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Je suis Diane Warck, fille de Aaron et Lierne Warck ou comme le disait les gens : le Fauve À La Queue dorée et sa femme qui nous ont quittés.

Personne ne savait qui était l'homme sous le masque de ce voleur redouté. Les gens ne savaient même pas s'il avait une famille ou même une vie en dehors de son travail de voleur.

Mon père était une légende. Et de nombreuses histoires croyaient raconter celle de cet homme volant les riches pour donner aux pauvres. Certaines disaient qu'il avait eu une femme et deux filles aussi belles que les rayons de lune et de soleil. D'autres racontaient que mon père était un dieu, vivant depuis des millénaires dans nos villes et villages. Il y en avait même qui précisaient que sa femme avait eu des triplés, mais qu'elle était morte à l'accouchement, car les cieux savent la force et le courage qu'il faut donner pour une telle souffrance.

Je ne sais plus moi-même, quel âge avais-je lorsque ma mère est morte, mais je n'avais pas encore atteint mes six ans. Depuis ce jour, je me souviens que mon père était devenu très protecteur envers moi. Il a attendu très peu de temps pour me dire qu'à partir de ce jour, les choses ne seraient plus les mêmes...

J'étais encore petite à cette époque, encore trop faible et innocente pour me lancer dans une vie d'adulte. Mais nous ne pouvions pas attendre plus longtemps, car être la fille du Fauve À La Queue dorée était dangereux, surtout pour une fille de mon âge.

C'est donc à partir de ce moment-là que j'ai commencé à tenir une lame entre mes mains. M'expliquer tout ce qu'il fallait faire pour que survivre dans ce monde de lutte n'eût pas été chose facile au début, car je prenais cela pour un jeu. Je ne comprenais pas bien pourquoi il m'enseignait tout cela, m'obligeait à lire tous ces bouquins, à écrire toutes ces lettres et à apprendre toutes ces cartes par cœur.

Plus ils m'apprenaient de nouvelles choses plus mon cerveau grandissait. J'ai rapidement su monter à cheval, combattre à deux épées et profiter de l'environnement à mon avantage. J'ai su me débrouiller dans des situations totalement folles et j'ai vite fini par comprendre que ce n'était pas un jeu, mais la vie. La vraie vie. Celle qui est rude et douloureuse.

Il était des plus sévères sur la précision de mes gestes, de mes moindres pensées, de mes différentes manières d'agir et même de ma manière d'étudier. Il m'a entraîné pendant des jours sans arrêt et même plusieurs fois pendant la nuit. J'obtins la vitesse, la force, l'agilité ainsi que le courage à un âge où je devais seulement jouer à la corde à sauter avec mes amies.

Comprendre et apprendre était quelque chose que j'acceptais, que je maîtrisais. Tous les matins, tous les soirs, mon père me répétait que même sans lui, il fallait que je continue à m'entraîner, à m'endurcir, c'était le seul moyen pour survivre dans ce monde.

Il m'avait incité à penser que c'est ce que je voulais vraiment. Tout cela pour que je vive.

Quelques jours après la fête de mes dix ans, mon père partit chez un ami après m'être fait promettre de m'entraîner en son absence. Ce que je fis. Mais à peine une dizaine de minutes plus tard, des hommes et quelques femmes que je n'avais encore jamais vues arrivèrent à pas précipités avec de nombreuses torches allumées.

Ils brûlèrent la maison sans attendre.

J'ai mis du temps à comprendre ce qui était arrivé. La plupart du temps je m'entraînais à la cave, là où il fait plus frais et où il y avait toute sorte d'armes que j'adorais admirer. Il a fallu que la fumée entre dans la pièce et commence à légèrement m'étouffer pour que je sorte à la hâte pour remonter les escaliers quatre à quatre après avoir rangé mes armes soigneusement.

Je compris rapidement que ce n'était pas un accident et je me suis faufilée par la porte arrière de la maison, sautant à travers les flammes sans parvenir à me faire brûler.

Warck - SurvivreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant