Il avait un haut léger, ouvert amplement jusque le haut de son nombril. Blanc et aussi fin qu'une chemise de soie, son torse ainsi que ses bras étaient dénudés. Ce manque de vêtements au niveau de ses muscles n'était pas inutile. Cela suffisait amplement pour effrayer l'ennemi, si son simple nom ne suffisait pas. Aucune cape ou autre pour cacher son identité, aucun bandage pour camoufler sa marque. Il ne craignait pas les autres. C'était les autres qui étaient effrayés par sa simple mention.
Ses cheveux châtain clair cachaient toujours le haut de son front, tandis que ses yeux nous forçaient à les observer de plus près tellement ceux-ci étaient magnifiques.
Autour de la marque à son poignet, sur toute la longueur de ses bras se trouvait une quantité innombrable de tatouage. Je ne pouvais voir ce qu'ils représentaient de mon point de vue, face à cette panthère menaçante, mais les rayons de ce splendide début de lune me firent observer leur couleur légèrement bleutée. C'est grâce à eux que je pus remarquer leur légère luminescence dans ce commencement de crépuscule. Je ne pouvais savoir s'ils possédaient une signification quelconque, mais une légère impression de mouvement pouvait me parvenir. Ces animations prenaient la forme d'un océan infini en ondulant le long de ses bras, tels des serpents à la recherche d'une proie.
Si son visage reflétait une puissante forme de victoire, je crus également déceler de nombreuses émotions. Tout d'abord, un profond calme. Cette paix intérieure que certaines personnes pouvaient trouver comme un apaisement. Si cette émotion m'était parvenue, notre rencontre ne devait pas y être anodine. Mais face à cette béatitude, se trouvait une seconde émotion en miroir. Un regret ? Ou peut-être une profonde empathie. Cet homme possédait quelque chose que même les cieux ne pouvaient comprendre, et je ne pus m'empêcher de penser que c'était cette même chose qui m'avait tellement intéressée en lui. Quelque chose que seul lui pouvait interpréter, que seul lui pouvait suivre. Cette chose que je ne pouvais comprendre, elle brillait de mille feux dans son cœur. Elle lui torturait l'esprit et réduisait son courage et son honneur en poussière. C'était plus qu'une émotion, c'était une douleur. Cette douleur intérieure qu'aucune médecine ne pouvait sauver.
C'est de ce déroulement de pensée que je pus comprendre que, malgré l'apparence calme que donnait Dieugo, au fond de lui, c'était une véritable émeute.
Il observa un instant mon regard perçant qui le détaillait de tout son long.
— Je vois que mes tatouages ne passent pas inaperçus à tes yeux... Mais, va savoir pourquoi, je vais t'en parler. Prends cela comme une dernière volonté, car je ne perdrais plus mon temps suite à cela. Ce serait une terrible erreur de ma part.
Sans que son compagnon bouge la moindre moustache, il s'approcha de moi. La longueur exacte pour que je ne puisse exactement pas l'atteindre.
Lorsque ma vue sur ses bras se fit plus nette, je compris que j'avais interprété correctement le mouvement de ses tatouages. Ils se déplaçaient sur les muscles de ses bras et de ses épaules comme l'eau à la surface d'un long fleuve tranquille. C'étaient des images, des dessins... Ils représentaient des humains (ou des dieux) qui vivaient, dormaient, combattaient, parlaient avec d'autres, marchaient seuls sur la route, prenaient un délicieux repas dans une auberge... C'était la vie de centaines de milliers de personnes qui vivaient dans ce monde. Et tout cela... sur le corps de celui qui voulait ma mort.
Cette capacité d'une vue totale sur le monde était des plus avantageuses. Il voyait tout, savait tout et comprenait tout ce qui était en train de se passer dans ce monde sans fin. Il avait un œil à chaque recoin de la terre.
— J'ai hérité de cette puissance lorsque je suis devenu un dieu. En tant que premiers dieux, premier ressuscité, les cieux m'ont offert ceci en échange d'une promesse, d'un devoir. Protéger le monde des mauvaises personnes de ton genre au péril de ma vie. C'était la tâche d'une vie entière, mais comment aurais-je pu refuser ? Faire régner la paix dans le monde était quelque chose de préférable pour les personnes de mon genre. Avec ce devoir, je n'avais rien à craindre des cieux tant que je ne faisais pas quelque chose qui les dérangerait. Je savais que, en acceptant cette charge, je vivrais longtemps. Les cieux me déblayeraient la route tant que je respecterais leurs règles et les ordres qu'ils me donnaient.
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Warck - Survivre
Paranormal~Tome 1~ Un début d'aventure... menaçant. J'aurais peut-être dû y être préparée, en tant qu'ancienne générale principale de l'armée des lions. Cependant, plus nous avançons sur la route vers Méryme, moins j'ai l'impression de comprendre ce qui nous...