Chapitre 42

32 4 0
                                    

— Les visites ne commenceront pas avant demain matin et l'opération ne terminera pas avant plusieurs heures. Vous devriez partir.

Le regard visé sur les lignes qui séparaient le sol en carreaux, je levais des yeux fatigués sur une infirmière qui sorti du bloc de Caleb, un carnet à la main et une expression inquiète. Mes paupières étaient aussi lourdes que des blocs de ciment et j'avais l'impression que chaque fois que je tentais de les relever était une épreuve insupportable. Bientôt, je céderai à la fatigue et m'endormirai. Mais je ne voulais pas partir.

— Merci mais... ça ira.

Je baillais et regardais l'infirmière qui s'éloignait en haussant les épaules avant de jeter un regard à North, dernier présent avec moi. Major avait dû contre son gré nous quitter pour gérer le reste du groupe qui était retourné au bar dans la panique et une autre éparpillé dans la ville. Par message, il m'avait appris que certains combats avaient continué là où les policiers ne trainaient pas. C'était la folie en ville.

— Tu ne rentres pas ?

Ma tête pivotée dans sa direction, je fixais North, inexpressive. Lequel continua à se mouvoir dans son silence. Il se décida seulement à me répondre lorsqu'il cessa de regarder la porte et la lumière rouge du bloc.

— Ce serait bizarre si le cousin partait avant la fin des soins ?

— Ouais. C'est vrai.

Lui parler en étant éprise par mes doutes était devenu impossible. Cessant de le fixer troquant ma désolation pour un gloussement amère, je me persuadais que c'était faux. Pourquoi cela ne le serait-il pas ? Il n'y avait aucune preuves et je ne l'avais pas entendu des mots de North. Mais je ne le lui ai même pas fais avoué, gloussa à mes oreilles cette voix.

— Tu es distante en ce moment il se passe un truc ?

Tétanisée par sa remarque, mon corps se figea croyant me faire prendre au grand jour. Soutenant son regard malgré tout et simulant une expression confuse par ses mots, je lui répondis calmement sachant qu'au lieu de quoi, il verrait qu'un truc n'allait pas avec moi.

— Absolument rien, je suis juste fatiguée, rétorquais-je, désemparée par ses mots alors que je m'étirais et baillais d'épuisement à force de rester assise ici à compter les secondes passer. La pression et tout...

Son visage jusqu'à alors inquiet se détendit. Il détourna son regard de moi et je me sentis soulagée de ne plus sentir cette pression sur moi. Il fixa à nouveau et comme avant les portes du bloc fermé.

— Tu ne devrais pas trop prendre sur toi.

— Tu sembles bien concerné par mon cas.

Fulminant presque par mes propres songes, cette remarque m'avait glissé des lèvres et avait troqué son visage apaisé par de la confusion. Le diable au corps, je m'empêchais de bouger comme si le moindre mouvement allait trahir ma discussion avec Santos, mon savoir, mes doutes. Je ne me contrôlais plus, je n'étais plus en proie qu'à mes propres reconstitutions de ce qu'il ce serait passé avec Luis.

— De quoi est-ce que tu parles ? Son ton durci par la curiosité m'exhortait implicitement d'obéir et répondre à sa question.

Peut-être bien que j'étais paranoïaque ? Pourquoi croirais-je un inconnu ? Quand bien même il aurait raison en disant que j'avais des doutes et qu'ils coïncideraient avec ses révélations... ce n'était que des bêtises. L'atmosphère s'épaissit à cause de la tension et le silence se voilà du faible bruit des roues d'un chariot mobile que poussait une infirmière.

HYDRA - the torn soulsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant