Je me maudis lorsque je réalisais être sortie en pleine nuit dès mon retour. Non pas que cela posa un problème, mais j'étais fatigué et par simple colère et frustration j'étais partie. J'avais agi bêtement et sans réfléchir et ma fierté m'empêcha de faire marche arrière. À présent, il faisait froid, et je n'avais même pas pris de veste.
Je soupirais intérieurement et accélérais la vitesse de ma moto. Le vent du soir était agréable et plus encore mêlé à l'adrénaline, c'était apaisant. Alors, je dépassais trois voitures et contournais une autre, les seuls que je rencontrais sur le chemin, avant de passer sur la rue de gauche. Puisqu'on y était, autant, fallait-il faire les choses jusqu'au bout.
Un peu plus tard, j'atterrissais sur un air déserte, du style d'un parking à voiture désert, bien que ce soir-là il y en eu quelques-unes. Au milieu et juste devant l'orée de la forêt se dressait un petit bâtiment, derrière les véhicules, teintés de bleu sur les murs et de carreaux blancs et noirs. C'était au loin ce bon vieux diner de chez Dave qui avait conservé son style pop des années 80. Je souris alors lorsque je vis le panneau avec écrit : « Dave's, Shakes and Chill, Open 24 Hrs » toujours aussi rouge et lumineux. C'était réconfortant.
L'intérieur n'avait pas changé à quelques détails près. Il y avait toujours ces banquettes noires à larges bandes blanches devants leur tables, des mures blancs ou rouges dont ces derniers étaient décorés de diverses choses telles que des cadres photos, des vinyles ou lumières leds rouges et bleus à divers éclairant la pièce dans la pénombre. Les piliers aux coins de la grande pièce et le ciel étaient de carreaux noirs et blancs bien qu'à ce dernier une large bande noirs tels une autoroute et sa ligne blanche au milieu se manifeste. L'endroit avait toujours ce format et cette ambiance familiale apaisante.
— Hey Dave ! Je m'exclamais en m'approchant du bar.
Dave derrière son bar plissa des yeux le temps de me reconnaître, puis son visage s'éclaira d'un grand sourire.
— Ma petite Max ! Tu es là ?
Il contourna le comptoir et me prit dans ses bras.
— J'ai cru ne plus te revoir !
Je lui rendis son étreinte et lui souris. Il n'avait pas changé du tout depuis la dernière fois que je l'avais vu. Toujours avec son tablier blanc et son uniforme rouge en dessous, son couvre chef blanc et ses grands yeux bruns qui s'accordaient parfaitement avec sa peau métissée. Et pourtant, quatre années étaient passées...
— Je serais forcément revenu te voir ! Je lui répondis.
— Pas de mensonges entre nous Max.
Il me rassura quand même en me voyant lui adresser un sourire d'excuse. Je tapotais doucement sur le comptoir et commandais un café.
— Tout de suite.
Puis, alors que je remettais mon deuxième écouteur, je m'en allais m'installer à une table près d'une fenêtre ensuite, m'adossais contre la banquette avant de soupirer de confort. C'était nostalgique.
Je regardais part la fenêtre. Les couleurs, petit à petit, se teignirent d'un grisâtre ennuyeux tandis que l'on pleura à nouveau. L'hiver, cette année, préférait rire de joie ou fondre en larmes que de montrer son épais manteaux blancs. Hier, il faisait chaud, ce soir il pleuvait, demain peut-être neigerait-il. Une avalanche de perles colorées s'abattit sur la petite ville sans trop se presser tandis qu'un ciel de jais se cacha de nuages épais d'où s'étiraient une quantité infinie de couleurs éclatantes, rassemblées dans de petites gouttelettes dont les arbres se tachèrent.
La pluie s'intensifia peu à peu. J'aimais l'odeur de la pluie partie, mais pas lorsqu'elle venait s'abattre sur la ville. Elle était froide, et n'avait rien de réconfortant. Elle vous laissait vous et vos songes comme vos cauchemars à vos tourments sans fin. Elle me donnait envie de déprimer, comme si je ne le faisais pas assez. J'aurais aimé voir la pluie à travers ses yeux, s'il la voyait. Comment il la ressentait, s'il la détestait comme moi je la haïssais, s'il pouvait...
VOUS LISEZ
HYDRA - the torn souls
Mystery / ThrillerAu croisement de leurs âmes, là où leurs cœurs se sont égarés. « Étouffer. Noyer. Tuer. » C'est ainsi que pourrait décrire la relation auquel met fin Valentina Mahon. Et ce n'était pas elle la victime de la tragédie. Mais désormais il est tro...