Chapitre 44

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— Qu'est-ce qu'il se passe ! ¡Cálmate !

L'air de quelqu'un qui venait de tout perdre surement, pathétique, j'étais venue me réfugier auprès de celui qui était censé être mon père et qui sembla le plus désarmé et déboussolé en me voyant ainsi. Je n'étais pas du genre à pleurer souvent ou à craquer souvent, et en très peu de temps pour ce que c'était, ça faisait déjà deux fois. Deux fois de trop certainement, mais dépérissant dans mes propres déboires, je n'y pensais pas et j'y avais tout intérêt en revenant chez moi.

— C'est important, il faut que je te parle, je dois te le dire, je ne peux pas conti-

Je n'avais pas pensé un instant à respirer ni à cesser alors que je m'écriais devant mon père qui me dévisagea inquiet. Le regard sérieux et tout à fait calme, il posa ses mains sur mes épaules et me coupait :

— Respire.

C'était le seul mot dont j'eus besoin pour reprendre mon souffle.

Respire.

Mon corps frémit alors que je sentais ma poitrine se soulever et se gonfler d'air les secondes suivantes.

L'instant d'après, c'est au salon me reposer que me menait Major avant d'allumer des bougies et la cheminée. Les lèvres serrées, j'errais le regard perdu dans mes songes et sur mes cuisses alors que je m'étais assise sur le canapé. Les mains dans ma chevelure, je me penchais, les coudes sur mes cuisses, avant de passer mes mains sur mon visage et sécher mes larmes.

J'avais besoin de reprendre mon souffle et mon calme. Seulement, Major lui en décida le contraire par pure logique, car en me voyant ainsi, il devina directement que quelqu'un m'avait mis dans cet état-là. Et il voulut le savoir.

— Quelqu'un t'as fait du mal ? Dis-moi seulement qui et je vais m'occuper de son cas d'accord ? C'est cette personne qui t'a rendu dans un état pareil ces derniers jours ?

Mes crises et mon état catastrophiques et déprimants n'était pas passé inaperçu. Et je m'en voulus, car il y avait plus important que ça.

— Non ! Je... Si... C'est compliqué, j'hésitais ne sachant pas où commencer la discussion pour en venir au stade final qu'était : North.

Major ne s'assit pas sur le canapé, au contraire il resta debout et me lorgna un moment avant de froncer les sourcils désemparé.

— Alors parle-moi que je puisse comprendre ?

Ce n'était pas aussi simple.

Et encore une fois, en lâche que je suis, je me suis retrouvé le bec cloué sans pouvoir rien dire. La gorge cadenassée de force et contre ma propre volonté.

— Valentina.

— Je... North...

Si ce fut le seul nom que je pus sortir sans explication et laissant libre recourt à l'imagination de mon père, qui n'était pas au courant de notre précédente relation, je pus voir la fureur peindre son visage. Ses yeux commencèrent à briller d'une lumière inquiétante et sa mâchoire se contracta montrant qu'il serrait les dents pour se contenir difficilement.

— Qu'est-ce qu'il a fait.

Ce n'était pas une question, mais un ordre.

— Ce n'est pas... Enfin... C'est lui le meurtrier. North a tué Luis.

Le choc me prit à la poitrine. J'avais pu le dire et c'était surement la pire façon d'entamer une discussion aussi sérieuse. Et pourtant, si un instant j'ai cru qu'il craquerait, il rit, un rire de nerfs confus.

HYDRA - the torn soulsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant