sourire sur mon visage et un soulagement s'empara de mon corps.

La mort ne m'avait pas encore emportée, c'était tout bonnement impossible.

Peu de temps après que le regard de Nese se soit un petit peu trop attardé sur moi d'une façon plutôt étrange et inhabituelle, celui-ci observa chaque détail autour de lui, comme mes propres yeux le faisaient en ce moment même.

Malgré toute la poussière et tous les regards tournés vers moi ma nouvelle vision des choses se posa sur quelque chose d'assez... inhabituel.

Les bêtes entassées près des murs, le regard perdu dans le monde d'Hadès, n'avaient pas une seule goutte de sang sur leur corps.

Si je ne savais pas comment ces animaux sauvages s'étaient retrouvés là... était-ce vraiment l'écrasement contre le mur qui les avait tués ?

On aurait plutôt dit...

De la magie.

Warck - SurvivreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant