Chapitre 11

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Il y a quelques jours, Major m'avait fait une annonce auquel je m'attendais. C'était quelque chose que j'avais redouté, mais qui était devenue évident à partir de l'instant où il m'avait dit être retourné chez Hydra.

Si le grand chef Álvaro Major Mahon, fondateur du gang, revenait, alors, son dernier hériter et dernier enfant, Valentina Mahon devrait aussi intégrer le gang, malgré notre relation. Ce n'était pas une obligation, mais je savais que si Major revenait, il craindrait de voir sa main passer à l'un des Hydra qui n'étaient pas de sa famille.

Leur abandon lorsqu'il avait été au plus mal lui avait montré que la confiance ne venait pas toujours de ceux qui prônaient haut et forts les commandements du gang, au contraire. Alors, si Major était fort, il ferait tout de même tout pour voir sa lignée conservée, et je savais que je ne pourrais pas refuser. Tôt ou tard les affaires dans lesquels il s'empêtrait à nouveau me rattraperaient, et il valait mieux que j'y entre quand j'avais encore le choix que dans une situation plus déplaisante.

Cependant, ce que je craignais le plus n'était pas d'intégrer le plus ou bien d'y effectuer quelconques activités illégales, car j'y avais été habituée depuis l'enfance malgré les tentatives hardies de maman, mais plutôt la cérémonie d'intégration et les membres d'Hydra.

La misogynie était une pratique qui ne s'effacerait jamais des gangs de motards et la violence qui imprégnait les cérémonies des initiées ne pourraient pas êtres empêchés même sous le commandement de Major. C'était comme ça et rien ne pourrait y changer.

Hydra était un des seuls gangs qui habitait Ave Maria depuis la fondation de ce dernier, né là-bas et non pas venu d'autre-part. Redouté par les habitants toutefois, même s'ils contrôlaient pratiquement l'entièreté de la ville, Hydra restait au sud et au centre de la ville. Le Nord était contrôlé par une multitude de plus petits gangs, mais l'un des plus grands qui s'était distingué il y a longtemps, leurs rivaux, étaient les « Fire Devils ». Aussi, la plupart du temps, Hydra trainait dans toutes sortes de choses illégales : jeux, trafics de drogues, extorsions, intimidation, taxations, et d'autres pratiques plus sombres qui au milieu du règne de Major avaient pris fin. Enfin, avant son départ.

La plupart des membres du gang étaient reconnaissables à leurs tatouages et leurs vestes sur lesquelles étaient cousu leur logo emblématique : une hydre à sept têtes enroulée sur elle-même et qui rugissaient. Au-dessus de celle-ci il y avait une bande sur laquelle il y avait les inscriptions « HYDRA ». Cette veste et ces tatouages se distinguaient selon le rang et donc par le nombre de têtes. Les plus hauts membres avaient neuf têtes tandis que ceux du bas en avaient sept, et enfin son père en avait douze. Quant à moi, je n'en avais pas encore et je savais que je devrais me les faire.

Habituellement, c'était moi qui tatouais, c'était d'ailleurs une des fonctions principales que j'occuperais au gang lorsque je l'intègrerai, mais cette fois-ci, je devrais faire confiance à quelqu'un d'autre. Et qui n'était pas la mère, celle qui m'avait instruit là-dessus depuis l'enfance.

En vérité, je me demandais pourquoi Major était réellement revenu au gang. Il avait beau me dire que ça relevait de diverses raisons pas très importantes, quelque chose me disait que c'était une raison bien spécifique et assez importante pour qu'il revienne parmi des traitres. En considérant en plus son côté rancunier... C'était vraiment être important.

J'inspirais un grand coup et décidais de descendre de la moto qui m'avait conduit jusqu'à destination. Je me trouvais devant un grand bar avec une rangée d'une trentaine de motos, les unes à côtés des autres, accroché à un motel et un garage. L'enseigne du motel indiquait en grand : « Asap Abyss », illuminé par des leds violettes. Je m'approchais alors de l'entrée du bar, et avant de toquer à la porte, celle-ci s'ouvrit sur mon père : Major. Il était dans sa veste, les cheveux parfaitement coiffés, l'expression moins blafarde que d'habitude et son corps vivace. Il était en bonne forme en claire, et ça faisait plaisir à voir.

HYDRA - the torn soulsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant