Chapitre 2

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La boite était sombre et enfumée.

Des tas de lumières fluorescentes dansaient autour et parmi la foule qui remplissait la pièce à son comble. Il faisait une chaleur extrême au nombre de personnes remplissant la pièce préalablement chauffée.

— Tu me prêtes de l'argent s'te plais ?

Je me redressais de la banquette et passais mes deux mains de mon visage jusque sur ma tête. J'attrapais une bouteille de bière, comme un bébé, voit un biberon, l'alcool étant mon seule échappatoire, alors que Marley me lançait un regard interloqué. Il ne s'attendait probablement pas à ce que je lui lance ça en pleine soirée, évidemment. Nous étions venus en boîte, nous changer les idées. Et si moi je n'étais pas partant, ils n'ont pas arrêté d'insister en disant que tôt où tard il faudrait que je sorte et m'amuse.

— Pourquoi ?

— J'ai besoin de te payer les dernières réparations de la boutique à Katarina mais je n'ai pas encore reçu ma feuille. Je dois le faire avant demain soir.

Marley expire une bouffée de son joint comme s'il venait de s'étouffer et me regarda les yeux écarquillés. Il prit le temps de réaliser la situation et s'exclama :

— Attends, attends ! Katarina est partie ? Pourquoi tu ne me l'as pas dit ?

— Je te l'ai dit, soupirais-je. Tu ne m'écoutais simplement pas.

Je lui expliquais rapidement que la boutique de Katarina avait été mise en vente, et qu'en attendant j'effectuais les dernières réparations. Katarina avait accepté, car j'avais insisté en synonyme de ma gratitude. Marley se massa les tempes tandis que Jarod passait ses bras autour de la taille d'une fille. Ce dernier rit en disant que j'étais le meilleur pour casser l'ambiance. Il n'avait pas tort. Marley soupira.

— Il te faut combien ?

Je sortis mon portable pour regarder le montant, dans mes notes, trop alcoolisée pour réfléchir correctement.

— 330 dollars.

— 330... Ce n'est pas beaucoup ça ? Ironisa-t-il et je tirais la grimace. OK, je te les passe demain, mais grouilles ton employeur pour ta paye. Tu sais qu'il n'y a pas de dettes entre nous, mais je ne suis pas une banque Max.

Jarod fit un petit bruit pour dire qu'il était d'accord avec Marley alors qu'il commençait à déposer de petits baisers en ligne droite dans le cou de la fille présente. Cette dernière se redressa sensible et manqua de gémir. Je lui dis d'aller baiser ailleurs le visage dégouté, il rit.

— Pourquoi tu ne veux pas dormir chez Samy ?

Je grimaçais ne souhaitant pas m'expliquer.

— Je n'en ai pas envie, je répondis à contre cœur, ce serait plus gênant qu'autre chose.

Marley hocha la tête et ne prononça rien de plus, il savait pour mes sentiments à l'égard de Samy.

Plus tard, nous rîmes et bûmes tous un coup. J'aimais beaucoup mes potes, mais lorsqu'il s'agissait d'une soirée en boite, ils pouvaient devenir assez vexant. Les premiers à demander à faire une sortie entre potes, et aussi les premiers à me lâcher pour la première venue. Ça ne me dérangeait pas vraiment, mais bon. Je soupirais et m'affalais un peu plus sur la banquette. Je n'avais ni envi de danser, ni envi de m'amuser. L'envi seule de tout oublier me tentait réellement. Mon portable vibra, je le déverrouillais :

C'était Samy.

: T'es où ? On sort demain soir ?

Je levais les yeux au ciel, enfin au plafond et fis tourner l'information dans mon cerveau. J'étais trop ivre pour réfléchir. J'avais le cerveau encore embrumé par l'alcool. Je n'avais pas envi de lui répondre. Je n'avais pas envi de la voir. Seulement, j'avais déjà assez évité Samy pour qu'elle croie à tort que je la délaissais. Peut-être était-ce vrai finalement. Certainement bien que je la délaissais. Je me sentais lasse. L'idée de la retrouver à nouveau ne m'enchantait pas plus que ça ; elle m'indifférait.

HYDRA - the torn soulsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant