« Le calme après la tempête. »
Ça a toujours été le synonyme de bonheur après la douleur.
Ici, c'était le vide après les cris. Un silence plus pesant encore que lors des funérailles s'était installé dans la voiture depuis que mes parents avaient cessé de se disputer et que Paige nous avait accompagné. Dans la voiture.
La froideur de la vitre contre ma joue, d'où s'écoulait les gouttes de pluies, et une respiration qui se voulu aussi discrète, je regardais du coin de l'œil les deux adultes à l'avant s'ignorer l'un et l'autre du mieux qu'ils pouvaient.
Major se confondait entre amour perdu et triste rancœur. Personne ne parlait jamais de Paige, car il ne s'en était jamais remis, et voilà qu'elle revenait sans crier gare. Après nous avoir laissé. Et Paige elle se confondait entre entêtement et froideur glacial à son égard.
Le plus surprenant, ou ce qui le fut le moins paradoxalement, ce fut qu'elle m'eut à peine dit bonjour, moi sa fille. Pas un regard, pas un : « tu m'as manqué ». Mais comment aurais-je pu m'y attendre après qu'elle avait passé le seuil de notre porte quatre ans plus tôt sans penser à nous ni à moi.
— Pourquoi être entré dans cette voiture, lui demanda finalement Major les mains sur le volant et le regard perdu sur la route, tant que la mâchoire serrée de frustration et de colère.
Paige lui jeta un rapide regard indifférent avant de reposer, elle aussi, les yeux sur la route.
— Je reste ici quelque jours puisque je suis venue pour Luis. Il faut bien que je dorme quelque part.
Un rire amer sorti de la bouche de l'homme présent et ses jointures blanchirent lorsqu'il resserra sa prise sur le volant.
— Tu aurais pu dormir n'importe où autre part, cracha-t-il. Chez Charli, par exemple. Ne t'a-t-il pas hébergé à l'époque ? Tu n'es pas obligée de te faire tant de mal à supporter notre présence, Sullivan.
Lorsque les disputes devenaient trop violentes, ma mère s'en allait dormir la nuit ou plusieurs jours chez Charli qui l'aidait volontiers.
— Il faut bien, se moqua presque la femme assise devant moi. Je dois récupérer les affaires de mon fils figure-toi. Après autant de temps, il doit retourner à mes côtés.
À l'instant où ces mots avaient atteint mon oreille, je m'étais relevée et j'avais agrippé son siège fermement. Le cœur battant et la rage au ventre, car ne voulant que ça arrive, je m'étais écriée :
— Tu n'as pas le droit de faire ça !
Que je sois au bord de l'agonie, je ne lui céderais jamais les derniers souvenirs de mon propre frère. Cette femme était partie de son plein gré en nous abandonnant tous. Et peu importe à quel point elle avait souffert, son mari aussi souffrait aussi, sa fille également...
Le regard de Paige se fronça à ma protestation. Elle n'avait jamais eu l'habitude lorsque nous passions encore du temps ensemble que je la contredise. La plupart du temps soit je ne leur parlais pas, soit je ne disais rien contrairement à Luis. Mais quatre ans étaient passé et tout avait changé.
— Maxime.
Elle corrigea mon prénom comme à l'époque. Ce n'était même pas ma protestation qui l'avait contrarié, mais le simple prénom que j'aimais à utiliser, mais qu'elle n'appréciait pas. Valentina, Valentina, Valentina. Pas Maxime.
— Valentina protestais-je.
Major ne se retourna pas vers nous, car il ne pouvait pas, mais je le vis observer Paige d'un œil attentif et méfiant à travers le rétroviseur. Son ex-femme s'était complètement retourné vers moi et signifiait son mécontentement à travers ses expressions faciales et la prise de ses doigts sur son propre siège. Je reculais dans le mien.
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HYDRA - the torn souls
Mystery / ThrillerAu croisement de leurs âmes, là où leurs cœurs se sont égarés. « Étouffer. Noyer. Tuer. » C'est ainsi que pourrait décrire la relation auquel met fin Valentina Mahon. Et ce n'était pas elle la victime de la tragédie. Mais désormais il est tro...