Puis, tout à coup, le canon du pistolet semi-automatique se posait sur ma tempe. Le métal froid qui se collait à ma peau me fit tressaillir de peur. L'arme était chargée, je le savais, et j'avais espoir dans mon effroi qu'une balle ne sorte au quart de tour.
— À genoux, si tu n'veux pas recevoir une balle dans la tête !
La voix hurlait à mes oreilles. Elle était rugueuse et parue si en colère que je vins à y croire réellement un instant. Son Beretta 92 s'agita devant mes yeux puis près de ma tempe alors qu'il manifestait sa fureur.
— Major ? Tentais-je la voix vacillante dû à mon désarroi en reculant de quelques pas de l'arme chargée.
Seulement, ce ne fut pas suffisant. L'instant où j'eus le malheur d'ouvrir ma bouche, son visage se contracta de colère tandis qu'il resserrait sa prise autour de la poignée et son doigt dangereusement autour de la détente. Je savais qu'il n'allait pas tirer, car il n'y avait aucune raison de le faire, mais plus les secondes passaient plus je venais à hésiter sur mes certitudes. Major avait rarement été aussi sérieux. Son blouson en cuir au-dessus de son haut noir et ses cheveux noirs en arrière ainsi que sa barbe mal rasée lui donnait un air menaçant.
— Ta gueule ! Tu ne comprends pas quoi dans agenouilles-toi ? Hurlait-il tout en se rapprochant d'elle à toute vitesse. Exécute-toi et met les mains derrière la tête ! Je ne me répéterais pas deux fois !
Sans discuter, je m'exécutais. Ce n'était de toute façon pas un qu'il m'avait donné là. Puis, Major sourit l'air mauvais :
— Bien ! Très bien ! Tu vois que tu peux écouter sans ouvrir ta bouche de salope. Quoi ? Qu'est-ce que tu regardes ? Baisses les yeux ! Tu me veux un truc ? Il y a quelque chose qui te dérange peut-être ?
Il s'était à nouveau mis en colère. Sa voix résonnait dans toute la coure arrière de la maison et j'étais convaincu que les voisins à quelques dizaines de mètres de chez nous pouvaient entendre. Surement ne s'en étonneraient-ils pas. Ici, c'était chez les Mahon.
— No- avant que je ne réponde, il me coupa et agita plus vivement et inconsciemment le pistolet devant mon visage tandis qu'il criait :
— T'ais-je dis que tu pouvais parler ? Il cracha alors que je relevais la tête. Oh Valentina, ma pauvre Valentina, tu devrais te taire. Un jour, tu pourrais mourir à cause de ta grande gueule. À moins, que ce ne soit aujourd'hui.
Je me mordis la lèvre inférieure et fermais les yeux. J'effaçais en vain la peur de mon esprit en sachant qu'elle était irrationnelle dans cette situation et tentais de ne penser à rien. Major poussa un soupir et me tirait les cheveux tout en rapprochant sa tête de telle manière à ce que je sente son haleine de cadavre dû à l'alcool.
— Il y a deux mois, commençais enfin Major, j't'ai avancé un somme importante d'argent et Hydra voulait que tu nous rembourses la somme ce mois-ci ! Je t'ai laissé un mois de plus ! Maintenant tu rembourses et c'est ta pauvre mère que tu vas voir décéder ! Ou peut-être bien ta tante, il parait qu'elle s'en est allé à Porto Rico. Quoi ? (il rit et lâchais mes cheveux) Tu croyais que j'allais te tuer ?
Il recula de manière à mieux me voir et continuait :
— Comment aurais-je mon argent pauvre demeurée ? Ton acompte ne suffit pas pauvre conne, nous ce qu'on veut, c'est tout l'argent. Tu-
Avant qu'il ne termine sa phrase une sonnerie nous interrompit. C'était le portable à clapet que j'avais reçu il y a quelques jours avant qu'il ne le reprenne en disant qu'il valait mieux qu'il le garde. Son visage devint inexpressif. Devenu si calme que le Major furieux de l'instant précédent paraissait un vrai mirage. C'était décontenançant.
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HYDRA - the torn souls
Mystery / ThrillerAu croisement de leurs âmes, là où leurs cœurs se sont égarés. « Étouffer. Noyer. Tuer. » C'est ainsi que pourrait décrire la relation auquel met fin Valentina Mahon. Et ce n'était pas elle la victime de la tragédie. Mais désormais il est tro...