Chapitre 10

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Un sifflement sourd... Des sirènes.

Je ne perçus que le faible son de ma respiration et les battements de mon cœur. Je n'entendis rien d'autre. J'avais l'impression de parler..., mes lèvres articulaient des mots, un mot, que je devinai à peine... uis... Mais je ne m'entendis pas parler. J'avais l'impression que ça faisait une éternité que je répétais ces mots. Je sentis des larmes rouler le long de mes joues et tournais lentement ma tête sur le côté. Je ne vis que des pieds, beaucoup de pieds qui m'entouraient. Des véhicules, des lumières aveuglantes, un brancard. Des voix arrivaient à mes oreilles. Elles se multipliaient et articulaient des mots. Elles m'encerclaient. Je voulais parler, je voulais hurler, mais je n'avais aucun contrôle. J'étais fatiguée. Les lumières se rapprochèrent, les voix de plus en plus fortes. Je ne comprenais pas ce qu'elles disaient.

Je réalisais alors que je me trouvais au sol. Sur la route. J'arrivais à peine à tourner de l'œil. Ça sentait le cramé. Quelqu'un s'approcha de moi et me parla. Je ne comprenais pas ce qu'il me disait. Je sue seulement qu'il fit un faux mouvement. Il me toucha les jambes.

J'ai mal.

C'était à ces deux mots qu'une douleur lancinante, tel un millier d'aiguilles, me transpercèrent ces jambes. J'avais mal. J'étais certaine qu'à travers ce mot « Luis » je hurlais déjà. J'essayais de bouger, contracter ma main ou ne serais-ce qu'un muscle, mais je n'y arrivais pas. Je sentis alors qu'on me transporta sur ce qui serait probablement un brancard. Les voix se firent plus nombreuses, les sirènes et le sifflement aussi. J'avais mal à la tête. J'avais mal aux jambes. Je n'arrivais plus à respirer.

Luis... Luis ne se trouvait qu'à deux rues seulement... Des larmes virent se loger aux coins de mes yeux tandis que je vis une foule se diriger sur les rues suivantes. Je sue que les ambulances allaient dans sa direction. Je voulais y aller aussi. C'était frustrant. Je voulais m'assurer qu'il était toujours vivant. Que tout allait bien. Je voulais...

J'ouvris la bouche pour reprendre de l'air, mais rien ne vint. J'eus l'impression de me noyer. Une pression insoutenable me pressa la poitrine. Je m'étouffais... Je n'arrivais pas à respirer... Cinq petites respirations... Mon corps trembla. Je me sentis céder aux ténèbres. J'étais épuisée.

Luis...

— Valentina.

Une voix m'arracha au sommeil sans douceur. Je sursautais faisant tomber un objet dont je ne pris pas connaissance. Puis, je me redressais quand un frisson me parcouru. Je n'avais plus chaud, mais froid, très froid. Et je me sentais très mal, un instant, je me demandais si c'était la gueule de bois, les âmes sœurs, ou bien les deux. Il fallut quelques minutes pour que ma respiration ainsi que les battements de mon cœur s'apaisent. Je me frottais les yeux et regardais autour de moi quand je sentis quelque chose de glacer toucher mon bras. Major se tenait à côté de moi inquiet, il me tendit un verre d'eau. J'étais allongée dans un lit.

— Major..., je murmurais encore endormie. Qu'est-ce que...

Je me frottais les deux bras à l'aide de mes mains et grimaçais au gout d'alcool et de métal qui habitait mon palais. Je regardais autour de moi. J'étais chez moi. Je me demandais comment j'étais arrivé ici, notant la question mentalement avant de me crisper à la soudaine migraine qui m'assaillait.

— Sidney t'a ramené. Tu as fait un malaise.

Un malaise...

Sidney ?

Pourquoi de tous, ce serait elle ?

Je baissais les yeux mal à l'aise. J'eus honte sans l'être. Major s'était sûrement inquiété, même s'il ne le montrait pas. Il ne le montrait jamais. J'avais beau ne pas m'entendre avec lui ça ne devait pas être top de retrouver sa fille ivre morte à trois heures du matin.

HYDRA - the torn soulsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant